TI: l’industrie canadienne dans le peloton de tête

Une étude réalisée par The Economist Group classe le Canada en sixième position, parmi 66 pays, pour ce qui est de la compétitivité de son industrie des TI. L’infrastructure est notre force, mais les investissements en R&D notre faiblesse.

L’Economist Intelligence Unit (EIU), la division spécialisée dans les renseignements commerciaux de The Economist Group, qui édite le magazine The Economist, a rendu publics les résultats d’une étude mondiale sur la compétitivité des industries des technologies de l’information (TI) de 66 pays.

Commanditée par l’Alliance canadienne contre le vol de logiciels (ACCVL) l’étude classe le Canada en sixième position des pays ayant une industrie concurrentielle, derrière le Danemark (5e position) et la Suède (4e). Sans grande surprise, la première place revient aux États-Unis, suivi de Taiwan (2e) et du Royaume-Uni (3e). L’Australie (7e position), la Corée du Sud (8e), Singapour (9e) et les Pays-Bas (10e) viennent clore le top 10. Cette année, le Canada a significativement amélioré sa performance par rapport au classement précédent, alors qu’il occupait la neuvième position, ce qui représente un gain de trois rangs.

Pour établir son classement, la firme a attribué une note sur 100 à chaque pays, en fonction de six critères ayant une incidence sur la compétitivité de leur industrie et qui ont été pondérés selon leur importance relative. Le premier critère est l’état de la recherche et développement, qui contribue pour 25 % à la note globale, suivi de l’état des communications et des infrastructures de TI (20 %), de la qualité et de la disponibilité des ressources humaines (20 %), de l’importance de l’aide gouvernementale au développement de l’industrie (15 %), du dynamisme de l’environnement économique (10 %) et, finalement, de l’efficacité de la structure juridique protégeant l’industrie (10 %).

Le Canada a donc obtenu une note globale de 64,4, alors que son voisin du sud a décroché un score de 74,6, Taiwan, une note de 69,2 et le Royaume-Uni, une note de 67,2.

Des forces et des faiblesses

Si on décompose la note générale du Canada selon les six critères définis précédemment, on peut identifier les forces et les faiblesses particulières de l’industrie canadienne. Ainsi, au niveau de ses forces, on trouve en premier la qualité de ses infrastructures de TI, pour laquelle le Canada a obtenu une note de 87,2 sur 100, ce qui le place en troisième position derrière les États-Unis, qui ont obtenu un score de 89,2, et la Suisse (93,3) qui occupe le haut du pavé. La firme explique la note qu’elle a attribuée au Canada par l’importance de la pénétration d’Internet et des investissements récents consentis par les entreprises et les particuliers en infrastructure.

En deuxième position des forces de l’industrie canadienne, figure l’importance de l’aide gouvernementale, pour laquelle le pays a obtenu une note de 86,4, laquelle permet au pays de se classer au quatrième rang, à égalité avec les États-Unis. On retrouve en première position la Norvège, qui s’est mérité une note de 88,7, suivi du Royaume-Uni (87,8). La firme estime que les gouvernements du Canada ont su mettre en place un environnement offrant aux entreprises et aux entrepreneurs du pays un soutien financier adéquat.

Viennent ensuite la qualité et la disponibilité de la main-d’oeuvre, qui vaut au Canada une note de 71,6 et la huitième position. La qualité de la formation dispensée par les universités et les institutions d’enseignement canadiennes a substantiellement contribué au score du pays. La première place est allée aux États-Unis, qui ont décroché un score de 94,5, suivis de Singapour (78,7) et du Royaume-Uni (78,5).

En raison des résultats moins intéressants qu’a obtenus l’industrie canadienne aux trois autres critères d’évaluation, on peut considérer ces derniers comme des secteurs pouvant être améliorés, ce qui est le cas du contexte juridique qui a valu au pays un score de 82 et la 13e position. La première place est allée aux États-Unis (92,0) suivis de l’Australie (90,5) et de la Belgique (88,5). La firme croit que l’environnement juridique canadien ne protège pas de façon satisfaisante les droits d’auteur et les brevets, ce qu’atteste le fort taux de piratage de logiciels qui prévaut au pays, soit 33 % en 2007.

La situation n’est guère mieux pour ce qui est de l’environnement économique du Canada qui lui vaut, en raison de ses taux d’imposition élevés pour les entreprises et la forte dépendance du pays sur l’économie de son voisin du sud, une note de 89,0 et la 14e position. Dans cette catégorie, on trouve à la première place Hong Kong qui a décroché une note de 98,0, la même que les États-Unis, suivi de l’Irlande (95,3) et du Danemark (94,7).

La situation canadienne au chapitre de la R&D est encore plus déplorable, puisqu’elle a contribué à reléguer le pays à la 18e position, en raison de son maigre score de 10,1 sur 100 (!). Taiwan occupe le haut du pavé (74,3), suivi de la Corée du Sud (59,9) et du Japon (37,6). Avec un score de 23,7, les États-Unis occupent, quant à eux, la cinquième place. La firme estime que les entreprises canadiennes n’investissent pas assez en R&D, comparativement aux autres pays.

La firme conclut son étude en soulignant les défis qui guettent le développement futur de l’industrie des TI, en tête desquels figurent la disponibilité d’une main-d’oeuvre compétente et suffisante, un accès accru à la large bande qui facilite le développement et le déploiement des produits et des services et la mise en place d’un environnement juridique protégeant de façon efficace les droits de propriété intellectuelle et réprimant la fraude électronique.

Alain Beaulieu est adjoint au rédacteur en chef au magazine Direction informatique.


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