Une période moins profitable attend l’industrie des TIC

Selon deux études publiées par le Conference Board du Canada, l’industrie canadienne des technologies de l’information se porte bien, mais les profits seront de moins en moins au rendez-vous au cours des quatre prochaines années. Les entreprises devront donc faire preuve d’une plus grande vigilance et d’un meilleur contrôle de leurs dépenses.

L’industrie de la conception de systèmes informatiques du Canada peut en effet s’attendre à un recul de ses bénéfices, qui passeront du niveau record de 1,8 milliard $ en 2006 à 1,6 milliard $ cette année, estime l’organisme.

Le rapport Canada’s Computer Systems Design Industry-Spring 2007 prédit que pendant les quatre prochaines années, une croissance plus forte des ventes ainsi qu’un pouvoir de fixation des prix accru entraîneront des hausses continues des bénéfices de l’industrie. Cette hausse s’explique par une augmentation des dépenses d’investissements technologiques réalisées par les entreprises tant au Canada qu’aux États-Unis.

« En dépit du repli des ventes et de la demande, les bénéfices de l’industrie ont atteint un sommet en 2006, grâce à l’impulsion donnée par la forte croissance en 2005, analyse Michael Burt, économiste principal au Conference Board. Cependant, les hausses des coûts en main-d’oeuvre et en matériel et la baisse récente des prix feront diminuer les bénéfices cette année. »

L’organisme prescrit la même vigilance aux entreprises du secteur de la fabrication d’équipements, de pièces et d’accessoires. Les bénéfices des manufacturiers canadiens de produits électroniques et informatiques ont presque doublé l’an dernier, mais comme le souligne le Conference Board, l’industrie n’a pas complètement encore repris le terrain perdu depuis l’éclatement de la bulle technologique en 2000. Selon les faits saillants du rapport Canada’s Computer and Electronic Product Manufacturing Industry, la valeur du dollar canadien et l’accroissement des dépenses technologiques des entreprises joueront en faveur de l’industrie. Par contre, l’effet de la mondialisation des marchés continuera d’effectuer une pression sur les prix de vente, forçant les entreprises à réduire leur marge de profits.

« Les manufacturiers ont réduit les coûts des matériaux d’un tiers depuis les six dernières années et ils ne peuvent pas continuer à faire baisser les coûts indéfiniment, fait remarquer Louis Thériault, directeur du service de prévisions industrielles au Conference Board. En raison de la baisse des prix et de la croissance modeste de la production, les bénéfices n’augmenteront que lentement au cours des quatre prochaines années. »

Suivant une forte hausse en 2005, la production de matériel technologique a légèrement ralenti en 2006. La diminution de la demande en équipements de télécommunications par les entreprises canadiennes et la valeur de notre dollar ont amené cette réduction, estimée à 1 %. Toutefois, au cours des quatre prochaines années (2007 à 2011), les analystes prédisent une croissance moyenne de la production de l’ordre de 4 %. La hausse des exportations – particulièrement vers des pays autres que les États-Unis – ainsi que le déclin des importations contribueront à cette expansion, explique le rapport.

Le Conference Board révèle également que les bénéfices ont presque doublé en 2006, atteignant 2,1 milliards $, principalement en raison du déclin des coûts du capital et des matériaux. « Les marges bénéficiaires devraient atteindre 6 % en 2007, juste en dessous du pourcentage enregistré pendant le boom du secteur des technologies. Les prix, qui chutent depuis 2003, devraient continuer à fléchir pour les quatre prochaines années. Les bénéfices croîtront donc lentement et seront encore loin du sommet de 3,4 milliards $ qu’ils avaient atteint avant l’éclatement de la bulle technologique », lit-on dans le rapport.

Les faits saillants et quelques données issues des récentes notes de conjoncture économique du Conference Board sont disponibles sur son site. Organisme canadien, sans but lucratif, le Conference Board se présente comme un organisme indépendant non partisan qui s’autofinance en vendant ses services (études économiques, conférences, conseils…) aux secteurs public et privé.

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