Koodo Mobile : mieux vaut tard que jamais

Avec Koodo Mobile, Telus fait son entrée, un peu tardive, sur le marché des services de communications sans fil d’entrée de gamme.

Les réclames publicitaires du nouveau service sans fil de Telus, appelé Koodo Mobile, ne laissent aucun doute sur son positionnement, soit les jeunes utilisateurs ne voulant pas payer pour des services superflus. Exit Internet et la vidéoconférence, on se limite à la téléphonie et à la messagerie texte, à un tarif minimum de 15 $ par mois, sans frais cachés ni contrat. En cela, la formule de Koodo ressemble beaucoup à celle de Virgin Mobile qui se targue de n’imposer aucuns frais cachés ni obligations contractuelles.

« Koodo Mobile cible ce qu’on appelle la génération “Y”, soit les gens qui ont entre 20 et 30 ans et qui ont grandi avec un téléphone cellulaire, mais qui ne sont pas attirés par les fonctions superflues, qui ajoutent du “gras” sur la facture », illustre Jennifer Robertson, directrice générale des communications et du marketing pour le Québec chez Koodo Mobile.

Pour 15 $ par mois, on obtient 50 minutes de conversation et 50 messages texte par mois, en plus des fonctions d’appel en attente, de renvoi d’appels et d’appel en conférence et la facturation à la seconde. On peut enrichir ce forfait au besoin, qui en est un sur mesure, en choisissant des services à la carte. Trois forfaits « prêt-à-emporter » sont aussi offerts, soit : 25 $ par mois, dans quel cas on obtient 100 minutes de conversation et la messagerie texte illimitée, en plus des fonctions de base; 30 $ par mois (appels et textos illimités à travers le pays à cinq numéros, 100 minutes et 50 messages texte); et 65 $ par mois (appels entrants illimités, 1 000 minutes et 50 messages texte).

À la différence de Virgin, qui offre un forfait prépayé de 10 $ par mois à 10 cents la minute si on parle au moins 4 minutes par jour – ce qui donne droit à 100 minutes par mois, au mieux, car l’utilisation est tarifée à la minute – Koodo ne propose pas de forfaits prépayés. En considérant le tarif mensuel et le nombre de minutes de conversation auxquels ce tarif donne droit, l’offre de Virgin, qui cible également les jeunes, est moins dispendieuse. Il faut cependant ajouter au tarif de Virgin le prix d’achat du téléphone, qui débute à 49 $, et le frais d’utilisation de la messagerie texte, qui est de 5 cents par texto partout au Canada, avec la formule prépayée, pour effectuer une comparaison plus juste, car avec Koodo on n’a pas à débourser un montant initial pour acheter l’appareil.

Cela dit, les téléphones proposés par Koodo ont un « prix », qui débute à 75 $. Mais la formule est originale : 10 % du forfait payé chaque mois est « crédité » à ce que l’entreprise appelle la « Balance Koodo », qui sert à « payer » l’appareil. Ainsi, avec le temps, on finit par s’acquitter de sa « dette » et même lorsqu’on a fini de « payer » son téléphone, l’argent continue de s’accumuler dans la « Balance Koodo », somme qui servira lorsque l’utilisateur décidera de changer d’appareil. Néanmoins, si celui-ci décide de quitter l’entreprise avant qu’il n’ait fini de « payer » son téléphone, il devra acquitter la somme restante, ce qui constitue une certaine forme de « pénalité de départ ». En outre, pour 20 $ par mois, on obtient les appels interurbains illimités au Canada, et pour 10 $ de plus, on obtient les États-Unis et le Mexique en plus.

« On a les meilleurs tarifs interurbains mobiles au Canada et on fait la tarification à la seconde, résume Mme Robertson. Si on considère tous les frais que les autres fournisseurs ajoutent à leurs tarifs, Koodo Mobile se démarque avec une façon d’opérer qui est transparente, simple et surtout abordable. »

Offre tardive

En introduisant son offre Koodo, dont l’appellation n’a d’ailleurs aucune signification particulière, Telus fait son entrée sur le marché des services de communications sans fil d’entrée de gamme. Un créneau sur lequel le fournisseur était jusqu’à présent absent, mais où les concurrents sont établis depuis belle lurette.

Le dernier en date est Bell Canada qui a levé le voile en juillet 2005 sur son offre bon marché Solo Mobile, qui cible la même clientèle que Koodo. Virgin l’avait précédé de quelques mois, ayant rendu publique son offre au Québec en mars de la même année, qui est le fruit d’une association entre Virgin Group et Bell Mobilité (le service est disponible en Europe depuis 1999). On se rappellera aussi qu’en 1996 l’entreprise montréalaise Microcell Solutions rendait disponible son service prépayé Fido l’entreprise a ensuite été achetée par Rogers Sans-fil en novembre 2004.

Telus explique son retard par le fait qu’elle ne jugeait pas le moment opportun pour elle de se lancer sur ce marché auparavant. « Basé sur les recherches sur les consommateurs, on a un plan d’affaires solide et Koodo Mobile répond à un réel besoin dans le marché de la téléphonie sans fil au pays, soutient Mme Robertson. Le segment de la téléphonie sans fil à prix abordable est grandissant. Plusieurs consommateurs recherchent un plan qui est simple, abordable et flexible, qui leur convient et qui leur offre exactement ce dont ils ont besoin. Mais avant, il a fallu s’assurer que le plan d’affaires était sensé, faire des recherches et mettre au point les opérations. On a choisi de lancer le service maintenant, parce que le moment était opportun du point de vue du marché et que tout était en place du point de vue interne. »

En attendant de voir si la stratégie de l’entreprise portera fruit, cette dernière concentre pour l’instant ses efforts de marketing dans les grandes régions urbaines du Canada, soit Montréal au Québec, Toronto en Ontario et Vancouver en Colombie-Britannique, le service ayant été dévoilé en même temps dans ces trois villes. Cela dit, le service est disponible à la grandeur du pays. Pour ce faire, l’entreprise a déployé une campagne publicitaire multimédia agressive : télé, radio, imprimé, Internet et affichage extérieur.

Alain Beaulieu est adjoint au rédacteur en chef au magazine Direction informatique.


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