Rogers prête à faire face à une concurrence accrue après de solides résultats au quatrième trimestre

Rogers annonçait la semaine dernière ses résultats du quatrième trimestre, qui font état d’une augmentation de 25 % de son bénéfice net à 508 millions de dollars canadiens, contre 405 millions de dollars canadiens au même trimestre un an plus tôt.

La société a indiqué que ses bénéfices étaient principalement tirés par la croissance de ses activités sans fil (en hausse de 7 %) et médiatiques (en hausse de 17 %), grâce à la hausse des revenus d’itinérance à mesure que les restrictions de voyage ont été levées, ainsi qu’à l’amélioration des rendements de ses activités publicitaires et sportives, incluant la franchise des Blue Jays de Toronto.

Rogers a également annoncé ses prévisions de bénéfices, prévoyant une croissance de 4 à 7 % pour 2023, tandis que les dépenses en immobilisations devraient se situer entre 3,1 et 3,3 milliards de dollars canadiens, contre 3,03 milliards de dollars canadiens l’an dernier. 

Les dépenses en capital de l’année dernière se sont concentrées sur les investissements dans ses réseaux, l’expansion de son réseau 5G et l’amélioration de la fiabilité du réseau, ainsi que la séparation de ses réseaux sans fil et filaire.

Les prévisions excluent les sanctions financières que Rogers a signalées à plusieurs reprises comme un risque afin d’accélérer une décision sur son accord de fusion de 26 milliards de dollars canadiens avec Shaw avant sa date de clôture, maintenant prolongée jusqu’au 17 février. Cependant, Rogers a déclaré que ses prévisions seront réévaluées une fois la transaction Shaw conclue.

Le géant des télécommunications a déclaré qu’il ne pouvait pas commenter davantage l’accord car il est en cours d’examen par le gouvernement, mais a réitéré son engagement à garantir une concurrence accrue. « Il continuera d’y avoir quatre concurrents sans fil solides en Alberta et en Colombie-Britannique, et la décision va plus loin, concluant que Québecor sera un fournisseur de services sans fil plus perturbateur et que Rogers injectera une nouvelle source importante de concurrence », a déclaré le PDG de Rogers, Tony Staffieri.

Le sort de la bataille de deux ans sur les fusions est désormais entre les mains du ministre de l’Industrie François-Philippe Champagne, qui a déclaré la semaine dernière qu’il n’était pas pressé de rendre un verdict. 

Dans le cadre de cette décision finale, le ministre Champagne devra évaluer si Québecor émergera comme un concurrent sérieux après la fusion ou sera trop dépendant de Rogers, un sujet de discorde clé lors des audiences du Tribunal de la concurrence de novembre 2022 qui a statué en faveur de la fusion.

Les critiques ont fait valoir que la vente pré conditionnelle de Freedom Mobile de Shaw à Vidéotron comme solution au manque de concurrence est basée sur des accords de gros avec Rogers qui sont illégaux.

Le fournisseur d’accès Internet (FAI) indépendant TekSavvy a fait écho à ces préoccupations dans une requête au CRTC, demandant au régulateur d’examiner la proposition de Rogers de fournir à Vidéotron un accès à son réseau à des tarifs inférieurs au marché, ce qui est illégal en vertu de la Loi sur les télécommunications, selon TekSavvy. Dans une récente requête, le FAI a également accusé Bell de faire de même avec la filiale nouvellement acquise EBox, et demande à la commission soit d’annuler ces accords de gros, soit de les appliquer universellement aux concurrents jusqu’à ce que les prochaines étapes soient déterminées.

Mark Goldberg, consultant sénior dans l’industrie des télécommunications, a soutenu que la plainte de TekSavvy est inexacte, car elle demande au CRTC de se prononcer sur l’hypothèse que des tarifs préférentiels ont déjà été accordés à Vidéotron par Rogers. Il a dit dans un tweet :  « Une plainte valable pourrait chercher à s’assurer que les accords sont effectivement déposés conformément aux politiques du #CRTC, mais il semble prématuré de prétendre qu’une préférence existe, jusqu’à ce qu’elle le soit réellement. »

Tony Staffieri a à peine abordé les problèmes de concurrence lors de l’annonce des résultats et a déclaré qu’une Vidéotron plus grande entraînerait une concurrence accrue, mais que Rogers n’en serait pas affecté, un message visant à apaiser les inquiétudes des investisseurs et du ministre. Il a ajouté qu’il existe plusieurs dynamiques dans le secteur des télécommunications et que des profits pour Vidéotron ne signifient pas automatiquement des pertes pour Rogers. « Nous avons prospéré dans un paysage concurrentiel dans le passé », a-t-il déclaré.

L’article original (en anglais) est disponible sur IT World Canada, une publication sœur de Direction informatique.

Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois.

Ashee Pamma
Ashee Pamma
Ashee est rédactrice pour IT World Canada. Elle a obtenu son diplôme en communication et études médiatiques à l'Université Carleton à Ottawa. Elle espère devenir chroniqueuse après d'autres études en journalisme. Vous pouvez lui envoyer un courriel à [email protected].

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