Système d’exploitation de serveur: Le cycle d’achat parfait

Si le système d’exploitation de serveur est devenu un bien d’utilisation courante, choisir celui qui convient le mieux à votre organisation n’est pas toujours aussi simple qu’il n’y paraît. Analyse du processus d’acquisition.

« Le système d’exploitation de serveur est devenu un bien d’usage courant, explique Darin Stahl, analyste en chef chez Info-Tech Research Group. Sa raison d’être est de prendre en charge les applications commerciales. L’important à cet égard est de tenir compte des besoins fondamentaux de l’organisation et de s’éloigner des approches dogmatiques à l’égard de Windows et de Linux, car cette période est révolue. »

Évidemment, Microsoft est un joueur important dans ce domaine. Toutefois, les versions commerciales de Linux et celles qui sont offertes dans le monde enjoué et peu onéreux du code source libre le sont également. Sans oublier les différentes saveurs d’Unix, comme celles que proposent Sun et IBM. Deux des plus importants fournisseurs de versions commerciales de Linux sont Novell et Red Hat. Novell a développé un réseau de vente considérable, alors que Red Hat préfère la vente directe.

D’ailleurs, 98 % des entreprises choisissent Windows à titre de système d’exploitation de serveur. Par contre, 47 % d’entre elles utilisent aussi Linux, et 52 %, Unix – ce qui veut dire qu’elles exploitent plusieurs systèmes d’exploitation. « Contrairement au cas de l’ordinateur de bureau, il ne s’agit pas ici d’un jeu à somme nulle, indique Darin Stahl. Si 78 % des entreprises de moins de 100 employés ont choisi Microsoft, elles peuvent tout de même utiliser plusieurs versions de Windows. Plus le nombre de serveurs est élevé, plus Linux et Unix font partie du tableau. »

Comprendre le cycle d’achat

Le cycle d’achat varie énormément selon la taille et le secteur d’activités de l’organisation. Dans les petites entreprises, la personne responsable de l’achat est souvent celle qui gère aussi l’infrastructure TI. Cette personne tend à être plus réactive, de sorte que l’infrastructure évolue de façon organique, et non en fonction d’une quelconque stratégie commerciale. Dans le secteur public, l’ensemble du processus peut prendre deux ans parce qu’il est nécessaire de franchir plusieurs niveaux afin de justifier l’achat, souligne Bruce Cowper, chef du service de sécurité chez Microsoft Canada.

La première chose à faire est d’examiner ce que vous avez déjà. Est-ce que cela fonctionne bien? Quels sont vos plans? Si vous consacrez 70 % de votre budget à vos technologies existantes, songez à utiliser des outils de gestion afin de vous aider à être davantage proactif. Par ailleurs, de nombreuses organisations prolongent le cycle de vie des produits et retardent leur remplacement à l’aide de la virtualisation. Plutôt que d’attendre deux mois avant d’avoir une nouvelle machine, on peut en faire une image et l’intégrer à son environnement de production, dit Bruce Cowper. Vous pouvez alors la déployer quand vous voulez, selon vos besoins.

Même constat pour le code source libre, qui n’impose pas de cycle d’achat. « C’est le client qui détermine le cycle d’achat, et non un fournisseur annonçant que Windows 7 est disponible et qu’il est temps de faire une mise à niveau, dit à ce sujet Evan Leibovitch, directeur de la Canadian Association for Open Source. Dans le monde du code source libre, la philosophie habituelle est de se dire que ce sera prêt lorsque ce sera prêt. Il devient alors difficile de prévoir une journée précise pour l’installation. Une fois le moment venu d’installer, par contre, vous obtenez directement un produit à la fine pointe de la technologie. »

Les pièges de l’achat

Lorsque vous consultez un fournisseur, il ne dispose que d’un marteau, de sorte que tout a l’apparence d’un clou à ses yeux, commente Darin Stahl. Ainsi, vous savez déjà ce que vous proposera un distributeur à valeur ajoutée résolument engagé dans l’intégration de produits Microsoft et qui n’a jamais vendu de version commerciale de Linux.

« En tant qu’acheteur, vous devez être prudent, dit-il. Vous devez savoir ce que vous recherchez. Vous attendez d’un fournisseur ou d’un revendeur qu’il vous conseille à propos des coûts totaux ou qu’il vous indique ce qu’il a constaté en termes de délai d’implantation et de déploiement. Il s’agit d’une démarche légitime mais, en bout de piste, la décision doit être prise à l’interne. »

Souvent, les erreurs sont liées à la familiarité avec votre environnement. En effet, si 78 % de vos serveurs tournent sous Windows, vous aurez l’impression de connaître Windows. En réalité, cependant, vous connaissez les déploiements que vous avez faits ou la façon dont le système d’exploitation fonctionne dans votre environnement – qui ne se caractérise pas nécessairement par des pratiques exemplaires ou une mise en œuvre optimale. « Abordez la question en vous basant sur les faits et en vous servant d’une méthodologie fondée sur des processus, suggère Darin Stahl. Vous prendrez ainsi de meilleures décisions et obtiendrez de meilleurs résultats. »

Certains responsables TI s’en remettent tout simplement à Windows. « Bien sûr, vous vous en tirerez de cette façon car, au bout du compte, votre entreprise ne fermera sans doute pas ses portes, poursuit-il. Cependant, vous pourriez avoir à assumer ici et là des coûts supplémentaires de façon progressive. Si la situation s’applique à 500 serveurs pendant cinq ans, vous dépenserez inutilement des sommes importantes, que vous pourriez consacrer à autre chose. Il s’agit là du côté insidieux de telles décisions; elles semblent évidentes à prendre mais, en fait, elles entraînent une abondance de coûts. »

Dans l’univers du code source libre, la compatibilité avec les systèmes existants peut poser problème, indique Evan Leibovitch. Aussi, certaines versions de Linux seront plus propices à votre environnement. Naturellement, si vous souhaitez faire une intégration NetWare, Novell est la décision qui s’impose. En termes de contrôle diligent, si l’on élimine la participation du distributeur à valeur ajoutée, l’utilisateur final doit assumer la responsabilité d’un plus grand nombre de décisions. Il s’agit là d’un couteau à double tranchant, car si la responsabilisation de l’utilisateur final s’en trouve accrue de beaucoup, cela engendre aussi la nécessité pour lui de faire des choix.

Soyez un meilleur acheteur

Avant d’acheter quoi que ce soit, examinez votre plan à long terme. Une infrastructure qui croît de façon organique devient beaucoup plus difficile à gérer, à entretenir et à changer. Il est donc essentiel de bien comprendre ce que vous avez, la façon dont vous l’utilisez et où cela peut vous mener. La seule façon d’y arriver est de prendre le recul nécessaire et d’élaborer une stratégie plutôt que de simplement acheter du matériel et des logiciels répondant à un besoin, croit Bruce Cowper.

Mais comment prendre la décision? Considérez le rôle du serveur – comprenez le fonctionnement de l’application et la façon dont le système d’exploitation assumera les charges de travail qui y sont associées. Tenez compte des caractéristiques du permis d’utilisation (dans le cas de Windows, rappelez-vous qu’il existe plusieurs saveurs de ce système d’exploitation). Évaluez la compatibilité, l’intégration et l’interopérabilité dont vos avez besoin au sein de votre environnement. Vous saurez ainsi quel système d’exploitation convient au rôle particulier du serveur, suggère Darin Stahl.

D’un point de vue commercial, demandez-vous quel sera le coût total de possession. Qu’en est-il du soutien et de la maintenance? S’agit-il des coûts totaux d’un bout à l’autre du cycle de vie? Devez-vous faire appel à des tiers? Quelle stabilité offre le fournisseur – y a-t-il un fournisseur soutenant la solution et, le cas échéant, quels sont ses antécédents? Depuis quand le produit existe-t-il? Autour de quel écosystème est-il articulé?

Tenez compte du fait que, dans un environnement virtualisé, vous n’aurez sans doute pas à acquérir de permis d’utilisation pour les machines de secours virtuelles hors ligne. Microsoft et d’autres fournisseurs ont modifié leurs modèles d’octroi de permis de manière à les adapter à la virtualisation. Il s’agit d’un facteur important dans l’établissement de vos plans d’achat à long terme.

Si vous envisagez une solution à code source libre, que vous ne connaissez pas le domaine et avez besoin d’être guidé, les versions commerciales de Linux vous procureront le niveau d’aisance le plus élevé parce que ce modèle commercial est celui qui se rapproche le plus de celui du fournisseur traditionnel. Cependant, vous avez aussi la possibilité d’assumer un plus grand contrôle. Et si vous préférez la virtualisation, allez-y – comme il n’y a pas de limite relative au nombre d’utilisateurs ni d’additions des permis d’utilisation, aucun problème ne se pose à cet égard.

Vawn Himmelsbach

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