Chronique d’une fermeture en direct

Clic, la page LinkedIn est ouverte. Son titre ? « Poverty Sucks! How to Become a Self-Made Millionaire ». On m’offre de devenir le septième membre de ce groupe dont 67 % (sic) proviennent de la région de Las Vegas. Si je signe, j’aurai droit d’acheter un livre répondant à la question en rubrique. Seigneur!

Que j’en ai marre de LinkedIn! J’y suis depuis plus d’un an et tout ce que j’en ai tiré s’apparente à du pourriel. On veut m’assurer, me placer ma fortune (probablement celle amassée à écrire dans DI), m’attirer vers des lancements qui ne me concernent pas, m’inviter à une dégustation de foie gras (moi l’ami des animaux), me convier à une conférence comptable, comme si je savais compter, m’offrir un emploi de « conseiller financier sans pression de vente », m’avertir qu’Untel se cherche un job de VP quelque part parce que, « ouh-là », le pauvre arrive en fin de mandat, me signifier que je suis « une relation professionnelle de chez Bijouterie XYZ » (je préfère cacher le nom). Et ainsi de suite.

Si je vais visiter ma page LinkedIn, j’apprends que 15 ou 22 ou 17 personnes ont consulté mon profil au cours des derniers jours et que je dispose de 208 488 nouvelles personnes dans mon réseau depuis mon adhésion. Wow! Mais, paradoxalement, personne de cette méga collectivité en ligne ne m’a jamais offert de contrat. Ahuri, je vois la tronche de ce gars qui, à la fin de l’automne 2011, n’avait plus d’argent pour me payer mon dû et qui, ce matin, m’invite à joindre son réseau professionnel. Misère!

Mais il y a pire. Sur ma page d’accueil, on m’annonce que mes collègues d’Informatique & Bureautique et ceux d’Infotech ont rejoint LinkedIn et que d’un clic, je peux me connecter à eux. Il n’y a qu’un problème : Informatique & Bureautique a été fermé par Transcontinental en 1993 (ou aux alentours de) et Infotech vers 2000. Heureusement, LinkedIn est honnête. Si je clique, on me dit qu’il n’y a aucune autre personne de ces publications dans mon réseau.

Des groupes pertinents?

Les groupes? Ils sont censés être intéressants. Je suis censé pouvoir y puiser de la matière à réflexion, des données pouvant m’aider à produire des articles fouillés. Bien non. Rien de cela! On jurerait des exercices de promotion personnelle. On ne parle pas de groupes productifs, mais de regroupement d’individus voulant améliorer leur sort en vendant ce pour quoi ils sont sur LinkedIn, soit leur expertise, leur entreprise ou leur produit. Discours de sourds ?

En fait, c’est un « réseau social » que je trouve laid, ennuyeux, trop sérieux. Il ressemble à un formulaire de profil financier, à une note fiscale ou à une fiche d’évaluation en RH. On dirait du Facebook première mouture, mais en bleu pâle. Et quand ce réseau mal-aimé décide d’ajouter de nouveaux trucs, ce sont des outils marketing ou publicitaires. Jamais rien de « sexy » ou de « cool ». Cette fine observation explique sûrement pourquoi le 27 janvier 2011, l’entreprise déclarait dans ses préparatifs légaux de financement public que la plupart de ses abonnées n’utilisaient jamais le site; le contenu de LinkedIn était l’œuvre d’une minorité.

Pour être honnête, je vais de moins en moins sur LinkedIn. Peut-être ne suis-je pas le client type? Je ne suis pas un jeune cadre dynamique qui cherche à se réseauter professionnellement pour mieux se protéger contre les aléas de la vie en entreprise ou tout simplement pour mieux en profiter. Je ne vends pas de services financiers, je ne fais pas dans l’immobilier, je ne connais pas assez l’infonuagique pour proposer des conférences sur le vent et je ne me cherche pas un boulot dans la tour IBM, boulevard René-Lévesque.

Comme je l’ai indiqué clairement dans mon profil (1), je suis un travailleur autonome qui s’escrime en communication, déclaration qui n’a généré aucun intérêt lucratif depuis qu’elle est publiée. Devrais-je téter? Me vendre? N’est-ce pas la raison d’être de mon blogue WordPress, de mon compte professionnel sur Facebook, de ma page Google+ ou de mon tableau de bord Twitter? Pourquoi devrais-je ajouter une si pâle redondance?

Incidemment, depuis que je scrute mes statistiques dans WordPress, je n’ai jamais vu d’indication à l’effet que des visiteurs m’avaient été envoyés par LinkedIn. Pourtant, ma page d’accueil (2) dispose d’un encadré (en bas, à droite) où on peut lire le sommaire de mes chroniques avec hyperlien d’accès. Mais comme je ne parle que de techno (ou presque), il ne semble pas que la faune de LinkedIn fasse preuve d’intérêt.

Ah oui, il est arrivé deux ou trois fois en plus d’un an que des gens s’en servent pour m’envoyer un message. En comparaison, j’en reçois tous les jours par Twitter, Facebook, Gmail, iCloud et par courriel personnel.

La question qui se pose est de savoir, compte tenu du temps dont je manque cruellement, ce que je fous dans ce cirque s’il ne m’est d’aucune utilité et s’il n’ajoute rien à mes services Facebook, Google+, WordPress et Twitter. Attendre que la grosse agence m’offre le gros contrat? Je risque de me retrouver vieillard, pauvre et désabusé sans que cela ne se produise. En fait, il ne reste plus qu’un geste cohérent à poser : fermer l’inefficace bricole.

Il y a cinq minutes, j’ai pu trouver le mode d’emploi sous la rubrique d’aide. Il m’a fallu aller à l’accueil, cliquer sur mon nom, en haut à droite, sélectionner le menu « Préférence » et la, titiller le bouton « Compte ». J’ai alors eu accès à « Fermer votre compte ». Une fois ce lien cliqué, il ne m’est resté qu’à cocher la raison de mon désistement, puis confirmer ma volonté et, hasta luego, je me suis retrouvé débarrassé de ce malheureux service! Ouf!

(1) Le dernier paragraphe vous donne la raison pourquoi vous ne trouverez pas mon profil sur LinkedIn.
(2) Le dernier paragraphe vous donne la raison pourquoi vous ne trouverez pas ma page d’accueil sur LinkedIn.

Pour consulter l’édition numérique du magazine de mai 2012 de Direction informatique, cliquez ici

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