Prestation de services Web au Québec : Un portrait sectoriel

Une recherche exploratoire indique qu’une grande proportion des prestataires de services Web au Québec seraient multidisciplinaires. Une majorité produirait des revenus de moins d’un million de dollars, qui proviendraient surtout du marché intérieur. Cinq recommandations de développement sont suggérées à l’industrie.

Selon une recherche exploratoire de l’industrie des prestataires de services Web au Québec qui a été réalisée pour le compte du regroupement industriel Alliance numérique, la majorité des entreprises du créneau se qualifieraient de « généralistes » et offriraient une multitude de services.

Selon la recherche, qui a été produite au moyen d’une consultation de 110 dirigeants et gestionnaires de prestataires de services Web au Québec, 92 % des prestataires québécois offriraient des services de création, de design et de conceptualisation, ce qui générerait 28 % du chiffre d’affaires annuel. 86 % des prestataires offriraient des services de développement, ce qui produirait 17 % des revenus annuels, alors que 86 % des prestataires oeuvreraient en commercialisation, en marketing et en publicité Internet, ce qui générerait 33 % des revenus annuels.

Également, 83 % des prestataires de services Web au Québec seraient actifs en stratégie et en optimisation Internet, ce qui générerait 15 % des revenus annuels. 73 % offriraient des services liés aux solutions technologiques qui fourniraient 12 % des revenus annuels, alors que 55 % oeuvreraient au niveau des nouveaux produits, des outils, des plateformes et des nouveaux modèles d’affaires Web, ce qui générerait 8 % des revenus annuels. 61 % des prestataires offriraient d’autres services qui produiraient 8 % des revenus annuels.

Selon la recherche exploratoire, 61 % des revenus des prestataires de services Web au Québec auraient trait au développement et à la conception de sites Web.

Revenus

Le rapport de recherche indique que 71 % des entreprises qui oeuvrent en prestation de services Web au Québec produiraient des revenus annuels de moins d’un million de dollars. Les secteurs d’activité les plus lucratifs pour ces entreprises seraient celui de la stratégie et l’optimisation Internet et celui du développement et de la création, du design et de la conceptualisation, ainsi que la prestation d’autres services.

D’autre part, 20 % des prestataires généreraient des revenus d’un à cinq millions de dollars. Ces revenus seraient liés principalement à des services de commercialisation marketing Internet et publicité en ligne, à des services portant sur des solutions technologiques, ainsi qu’à des services de création, de design et de conceptualisation.

Chez les 3 % de prestataires qui produiraient des revenus de plus de cinq millions de dollars, la majorité des revenus seraient liés à la prestation de solutions technologiques. Toutefois, les auteurs du rapport estiment que ce dernier constat n’est pas représentatif, puisqu’il est fondé sur les réponses de seulement deux entreprises.

Les prestataires qui oeuvrent dans ce créneau envisageraient en moyenne une croissance annuelle des revenus de 35 % en 2011. Les prestataires ayant des revenus inférieurs annuels à 100 000 dollars s’attendraient en moyenne à une croissance des revenus de 53 %, alors que les prestataires qui produiraient plus de 5 millions de dollars en revenus envisageraient en moyenne une croissance des revenus de 17 %.

Selon la recherche exploratoire, 87 % des revenus générés par ces prestataires proviendraient du marché québécois, 7 % des autres provinces et territoires du Canada, et 4 % d’ailleurs sur la planète. Selon les auteurs du rapport, la dépendance au marché intérieur des joueurs de l’industrie pourrait s’expliquer par la rentabilité et la non-saturation du marché québécois, par une peur de ne pas répondre aux besoins à combler dans les marchés extérieurs, et par une offre qui ne serait pas assez concurrentielle sur les marchés extérieurs.

Emploi

Selon le rapport, 36 % des répondants à une étude qualitative ont indiqué qu’ils étaient des travailleurs autonomes, contre 32 % qui oeuvraient pour une entreprise à propriété unique et 17 % qui travaillaient dans le cadre d’un partenariat. 4 % des répondants oeuvraient au sein d’une entreprise cotée en bourse et 4 % travaillaient dans une coopérative.

En moyenne, un prestataire de services Web au Québec emploierait trois personnes. Une grande partie de la main-d’oeuvre dans l’industrie serait constituée de développeurs et de programmeurs.

Les prestataires de services Web au Québec réaliseraient en moyenne 39 projets par année, et 65 % des contrats auraient été obtenus grâce à la recommandation d’un tiers. 87 % des projets seraient réalisés en interne, 11 % seraient sous-traités en partie et 3 % seraient sous-traités en entier.

Recommandations

La recherche exploratoire commandée par l’Alliance numérique contient cinq recommandations à l’intention du secteur industriel des prestataires de services Web au Québec.

On retrouve parmi ces recommandations la définition d’un positionnement clé pour l’industrie québécoise du Web, l’établissement d’une stratégie de commercialisation d’envergure nationale et internationale, ainsi que le développement et l’amélioration des programmes de formation qui prendront en considération les besoins de l’industrie.

Les deux autres recommandations contenues dans la recherche exploratoire ont trait à la facilitation de l’accès aux programmes de financement ainsi qu’au positionnement à titre d’organisme fédérateur de l’Alliance Internet, qui est un sous-groupe de l’Alliance numérique.

Pour la réalisation de la recherche exploratoire, qui a été menée par la firme de stratégie et marketing Internet Adviso, 519 dirigeants ou gestionnaires de prestataires de services Web au Québec ont été invités à répondre à un sondage en ligne. Cent gestionnaires d’entreprise ont pris part à une étude quantitative qui a eu lieu entre mai et juillet 2010, et dix personnes ont participé à des entrevues qualitatives.

La recherche exploratoire excluait les départements Web internes des organisations au Québec et les entreprises qui exploitaient un site Web. Elle excluait aussi les développeurs et producteurs de jeux vidéo et les fournisseurs de services d’applications et de contenu qui sont liés au mobile, qui font l’objet de sous-groupes dédiés au sein de l’Alliance numérique.

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Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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