SpaceX obtient une licence de télécommunications au Canada

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) vient d’approuver la demande de licence de Space Exploration Technologies Corp, mieux connue sous le nom de SpaceX, pour les services de télécommunications internationales de base (BITS).

Image : Getty

Le programme Starlink de l’entreprise aérospatiale devient donc un fournisseur de télécommunications enregistré au Canada.

Starlink exploite un réseau de satellites en orbite basse qui peuvent transmettre l’Internet partout sur la Terre. Dimanche, SpaceX a lancé 60 nouveaux satellites, portant ainsi sa flotte à 835.

La société a cependant encore du travail à faire pour obtenir une couverture mondiale. Elle souhaite lancer au moins 120 satellites supplémentaires chaque mois afin de déployer un total de 12 000 satellites en orbite basse.

SpaceX avait déposé une demande de licence BITS en juin 2020 dans le but de fournir un service Internet aux régions éloignées du Canada.
Dans une lettre transmise le 15 octobre à Bret Johnsen, directeur financier de SpaceX, le CRTC a déclaré qu’il accordait l’autorisation « après examen des commentaires reçus ». L’organisme fédéral a indiqué avoir reçu au total 2 585 commentaires de simples citoyens concernant la requête de Starlink.

Le nombre de clients canadiens potentiels du programme se chiffrerait toutefois au-dessus d’un million, selon SpaceX.

Le président-directeur général de SpaceX, Elon Musk, a tweeté plus tôt ce mois-ci que Starlink serait « révolutionnaire » pour les régions éloignées et dans les situations d’urgence où les lignes terrestres sont endommagées.

L’homme d’affaires a également indiqué sur les médias sociaux que SpaceX pourrait effectuer des tests bêta avec des consommateurs intéressés dans le sud du Canada une fois que suffisamment de satellites seront parvenus à destination. L’entreprise aérospatiale a déjà commencé cette démarche aux États-Unis.

Dans des tests bêta privés, Spacex affirme avoir atteint des vitesses de téléchargement allant jusqu’à 100 Mb/s avec une latence de 30 ms. À cette vitesse, il faudrait environ une seconde pour télécharger un fichier de 10 Mo. Bien que les satellites puissent fournir l’Internet dans des zones qui ne permettent pas l’installation de tours de radio, ils restent plus sensibles aux interférences causées par le mauvais temps.

SpaceX a donc encore du travail à faire pour convaincre le CRTC qu’il est un joueur sérieux capable d’offrir un service par satellite fiable tout en se pliant aux exigences réglementaires de l’organisme fédéral.

Catherine Morin
Catherine Morin
Éditrice - Direction Informatique

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