Les revenus et bénéfices s’envolent, mais l’emploi pique du nez chez CAE

L’entreprise dévoile pour 2008 des revenus en hausse de 17 % et un bénéfice net en croissance de 31 %, mais sabre 700 emplois, dont 600 – plus d’un emploi sur six – au Québec.

Le fabricant québécois de simulateurs de vol CAE, en dévoilant ses résultats annuels les plus élevés des douze dernières années, annonce le licenciement de 700 employés, soit 10 % de sa main-d’oeuvre, d’ici l’automne prochain. De ces employés remerciés, 600 emplois seront éliminés au Québec.

« Afin de mieux servir nos clients, nous raffinons notre structure organisationnelle pour créer une organisation allégée, où les régions disposent de plus de responsabilités, qui rivalisera encore plus efficacement sur le marché », indique l’entreprise dans son communiqué de presse. « Nous accordons davantage de responsabilités au sein de nos régions en vue de réduire les coûts et de fournir plus de capacités de prise de décisions à ceux qui sont à proximité de nos clients. Cette restructuration fournit une structure de gestion plus efficace qui favorise les synergies par le biais des services partagés pour les fonctions d’ingénierie, de fabrication et de soutien. Nous consolidons la direction de nos deux secteurs civils pour fournir à nos clients une seule gamme de solutions. »

« Les entreprises du secteur aéronautique font face à d’énormes défis et CAE est également mise à rude épreuve. Notre secteur militaire n’a jamais été aussi fort, mais nous prévoyons que les commandes civiles diminueront dans le contexte actuel […] », ajoute-t-elle.

CAE précise que 380 des 700 postes seront éliminés au cours des prochaines semaines, alors que 320 postes seront supprimés à l’automne. De ces 700 emplois, 10 % – 70 emplois – sont des postes de gestion.

Au Québec, plus d’un emploi sur six sera éliminé chez CAE. Dans le dernier classement Québec 500 des plus importantes entreprises au Québec du journal Les Affaires, CAE avait fait état de 3 500 employés en 2008 . Investissement Québec, dans une page consacrée au secteur de l’aérospatiale sur son site Web, rapporte 3 700 employés en 2007.

Données records

CAE annonce ces compressions alors qu’elle fait état de revenus de 438,8 M$ pour le quatrième trimestre de son année financière 2009, en hausse de 19,6 % d’année en année, et d’un bénéfice net de 51,3 M$, en croissance de 44,1 % en douze mois. Surtout, l’entreprise montréalaise rapporte des revenus de 1,6 G$, en hausse de 17 % d’année en année, ainsi qu’un bénéfice net de 199 M$, en croissance de 31 % en douze mois.

Or, une brève recherche dans les archives du site SEDAR, qui contient les documents financiers des sociétés ouvertes du Canada, laisse croire que les revenus et le bénéfice net de CAE pour l’année financière 2009 seraient les plus élevés en douze ans, soit jusqu’à l’année 1997 pour laquelle les documents financiers les plus anciens sont disponibles sur la Toile.

Le communiqué qui annonce les résultats annuels fait état d’une valeur « record » de 1,09 G$ en commandes militaires pour l’année financière complétée, tout comme de l’obtention de contrats de formation et de services d’une valeur totale de 464 M$.

CAE fabrique des simulateurs de vol et des centres de formation de vol, pour diverses industries, qui font une utilisation intensive des technologies de l’information.

Dans nos archives

CAE, l’un des fleurons de l’industrie québécoise de l’aérospatiale, a annoncé fréquemment l’obtention de contrats et de mandats au cours des dernières années, à raison d’une ou deux annonces par mois en moyenne. Soulignons notamment l’obtention de contrats d’une valeur de 60 M$ en janvier 2009 . En février 2009, le gouvernement fédéral a octroyé 329,5 M$ en contrats à CAE pour la fourniture d’une solution de services et de matériels de formation des équipages de l’avion de transport tactique C-130J Hercules.

En avril 2009, CAE a obtenu un prêt remboursable de 250 M$ du ministère de l’Industrie pour soutenir un projet de R&D dont la valeur totale est de 714 M$. CAE estime que 1 000 emplois pourront être conservés ou créés au cours des cinq prochaines années grâce à ce projet.

La semaine dernière, l’entreprise complétait l’acquisition de la division de la défense, de la sécurité et de l’aérospatiale d’Xwave, une entité commerciale du fournisseur de services de communications Bell Aliant, qui emploie 200 personnes hors du Québec.

Soulignons que l’entreprise fondée en 1947 à l’aéroport de St-Hubert a déménagé son siège social de Toronto vers l’arrondissement St-Laurent de Montréal en 2005.

Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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