Sans TIC, point de salut?

Les télécommunications ont grandement transformé la société en un siècle, davantage encore au cours de la dernière décennie. Certains événements nous font réaliser les deux côtés de la médaille de la « technologisation » de la vie.

Il y a une centaine d’années, les moyens de communication à distance étaient limités. Alors que la téléphonie était peu répandue et réservée aux riches hommes d’affaires, la télégraphie et la lettre à la poste constituaient les principaux moyens individuels pour obtenir des informations en provenance d’un endroit éloigné. Pour l’information de masse, le journal quotidien constituait alors le seul média, bien avant l’apparition de la radio. Entre le moment d’un événement et la prise de connaissance d’une nouvelle, il pouvait s’écouler des jours ou des semaines, selon la distance…

Aujourd’hui, les réseaux satellitaires, les chaînes d’informations spécialisées en direct et le réseau Internet permettent de saisir l’importance d’un événement dans les secondes qui suivent, si ce n’est pas au moment même de son déroulement. La comparaison des deux époques est semblable à la différence entre la nuit et le jour, et plusieurs se demandent comment la société a pu fonctionner sans ces moyens de transmission et d’interaction quasi instantanés.

Si les technologies de l’information nous permettent d’être informés plus que jamais, le recours à ces moyens modernes peut avoir des effets pervers.

Un conflit entre deux nations éclate. En quelques minutes, l’ensemble de la planète est mis au courant, mais sur place ces personnes qui souhaitent fuir les lieux pour retourner chez eux tentent de contacter leur ambassade par téléphone, mais la ligne est constamment occupée. Lorsqu’elles se rendent à l’ambassade, la seule chose qu’on leur indique de faire afin d’être évacués est de remplir un formulaire… sur Internet.

Le recours aux technologies est très pratique et fortement encouragé, mais le remplacement entier de processus manuels ou de technologies antécédentes peut causer des problèmes lorsque les technologies « omniprésentes » ne sont pas disponibles. En situation de crise, un individu peut ne pas avoir sous la main l’outil nécessaire pour accéder aux contenus ou aux canaux de communication informatisés, ce qui peut alors entraîner des délais à un moment où chaque minute compte…

D’autre part, le non-fonctionnement d’un seul maillon peut rendre inutile la chaîne de communication technologique en son entier. Un orage magnétique, un raz-de-marée ou une tempête de verglas peut faire flancher un réseau cellulaire, satellitaire, informatique, téléphonique ou électrique. Sans ces liens, qui passent d’un caractère de commodité à un caractère essentiel, des personnes en détresse, leurs aides potentiels et leurs proches ne peuvent alors interagir, comme il en était il y a cent ans.

Néanmoins, les technologies de communication à distance peuvent démontrer toute leur utilité dans de telles situations. Ainsi, des personnes peuvent être guidées hors d’une région en crise par des conseils prodigués par des proches situés à distance, qui ont accès aux outils d’information comme l’Internet, par le biais d’échanges au moyen de téléphones cellulaires liés par des réseaux internationaux. C’est alors que les technologies, qui peuvent être parfois très irritantes par leur envahissement volontaire ou forcé, s’avèrent être d’une très grande utilité…

Lorsque tout va bien, l’utilisation de la technologie peut paraître bien superflue. Lorsque tout va mal, elle peut être autant inutile qu’elle peut être salutaire. En fin de compte, il faut pouvoir utiliser la bonne technologie au bon moment.

Avec l’accroissement des distances entre les individus et la création d’attente de communication quasi immédiate en tout temps que sous-tendent les technologies de l’information, il est important d’assurer soit le maintien de canaux alternatifs archaïques, mais fiables, soit d’établir en toute priorité une redondance des infrastructures. Car une fois que l’on goûte aux avantages de la télécommunication par les outils technologiques, les embêtements ou les inquiétudes s’amplifient lorsque les liens sont rompus.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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