Téléphonie mobile : progression disparate du contenant et du contenu

La téléphonie cellulaire continue de croître à l’échelle planétaire, mais des fonctionnalités de prise de photos et de visionnement de la vidéo stagnent pour des raisons de qualité d’image ou de coûts. Survol d’études récentes en la matière.

Croissance hors des marchés originaux

Dans un premier temps, la filière britannique de la firme d’analyse Gartner estime que 229 millions de téléphones mobiles auraient été livrés au cours du deuxième trimestre de l’année 2006, ce qui constituerait une augmentation de 18,3 % en rapport avec la période équivalente de l’année 2005.

Il s’agirait toutefois d’une croissance moindre que celle de 23,8 % qui avait été notée entre le premier trimestre de l’année en cours et celui de l’année précédente. La firme croit que son estimation de 960 millions de téléphones livrés en 2006 tient encore la route, et avance que 238 millions de téléphones mobiles seront livrés au troisième trimestre de cette année.

Les marchés nord-américain et européen, identifiés comme étant marchés « en maturité », auraient eu de la difficulté à maintenir leurs niveaux de croissance en termes d’obtention de clients, alors que dans la croissance des signatures d’ententes dans les marchés dits « en émergence » se sont traduites par des ventes d’appareils.

Une étude réalisée par  souligne également la croissance plus prononcée de la téléphonie mobile dans les nouveaux marchés. Des 484 millions de nouvelles connexions établies dans le monde de septembre 2005 à septembre 2006, 41 % auraient été créées en Asie Pacifique, 30 % en Europe de l’Est et en Amérique latine et 10 % en Afrique. L’Europe de l’Ouest, l’Amérique du Nord et le Moyen Orient auraient ensemble généré 19 % des nouvelles connexions.

Les dix pays qui auraient généré le plus grand nombre de connexions, soit la Chine, l’Inde, la Russie, les États-Unis, le Pakistan, l’Ukraine, le Brésil, l’Indonésie, le Nigeria et le Bangladesh, auraient généré plus la moitié des nouvelles connexions, alors que la Chine et l’Inde en auraient généré le quart.

L’étude indique également que plus de 2,5 milliards de connexions cellulaires sont établies actuellement dans le monde. Il aurait fallu vingt ans pour qu’un milliard de connexions soient établies, puis trois années pour atteindre la barre des deux milliards. Si la tendance se maintient, le cap des trois milliards de connexions pourrait être surpassé au dernier trimestre de l’année 2007.

La croissance actuelle serait d’environ 40 millions de nouvelles connexions par mois, ce qui constituerait le taux de croissance le plus élevé jamais observé. On précise toutefois que le nombre de connexions est plus élevé que le nombre d’utilisateurs, puisqu’un utilisateur peut utiliser plus d’un téléphone (par exemple, au travail et à la maison) et que des téléphones en mode prépayé ne sont pas utilisés.

La photographie sur cellulaire…Un cliché?

Les manufacturiers de téléphones, en quête constante de revenus, souhaiteraient que les utilisateurs remplacent leurs appareils à fonction unique par des modèles qui offrent des fonctionnalités additionnelles comme la lecture de fichiers musicaux MP3, la navigation sur Internet ou la prise de photos.

De façon surprenante, la firme Lyra Research estime que le téléphone doté d’une caméra serait devenu l’appareil de capture d’images le plus répandu au monde et aurait surpassé la quantité combinée des appareils à pellicule et numériques. La firme estime qu’environ 850 millions d’appareils de la sorte seront utilisés à l’échelle planétaire en 2006 et qu’il y en aura plus de 1,5 milliard en circulation en 2010.

Si la fonction de prise de clichés peut résider sur un appareil, encore faut-il qu’elle soit utilisée. La firme In-Stat rapportait dans un sondage publié en février dernier qu’un faible pourcentage des téléphones-appareils photo était utilisé régulièrement pour transmettre ou stocker des photographies, alors que moins du tiers des répondants a dit partager des photos avec des amis.

Les utilisateurs de téléphones-appareils photo, qui avaient démontré un enthousiasme envers les multiples possibilités offertes par un tel appareil, se sont dit déçus par la piètre qualité d’image, la lenteur des réseaux et la difficulté de création et d’envoi des photos. Alors que 60 % des personnes sondées ont dit avoir souhaité transmettre des photographies par messagerie instantanée, seulement 28 % seraient passés des paroles aux actes.

Toutefois, des manufacturiers de téléphones ont récemment annoncé ou livré des appareils aptes à prendre des clichés à des résolutions de trois ou cinq mégapixels et dotés de fonctions similaires à l’appareil photo numérique. Reste à voir si la qualité d’image plaira aux utilisateurs.

Contenus vidéo : À quel prix, et quand?

Une autre fonctionnalité évoluée que les fournisseurs d’appareils et de services téléphoniques aimeraient voir adoptée, en raison du potentiel de revenus additionnels, est la consultation de contenus vidéo.

À cet égard, la firme américaine JupiterResearch rapporte que 25 % des répondants d’un récent sondage ont dit être intéressés à regarder de la vidéo sur leurs téléphones mobiles. La préférence des consommateurs semble être dirigée, dans l’ordre, vers la télévision en direct, les films, les courts vidéoclips et les émissions préenregistrées.

Toutefois, alors que seulement 11 % des téléphones mobiles en utilisation en 2006 pourront afficher de la vidéo, seulement 1 % des abonnés ont dit être prêts à payer pour un abonnement à un service vidéo cette année.

Selon des analystes de la firme, vu la résistance de paiement actuelle des consommateurs, le modèle d’affaires le plus plausible à adopter pour les fournisseurs en serait un qui combine les abonnements de vidéo mobile payants à ceux qui seraient soutenus par la publicité, et l’offre d’une expérience personnalisée et adaptée aux individus résultera en un service vidéo valable pour l’abonnement payant et attrayant pour les annonceurs.

Par ailleurs, selon une autre étude de In-Stat, le marché des contenus vidéo mobiles ou portatifs d’une durée supérieure à trente minutes est en phase expérimentale et le restera pour au moins deux ans. L’industrie obtiendra alors un effet d’entraînement et démontrera le potentiel à long terme pour ce type de contenus.

Selon l’analyste Michael Inouye, le potentiel de la vidéo portative de longue durée se trouve au niveau d’une complémentarité à l’industrie actuelle, alors que plus de 50 millions de lecteurs vidéo portatifs seront utilisés en 2008 à l’échelle planétaire.

Le sondage de l’étude a démontré une impossibilité à définir si les utilisateurs préféreront le téléphone mobile multimédia ou l’emploi d’appareils distincts pour la voix et le multimédia. Le marché des abonnés à la vidéo mobile pourrait constituer plus de 10 % des abonnements sans fil aux États-Unis en 2009, mais seulement une personne sur huit a démontré un intérêt envers le visionnement de la vidéo sur un téléphone mobile.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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