Utilisation d’Internet à des fins personnelles en 2009 : des disparités régionales en branchement et en large bande

Selon des données compilées par l’Institut de la statistique du Québec, l’utilisation d’Internet aurait été plus élevée dans les régions administratives dans l’ouest du territoire en 2009. Des proportions régionales d’utilisateurs de la large bande à domicile suscitent l’étonnement.

L’Institut de la statistique du Québec, dans l’édition de mars 2011 du bulletin [email protected], rapporte que les régions administratives du Québec qui auraient compté les plus importantes proportions d’internautes à des fins personnelles parmi les personnes âgées de 16 ans et plus en 2009 auraient été celles de Laval (86,8 %), de Montréal (83 %) et de l’Outaouais (79,6 %).

À l’opposé, les régions de Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (55,7 %), de l’Abitibi-Témiscamingue (60,1 %) et du Bas-Saint-Laurent (61,9) auraient compté les plus faibles proportions moyennes d’internautes à des fins personnelles en 2009.

Revenus : des écarts

En fonction du revenu des ménages, on remarque des disparités entre les régions administratives, mais aussi au sein des régions.

Dans la catégorie des personnes ayant un revenu familial de 85 000 $ et plus, où la proportion moyenne d’internautes branchés à des fins personnelles serait de 94,7 %, les proportions varient de 82,6 % (Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine) et 83,9 % (Saguenay-Lac-Saint-Jean) à 100 % (Laval, Lanaudière).

À l’autre extrémité du spectre, dans la catégorie des personnes ayant un revenu familial de 28 000 $ et moins, où la proportion moyenne d’internautes branchés à des fins personnelles serait de 49,4 %, les proportions varient de 25,5 % (Estrie) et 30,5 % (Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine) à 57,2 % (Laval) et 63,5 % (Montréal).

Dans onze régions administratives, on retrouverait moins de 50 % d’internautes à des fins personnelles parmi les personnes ayant un revenu familial de 28 000 $ et moins.

Les régions qui auraient eu les plus grands écarts entre les catégories de revenus familiaux les plus faibles et les plus élevées en 2009 seraient l’Estrie avec un écart de 73,6 points de pourcentage (25,5 % et 99,1 %) et les Laurentides avec un écart de 61,3 points de pourcentage (36,8 % et 98,1 %).

Les régions qui auraient eu les moins grands écarts seraient Montréal avec un écart de 33,2 points de pourcentage (63,5 % et 95,5 %) et le Saguenay-Lac-Saint-Jean avec un écart de 38,1 points de pourcentage (45,8 % et 83,9 %).

Le bulletin de l’Institut de la statistique du Québec n’indique pas de proportion d’internautes pour la région Côte-Nord et Nord-du-Québec pour la catégorie des revenus familiaux les plus modestes, l’organisme précisant que la donnée est « trop peu fiable pour être utilisée ». Ainsi, il serait possible que cette région ait l’écart le plus prononcé entre les catégories de revenus familiaux aux extrémités, alors que 92,1 % des personnes ayant un revenu familial de 85 000 $ et plus utiliseraient Internet à des fins personnelles.

Par ailleurs, l’Institut de la statistique du Québec précise que les données relatives à onze régions doivent être utilisées avec prudence, en raison d’un coefficient de variation qui se situe entre 16,6 % et 33,3 %.

Liaisons à large bande

D’autre part, le rapport indique que 90,5 % des internautes québécois qui utilisaient Internet à domicile en 2009 auraient eu recours à une liaison à haute vitesse, ce qui représenterait une augmentation de six points de pourcentage en comparaison avec la proportion de 84,7 % de l’année 2007.

Sans surprise, l’utilisation d’Internet à large bande aurait été proportionnelle aux revenus des ménages québécois en 2009. Alors que 37 % des ménages branchés qui ont un revenu familial de 24 000 $ et moins auraient utilisé des liaisons à haute vitesse, la proportion aurait été de 51,5 % chez les ménages branchés qui gagnent entre 24 001 $ et 39 999 $.

68,4 % des ménages québécois branchés qui ont un revenu de 40 000 $ à 59 999 $ auraient utilisé Internet à large bande à domicile en 2009, contre 75,8 % pour les ménages branchés qui gagnent de 60 000 $ à 94 999 $ et 86,8 % pour les ménages branchés qui ont un revenu global de plus de 95 000 $.

En fonction des régions administratives, on remarque que l’Estrie aurait eu la plus faible proportion d’utilisateurs de la large bande à domicile en 2009 avec un taux de 77,5 % parmi les ménages branchés.

En comparaison, la région du Bas-Saint-Laurent aurait eu une proportion de 81,2 % d’utilisateurs de la haute vitesse à domicile parmi les ménages branchés, alors que la proportion dans la région de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine aurait été de 87,4 %.

On constate aussi que la région qui aurait eu l’utilisation la plus élevée de la large bande à domicile parmi les ménages branchés en 2009 aurait été celle de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec, avec une proportion de 98,1 %. La région de l’Abitibi-Témiscamingue, avec un taux de 91 %), aurait eu la cinquième proportion la plus élevée d’internautes utilisant une liaison à haute vitesse à domicile parmi les ménages branchés parmi seize régions.

Marianne Bernier, économiste à l’Institut de la statistique du Québec, a convenu que certaines données régionales liées à l’utilisation d’Internet à large bande dans les domiciles pouvaient susciter la surprise. Elle a précisé que le rôle des organismes gouvernementaux de statistique se limitait à l’analyse des données, et que ces organismes n’étaient pas en mesure de vérifier la véracité des réponses fournies par les répondants.

Toutefois, l’économiste a indiqué que des programmes gouvernementaux d’accès à Internet pouvaient avoir contribué à une adhésion accrue aux services d’accès Internet à large bande dans certaines régions.

Les données utilisées par l’Institut de la statistique du Québec proviennent de l’Enquête canadienne sur l’utilisation d’Internet par les individus 2009 de Statistique Canada, qui a été menée auprès de 23 178 personnes dont 4 437 résidaient au Québec.

L’édition de mars 2011 du bulletin [email protected] de l’Institut de la statistique du Québec contenait aussi des données sociodémographiques sur l’utilisation d’Internet à des fins personnelles au Québec, ainsi que des comparaisons avec l’utilisation moyenne de la Toile au Canada. (Lire : Utilisation d’Internet à des fins personnelles en 2009 : le Québec sous la moyenne canadienne)

Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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