Portrait de la santé et des soucis du secteur des TIC au Québec

L’organisme TechnoCompétences publie un portrait sectoriel qui démontre la vigueur du domaine des TIC au Québec. Le rapport identifie aussi trois enjeux majeurs dont l’importance ne cessera de croître.

Selon le diagnostic sectoriel 2011 qui a été commandé par l’organisme TechnoCompétences, qui agit à titre de comité sectoriel de main-d’oeuvre en technologies de l’information et de communications au Québec, 184 400 professionnels oeuvraient en TIC dans l’économie québécoise en 2010, dont 55 % travaillaient hors du secteur.

Notamment, le nombre de professionnels qui travaillaient en TIC en 2010 au Québec était 47,2 % plus élevé que les 125 000 travailleurs dans le secteur en 1998.

Selon le diagnostic, près de la moitié des emplois en TIC équivalent à une formation de niveau universitaire et 40 % correspondent à une formation de niveau collégial.

Le diagnostic indique aussi que le secteur des TIC au Québec a généré un produit intérieur brut (PIB) de 12,5 milliards de dollars en 2009, soit 21 % du PIB du secteur canadien des TIC.

On comptait alors 7 782 établissements spécialisés en TIC au Québec, dont 85 % étaient localisés dans les régions métropolitaines de Montréal et de Québec.

Toutefois, le diagnostic commandé par TechnoCompétences indique qu’en 2008 le niveau des salaires dans les secteurs du multimédia et du logiciel de pointe à Montréal était en queue de peloton du palmarès des grandes villes canadiennes. On s’interroge à savoir si la concentration d’emplois à niveaux de qualification limités dans les entreprises québécoises expliquerait ce désavantage salarial.

Trois enjeux

Outre la présentation de données d’intérêt sur le domaine des TIC au Québec, le diagnostic de TechnoCompétences souligne trois enjeux majeurs qui auront un impact certain sur le secteur québécois au cours des prochaines années.

Le premier des enjeux a trait à la diminution du nombre de diplômés. Le rapport souligne que le taux de chômage moyen des diplômés de niveau universitaire au Québec était de 4,3 % en 2009 et que celui des diplômés de niveau collégial était de 4,4 %,ce qui correspond à une situation de plein emploi. Toutefois, alors qu’il y a une tendance à l’augmentation des salaires, le nombre de diplômés des niveaux postsecondaires diminue de façon remarquable depuis 2003.

Selon le diagnostic, le faible niveau d’attraction des carrières en TIC, le décrochage scolaire des étudiants de sexe masculin et la concurrence émanant d’autres domaines expliqueraient cette diminution du nombre de diplômés. Surtout, il y aurait une intensification de la concurrence à l’endroit du talent en général, ce qui entraverait le développement de la main-d’oeuvre expérimentée à long terme.

Le deuxième enjeu a trait à l’accueil et à l’intégration de la main-d’oeuvre immigrante. Selon le rapport, cet enjeu serait lié à la rareté de profils clés parmi la main-d’oeuvre locale, à la croissance de l’immigration en général et de à la facilitation de l’accès à l’immigration pour les étudiants étrangers qui sont diplômés d’universités québécoises.

D’ailleurs, le diagnostic souligne que le taux de chômage des professions en TIC est inférieur au taux de chômage moyen, mais que les travailleurs immigrants passent plus de temps au chômage que les travailleurs qui sont nés au Canada.

Le troisième enjeu a trait à l’adaptation des professionnels en TIC à l’évolution des technologies et des besoins d’affaires. Selon le diagnostic, cet enjeu serait alimenté par le vieillissement des travailleurs, l’accélération des progrès technologiques, l’émergence de nouveaux besoins et modèles d’affaires et la diminution du nombre d’étudiants dans des programmes portant sur des fondements informatiques.

« Depuis 1998, je constate que le secteur augmente continuellement ses exigences, commente Sylvie Gagnon, la directrice générale de TechnoCompétences, à propos du dernier enjeu. D’abord, les industriels réclamaient en sus des compétences techniques, des compétences transversales comme savoir travailler en équipe, rédiger et communiquer. Puis les compétences techniques se sont affinées et hyperspécialisées. Au cours des dernières années, nos industriels, et particulièrement du secteur des services en TIC, recherchent des compétences liées au domaine d’affaires ».

Pour consulter l’édition numérique du magazine de mai de Direction informatique, cliquez ici

Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

Articles connexes

Adoption du projet de loi no 38 sur la cybersécurité et la transformation numérique de l’administration publique

Le projet de loi no 38, connu sous le nom de Loi modifiant la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement et d'autres dispositions législatives, a été adopté plus tôt cette semaine par l'Assemblée nationale.

Investissements majeurs de 500 M$US de Microsoft au Québec

Au cours des deux prochaines années, Microsoft investira 500 millions de dollars américains dans l'expansion de son infrastructure infonuagique et d'intelligence artificielle à grande échelle au Québec.

Balado Hashtag Tendances, 23 novembre 2023 — Crise chez OpenAI, des puces Microsoft et investissements majeurs au Québec pour Microsoft

Cette semaine : Grave crise à la tête d’OpenAI, Microsoft conçoit ses propres processeurs et investissements de 500 M$ de Microsoft au Québec.

Consultation publique sur la cybersécurité

Le ministère de la Cybersécurité et du Numérique lance cette semaine une consultation publique sur la cybersécurité. Celle-ci permettra au gouvernement du Québec de solliciter un grand nombre d'intervenants ainsi que la population générale sur les enjeux et les besoins en cybersécurité.

Plus de six PME québécoises sur dix touchées par la cybercriminalité au cours de la dernière année

Un nouveau sondage mené par KPMG au Canada le mois dernier révèle que plus de six PME sur dix au Québec ont été attaquées par des cybercriminels au cours de la dernière année, et près des trois quarts d'entre elles affirment que leurs anciens systèmes d'information et de technologie opérationnelle les rendent vulnérables aux attaques.

Emplois en vedette

Les offres d'emplois proviennent directement des employeurs actifs. Les détails de certaines offres peuvent être soit en français, en anglais ou bilinguqes.