Les développements et les recommandations se multiplient

VIRTUALISATION Alors que les effets de la virtualisation se font ressentir sur le marché, les observateurs indiquent que les impacts directs et indirects du concept peuvent être nombreux.

Déjà, les firmes d’analyse imputent des fluctuations de marché à l’essor de la virtualisation au sein des organisations. En août dernier, lors de l’analyse des livraisons pour le deuxième trimestre de 2006, la firme IDC expliquait le ralentissement de la croissance des ventes de serveurs par les gains du concept de la virtualisation des serveurs au sein de la masse des utilisateurs de technologies de l’information.

Pour le marché des serveurs de volume, la firme notait une continuité d’évolution alors que les configurations enrichies portées par les implantations en grappe et par les initiatives de virtualisation créent une hausse des dépenses de la part des consommateurs. Quelques mois auparavant, dans une autre étude, IDC indiquait que la transformation des centres de données aux États-Unis passait par la virtualisation, tout comme par la simplification, l’optimisation et l’automatisation.

Des enjeux et des limites

La firme Datamonitor, dans une récente analyse, indique que la virtualisation est rapidement adoptée par un grand nombre d’organisations, mais sans prendre en considération certains enjeux de façon adéquate.

On y note que la virtualisation entraîne la création de nouveaux actifs au sein des entreprises, soit des serveurs ou du stockage virtuels, et qu’un grand nombre d’organisations n’ont pas d’outils de découverte des actifs. Ces éléments virtuels peuvent ainsi proliférer à l’insu des gestionnaires si le processus n’est pas géré adéquatement et si des limites appliquées par des contrôles fondés sur des politiques organisationnelles ne sont pas établies.

Ce problème peut créer des enjeux de maintien de la conformité des licences, alors que les outils de gestion ne sont pas aptes à interagir dans les environnements virtualisés où la conformité des logiciels devient complexifiée. La nécessité de détention de licences de logiciels pour les machines virtuelles additionnelles pourrait d’ailleurs atténuer les économies engendrées par la virtualisation.

La firme Gartner en a fait état dans une étude des impacts au niveau des coûts de licence des logiciels, notamment en raison du retard dans la création de modèles de licence adaptés. En conséquence, les organisations devraient s’attendre à payer des coûts plus élevés alors que certains fournisseurs exploiteront cette disparité.

Par ailleurs, Datamonitor recommande de porter une attention particulière envers l’affectation de ressources au sein des projets de développement pour assurer le bon fonctionnement des applications d’héritage, notamment en matière d’utilisation de la mémoire.

Dans une autre analyse, la firme souligne que le concept de la virtualisation ne peut mettre en commun que les ressources internes d’un seul serveur physique. Toutefois, des technologies peuvent gérer plusieurs serveurs physiques en tant qu’une seule entité logique apte à exécuter plusieurs machines virtuelles, tout comme déplacer des machines virtuelles entre des serveurs physiques.

De plus, en raison d’une incapacité de virtualiser l’entrée-sortie d’un ordinateur (I/O) à architecture x86, la firme indique que la virtualisation ne sera pas utile pour les organisations aux prises avec des embouteillages au niveau de cette fonctionnalité. Les fabricants de microprocesseurs procèdent toutefois à des élaborations pour en allouer le soutien dans leurs produits de prochaine génération.

Virtualiser l’essentiel

La firme Nemertes Research, dans une étude, indique que la combinaison de l’automatisation et de la virtualisation entraîne d’autres bénéfices, comme l’utilisation d’outils pour déplacer une machine virtuelle vers un autre serveur ou un autre centre de données, ou bien une efficacité opérationnelle par la standardisation autour d’une machine virtuelle à titre de plate-forme de déploiement d’une application.

Toutefois, alors que certains gestionnaires craignent d’utiliser des applications essentielles sur des machines virtuelles, Nemertes croit que les gains les plus importants d’une organisation se situent justement au niveau de la flexibilité accrue en matière de gestion de la disponibilité et des performances des applications essentielles, par le déplacement transparent des machines virtuelles.

Ceci nécessite en revanche un haut niveau de familiarité et d’expertise à propos de la virtualisation avant de passer à l’action, mais la firme d’analyse croit que les gains seront appréciables dans le contexte de la transformation du centre de données et non d’un seul contrôle des serveurs matériels.

La firme souligne aussi qu’il est possible de placer plus d’une application par image d’un système d’exploitation, sinon, les économies monétaires sont atténuées par une hausse des dépenses en licences pour les systèmes d’exploitation.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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