Trois questions, trois visions: La réseautique

Des responsables des technologies au sein d’organisations et des dirigeants d’entreprises de l’industrie des TIC répondent à trois questions portant sur l’utilisation de la réseautique.

La principale faiblesse de la réseautique en entreprise?

Jean de Ladurantaye Dépendant de la taille de l’entreprise, la réseautique est souvent l’affaire d’une seule personne.

Jean de Ladurantaye

Jean de Ladurantaye, président et chef de la direction chez Dexero (Logiciels de gestion d’information et de commerce électronique) Québec

Compte tenu de la panoplie de technologies qui sont disponibles en réseautique, cette personne seule se trouve limitée en expérience et en flexibilité.

D’avoir à se fier à une seule personne au niveau du développement crée des contraintes pour l’organisation, compte tenu des impacts importants de la réseautique sur les opérations.

Roger Plourde L’accessibilité est la principale faiblesse de la réseautique en entreprise. La réseautique est souvent confiée à l’externe ou à une des équipes en interne. C’est difficile de rendre le service de la réseautique accessible à tous; c’est même un petit cauchemar au niveau technique!

Nous avons réalisé quelques acquisitions d’entreprises, et à aucun endroit la réseautique n’était une tâche simple à accomplir. À moins d’avoir de grosses équipes dédiées à cette tâche… Mais le département d’informatique est un peu le parent pauvre d’une entreprise, parce qu’il s’agit d’un centre de dépenses et non de profits.

Roger Plourde

Roger Plourde, président de Intema Solutions (Technologies de marketing relationnel) Montréal

André d’Orsonnens Chez les membres de l’Alliance, il y a un consensus à propos des enjeux liés à la bande passante. Le Canada a longtemps été un précurseur au niveau numérique, mais maintenant nous sommes loin derrière les leaders.

En multimédia ou en jeu, il faut transmettre les « rushs » par réseau aux clients, qui ne veulent plus recevoir de contenu sur DVD par crainte de piratage. Il faut compter deux jours pour envoyer trois minutes de scène, parce que nos « tuyaux » sont cent fois moins rapides pour le téléversement que pour le téléchargement.

On peut parler d’un fossé numérique canadien. On n’a pas la technologie de nos ambitions.

André d'Orsonnens

André d’Orsonnens, Président du conseil et chef de la direction de Druide informatique (Informatique linguistique) Président du conseil d’Alliance numérique à Montréal

L’avantage majeur des services Web et logiciels services?

J de L L’avantage majeur des logiciels services et des services Web réside dans la capacité pour l’organisation de porter son attention sur le besoin fonctionnel d’une solution d’affaires, plutôt que sur l’infrastructure qui est nécessaire à son exploitation.

Compte tenu des solutions offertes sur le marché et de l’aspect clé en main, on peut se concentrer sur ce que la solution peut offrir, et non sur le volet technique ou le type d’équipement qu’il faut pour la faire fonctionner. C’est une bonne chose, car souvent, en entreprise, le côté technique finit par prendre le dessus sur les besoins…

RP Il est très simple d’accéder aux services Web et aux logiciels services. De plus, nul besoin de faire appel à des spécialistes puisque la maintenance est offerte par le promoteur qui vend sa solution ou qui fournit le service.

À court terme, c’est attrayant, parce que les services Web ou les logiciels services n’entraînent pas d’investissement. Le seul désavantage se situe au niveau du coût à long terme, car on n’acquiert jamais les solutions. C’est comme d’être constamment en location d’auto. Toutefois, ces solutions ont comme avantages d’être déployées très rapidement, de nécessiter peu d’investissements et d’être très simples à gérer.

A d’O Avec un logiciel, l’application des mises à jour qui sont rendues disponibles sur le Web est au bon vouloir de l’utilisateur à la maison, et à la liberté de l’administrateur de réseau dans une organisation à plusieurs postes. Avec le logiciel service, l’amélioration se fait sur le serveur et tous les utilisateurs tirent profit de la version la plus récente, sans rien faire ni dire non.

Le logiciel service coûte moins cher en soutien technique. En comparaison, avec le logiciel traditionnel, il faut dire à un client qui appelle pour suggérer une amélioration qu’elle se trouve déjà dans une mise à jour qu’il n’a pas téléchargé…

L’enjeu de la montée en puissance de la réseautique mobile?

J de L Le principal enjeu est lié à la panoplie d’appareils qui sont disponibles sur le marché. Comme la téléphonie mobile est devenue une continuité de l’ordinateur, il faut faire face à la diversité de tels outils en entreprise. Il faut s’assurer que les employés puissent travailler autantavec leur téléphone qu’avec leur ordinateur.

Cela entraîne une multiplication des pointsd’accès, mais aussi un besoin de centralisation de l’information. Cela fait une toile d’araignée en réseautique qui est très complexe à gérer…

RP L’accessibilité, encore une fois, constitue un enjeu. Ce n’est pas parce que la réseautique est accessible sur un appareil mobile qu’elle l’est nécessairement pour l’individu. Les réseaux ne sont pas encore parfaits. C’est beau de dire qu’on peut tout faire sur un appareil mobile, mais ce n’est pas toujours rapide, ni toujours simple…

L’enjeu, pour les entreprises, est d’être capable d’intégrer des appareils mobiles [à son environnement informatique] de façon transparente. Il existe toutes sortes d’applications… On est comme à l’époque du Far West, où tous inventent « l’invention du siècle », mais on n’a pas encore atteint un niveau de stabilité adéquat. Il faut encore attendre que la réseautique mobile devienne stable et simple à utiliser.

A d’O La synchronisation et la confidentialité constituent deux enjeux importants. On a l’illusion d’avoir accès à tout grâce à la synchronisation, mais on ne synchronise pas tout en mobilité. De plus, si on avait accès sur son téléphone mobile à tous les documents confidentiels dont on a besoin pour travailler, la perte d’un appareil contenant toute cette information serait problématique.

Du côté de la confidentialité, certains ont aussi peur du piratage de la communication lorsqu’un téléphone mobile tente de se connecter au serveur d’une entreprise. Il est donc possible que la synchronisation complète ne soit pas possible parce que la confidentialité n’est pas encore au rendez-vous.

Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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