Négociations dans l’impasse chez TELUS Québec

Le Syndicat canadien de la fonction publique dénonce le retrait de TELUS Québec du processus de négociation. L’entité syndicale craint que la démarche de conciliation amorcée par l’entreprise de télécommunications ne mène à un lock-out.

Le Syndicat québécois des employés de TELUS, qui regroupe près de mille employés, déplore le retrait des représentants patronaux de l’entité québécoise du fournisseur de services de télécommunications d’un processus de médiation.

Selon le syndicat, TELUS souhaiterait demander l’intervention d’un conciliateur dans le cadre d’une stratégie visant l’imposition d’un lock-out aux employés québécois de l’entreprise.

Le Syndicat québécois des employés de TELUS regroupe des employés à l’administration, des agents des centres d’appels et des préposés à l’entretien, tout comme des employés de métier qui oeuvrent à l’exploitation des infrastructures de télécommunications, comme les techniciens chez les clients résidentiels et d’affaires, les réparateurs de câble, les monteurs de ligne et les employés travaillant dans les centraux.

Selon Madeleine Hudon, conseillère syndicale au Syndicat canadien de la fonction publique, les deux parties ont participé à une première ronde de médiation de six jours, en présence d’un médiateur, qui a pris fin le 19 mars dernier. Alors que les représentants patronaux et syndicaux devaient se réunir à nouveau au début d’avril, le syndicat a été avisé que l’employeur mettait fin à la négociation et demandait la nomination d’un conciliateur par le ministère du Travail du Québec.

La convention collective liant les deux parties est échue depuis le 31 décembre 2009.

Sous-traitance litigieuse

Selon la porte-parole syndicale, certains points avaient été réglés lors du processus de médiation, mais le point majeur de litige était le recours à la sous-traitance. Alors que le syndicat souhaite en restreindre l’application , TELUS, au contraire, désirerait y recourir à sa convenance.

« Par exemple, TELUS veut donner des contrats clé-en-main à des entrepreneurs où les employés de l’entreprise ne seraient même pas impliqués. L’employeur veut aller jusqu’à cette possibilité, ce qui n’a pas de bon sens », déclare Mme Hudon.

Mme Hudon précise que la dernière convention collective entre TELUS et ses employés permet le recours de l’employeur à la sous-traitance, tant que l’employeur n’abolisse pas de postes. Or, la porte-parole syndicale déplore que l’employeur fasse exécuter par un entrepreneur les tâches d’un emploi laissé vacant lorsqu’un travailleur postule et obtient un nouveau poste.

« On se retrouve avec beaucoup d’entrepreneurs au sein d’activités. Pour huit employés à Rimouski et Sainte-Marie au bureau d’ingénierie du réseau extérieur, on se retrouve avec 19 entrepreneurs! », indique Mme Hudon.

Le Syndicat québécois des employés de TELUS dénonce également l’embauche de personnel situé dans d’autres pays à titre d’employés de l’entreprise, notamment aux Philippines pour l’exécution de tâches de gestion de serveurs. L’attribution de tâches par des employés de TELUS situés en Ontario ou dans l’Ouest est une autre pratique déplorée par le syndicat.

Nouvelle réalité

Mme Hudon affirme que les représentants syndicaux des employés de TELUS participeront de bonne foi au processus de conciliation, tout comme ils l’ont fait lors de la médiation. La porte-parole observera attentivement le comportement de l’employeur durant cette étape.

Employée de l’entreprise Québec Téléphone avant le rachat par TELUS en 2000, Mme Hudon reconnaît que la relation entre la partie patronale et les employés n’est plus la même qu’à l’époque.

« Les décideurs, la gestion et la haute direction étaient à Rimouski, alors qu’ils sont aujourd’hui dans l’Ouest. Également, comme TELUS veut rationaliser ses coûts, si l’entreprise veut établir un centre d’appels et qu’il décide que le groupe de Rimouski n’est pas assez gros pour être rentable, il peut exercer des droits de la convention et envoyer des avis d’abolition de poste et d’accorder des primes de séparation, pour faire exécuter le travail ailleurs. Avant, cela se passait au Québec. »

« Mais ce n’est plus cette réalité, et il ne faut plus imaginer comment c’était auparavant. »

Lorsque jointe au téléphone, la porte-parole de TELUS a indiqué que l’entreprise venait à peine de prendre connaissance du communiqué émis par le Syndicat québécois des employés de TELUS. Au moment de mettre en ligne, l’entreprise n’avais pas émis de réaction officielle.

Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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