Les investissements technologiques des entreprises canadiennes à plus bas en six ans

Un récent rapport du Groupe NOVIPRO et Léger a révélé que les investissements technologiques canadiens ont atteint leur plus bas niveau en six ans.

Ce septième rapport sur les tendances en TI identifie les tendances et les défis auxquels sont confrontées les petites, moyennes et grandes entreprises canadiennes. Cette enquête met en évidence l’influence profonde des pressions socio-économiques sur les organisations, y compris l’inflation, qui a incité 69 % des entreprises à repenser leurs décisions d’investissement technologique.

Un peu plus de 75 % des répondants au sondage prévoient investir dans la technologie, soit une baisse de 18 % par rapport à 2019.

« Je suis très inquiet de voir autant d’organisations reporter une fois de plus leurs investissements technologiques, ralentissant considérablement les résultats souhaités dans leur parcours numérique », a déclaré David Chamandy, PDG du groupe NOVIPRO. « L’étude révèle que seulement 38 % des entreprises reconnaissent le potentiel de transformation de l’analyse avancée des données et de l’intelligence artificielle au cours des deux prochaines années. Il semble qu’ils sous-estiment peut-être l’évolution rapide de cette technologie et l’impact significatif qu’elle peut avoir sur la croissance globale de leur entreprise. Nous croyons fermement que ceux qui investissent rapidement dans ces technologies de pointe seront les mieux placés pour surmonter les défis posés par l’inflation et les pénuries de main-d’œuvre. »

Plus de la moitié des répondants ont obtenu des résultats positifs en matière d’analyse de données et de mise en œuvre de l’intelligence artificielle (IA). Pourtant, moins de 15 % investiront réellement dans ces secteurs au cours des deux prochaines années, soit une baisse de près de 50 % depuis 2019.

Malgré l’essor du travail à domicile ces dernières années, les mises à niveau des solutions de sécurité sont également en baisse. Les réponses à l’enquête ont montré une diminution de 15 % de la formation des employés en cybersécurité entre 2019 et 2023.

« Compte tenu de la vitesse à laquelle les cybermenaces évoluent, il est impératif que les organisations se conforment aux lois provinciales et fédérales pour mieux protéger leurs clients », a déclaré Alain Cormier, directeur général, développement des affaires chez NOVIPRO. « Quand on considère qu’une entreprise sur quatre a été victime d’une cyberattaque, et que 57 % d’entre elles ont payé la rançon, entraînant des coûts de plus de 500 000 $ dans 25 % des cas, la négligence en matière de cybersécurité est bien plus qu’une question de réputation. »

Dans le secteur des TI, les employeurs ont ressenti l’impact des pénuries de main-d’œuvre. Certains des plus grands défis des RH incluent l’attraction et la fidélisation des ressources clés, et les pertes lorsque les employés changent d’emploi ou de carrière. Près de la moitié des répondants (45 %) ont estimé que cette pénurie de main-d’œuvre avait un impact sur les projets de l’entreprise.

Une autre découverte a été qu’un peu moins de 60 % des entreprises exigent que leurs employés utilisent un VPN sécurisé lorsqu’ils travaillent à distance. Un peu plus de 30 % leur demandent d’obtenir une autorisation pour télécharger des applications ou des logiciels sur leurs outils de travail.

« La majorité des solutions de cybersécurité telles que les VPN, les autorisations d’utilisation et la formation sont faciles à mettre en œuvre et ne nécessitent pas un coût important de la part des employeurs », a déclaré Roger Ouellet, directeur, pratique de sécurité chez NOVIPRO. « C’est déconcertant de voir comment ces mesures ne sont pas utilisées à plus grande échelle, car elles peuvent faire une énorme différence en termes de sécurité des données. »

Les répondants ont cité les facteurs suivants dans leur décision de moins investir dans la technologie :

  • Inflation (69 %)
  • Travail à distance (68 %)
  • Pénuries de main-d’œuvre (66 %)
  • Menace de récession (66 %)
  • Catastrophes environnementales (42 %)
  • Tensions internationales (41 %)

Les entreprises ontariennes sont les plus durement touchées par l’inflation, les entreprises québécoises étant les moins touchées. Pourtant, le Québec a eu plus de difficulté à recruter pour les postes en TI, tandis que l’Ontario a connu le plus de succès.

L’Ontario affiche une augmentation de 63 % de mises en œuvre réussies de l’IA et des données avancées, comparativement à 54 % pour le reste du Canada.

Pour accéder au rapport complet, veuillez visiter ce lien (inscription requise).

L’article original (en anglais) est disponible sur IT World Canada, une publication sœur de Direction informatique.

Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois.

Breanna Schnurr
Breanna Schnurr
Breanna Schnurr est une récente diplômée en journalisme de la Toronto Metropolitan University. Elle adore écrire sur tout ce qui concerne les données, les voyages, la technologie, le style de vie et la sous-culture. Vous pouvez contacter Breanna à l'adresse [email protected].

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