Sondage : L’optimisme à toute épreuve des entreprises canadiennes de logiciels

La récession n’a apparemment pas d’impact sur l’optimisme des dirigeants d’entreprises de logiciels canadiennes émergentes, lesquels s’attendent à sortir de 2009 sans perdre trop de plumes.

Les dirigeants des entreprises de logiciels canadiennes émergentes restent optimistes face à l’avenir, en dépit de la récession en cours, et s’attendent à sortir de 2009 sans perdre trop de plumes. C’est du moins la conclusion d’une enquête réalisée par la firme de services-conseils aux entreprises PricewaterhouseCoopers (PwC) dont les résultats ont été rendus publics la semaine dernière, dans un rapport intitulé « 2009 Report on Emerging Canadian Software Companies: The CEO Perspective ». Pour les besoins de la cause, PwC a interrogé 160 chefs de la direction d’entreprises de logiciels canadiennes, telles qu’inscrites dans divers palmarès industriels, dont Branham 300, Canadian Business Tech 100, ROB 1000 et Profit 100. Il s’agit de la sixième édition de ce rapport annuel.

Appartenant à des intérêts privés dans une proportion de plus de 90 %, les entreprises considérées aux fins de l’étude génèrent dans une même proportion des revenus de 10 M$ ou moins, emploient en moyenne 41 personnes et existent majoritairement depuis moins de 10 ans.

Il appert ainsi que 57 % des dirigeants s’attendent à ce que les revenus de leur entreprise augmentent de plus de 25 % cette année; l’an dernier, c’est seulement 43 % des entreprises qui ont atteint cet objectif. En outre, 34 % des dirigeants affirment n’avoir absolument rien changé à leurs façons d’opérer à cause de la récession, alors que 44 % ont dit qu’ils allaient simplement ralentir leurs plans de croissance. De plus, 38 % des dirigeants s’avèrent positifs quant aux sommes qui seront investies en TI cette année au Canada; cette proportion chute à 28 % en ce qui concerne le marché américain. Aussi, 59 % des dirigeants ont affirmé que leur entreprise était toujours profitable. Cela étant dit, 48 % des dirigeants citent la croissance des revenus comme étant le défi le plus important qu’ils auront à relever au cours des deux prochaines années, et ce, bien que 71 % des dirigeants estiment offrir des produits supérieurs à ceux des concurrents.

La récession n’a apparemment pas d’effet sur la facilité avec laquelle les entreprises satisfont leurs besoins en ressources humaines. C’est dans cette perspective que près de la moitié des entreprises ont un roulement de personnel inférieur à 5 % et qu’elles n’ont pas de difficulté à recruter ou conserver leur personnel de vente, dans une proportion de 31 %, ni leur personnel technique (34 %), ni leur personnel de direction (47 %).

Des défis pour 2009

Mais là où la situation est un peu plus compliquée pour les entreprises de logiciels, c’est au niveau du financement de leur croissance. Ainsi, sept entreprises sur dix qui ont tenté d’obtenir du financement au cours des deux dernières années y sont parvenues, ce qui représente 37 % des dirigeants interrogés. Plus de la moitié du financement, soit 51 %, a été accordé par des capital-risqueurs et 40 %, par des anges financiers. En outre, 54 % des entreprises prévoient avoir besoin de financement additionnel au cours des 18 à 24 prochains mois, ce qui risque de ne pas être facile.

« Obtenir du financement pour des entreprises de logiciels canadiennes émergentes en 2008 n’était certainement pas facile en 2008 et la situation ne sera assurément pas davantage favorable en 2009 », prédit Peter Matutat, associé et directeur de la pratique des entreprises émergentes au Canada chez PwC.

Dans le même ordre d’idée, et en raison du contexte économique difficile, les entreprises prévoient rester plus longtemps sous la « protection » de leurs investisseurs actuels. La durée pendant laquelle elles comptent rester avec leur investisseur est ainsi passée de quatre ans l’an dernier à cinq ans cette année, et ce, pour 25 % d’entre elles. En outre, 81 % des entreprises s’attendent à être acquises au terme de cet échéance.

Mais la bonne nouvelle est que les entreprises ont suffisamment d’argent pour absorber leurs frais d’exploitation pendant une période plus ou moins longue, ce qui réduit leur dépendance à l’égard des investisseurs. Pour preuve, environ 46 % des entreprises n’ont même pas essayé d’obtenir du financement au cours des 24 derniers mois.

La mise en oeuvre d’une stratégie de vente indirecte pose aussi actuellement problème aux entreprises de logiciels, dans la mesure où elles ont plus de difficulté à intégrer les canaux de vente indirecte dans leurs façons de faire qu’elles ne l’avaient auparavant. 70 % des compagnies veulent vendre de cette façon en 2009, mais seulement 51 % y parviennent. En 2008, 70 % des compagnies vendaient leurs produits de cette façon. 80 % des ventes se font de manière directe actuellement. Reste à savoir dans quelle mesure la récession y est pour quelque chose…

Outre le développement des canaux de ventes indirectes, l’intégration des « superconsommateurs » – ces consommateurs experts qui veulent participer au processus de développement des produits – dans le modèle d’affaires des entreprises est le deuxième défi ayant trait au développement du marché qu’auront à relever les entreprises cette année. En fait, plus de 90 % des dirigeants interrogés sont de cet avis.

« Cette année, c’est la première fois que les dirigeants d’entreprises de logiciels sont aux prises avec une importante récession, souligne Peter Matutat. C’est très encourageant de voir qu’elles sont persuadées qu’elles vont continuer de prospérer dans un tel environnement. S’il y a un mot pour décrire les entreprises canadiennes de logiciels, c’est l’agilité. Note étude montre que les dirigeants s’adaptent bien au changement. »

Alain Beaulieu est adjoint au rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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