Mandats professionnels : AgentSolo.com permet de tisser des toiles en Web 2.0

La place d’affaires AgentSolo.com mise sur des technologies d’interaction pour faciliter les rapports entre les professionnels et les offreurs de contrats. Pour son cofondateur Yves Williams, l’individu ne se définit pas par son adhésion aux réseaux sociaux, mais par l’utilisation efficace qu’il en fait.

Les technologies associées au concept du Web 2.0 ont vu leur popularité croître au cours des dernières années. Les internautes se regroupent en communautés virtuelles généralistes ou spécialisées pour établir des liens et interagir à diverses fins.

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Le tableau de bord pour les membres d’AgentSolo.com offre des fonctions similaires aux réseaux sociaux personnels, à des fins professionnelles.

AgentSolo.com est une place d’affaires électronique qui met en contact des professionnels – des consultants, des travailleurs autonomes, des pigistes et même des micro-entreprises et des petites entreprises – avec des organisations ou des individus qui ont des mandats à combler. Le site bilingue à adhésion tarifée, établi à Montréal en 2003, est fondé sur un répertoire de profils de professionnels, classés en neuf catégories, et une liste de contrats qui font l’objet de soumissions. On y retrouve également un moteur de recherche, un système de messagerie privé, des capsules d’information produites par les membres et un blogue alimenté par les gestionnaires du site.

Ce site applique le concept du réseau social pour faciliter l’interaction entre les participants. Chaque personne emploie un tableau de bord qui résume ses récentes actions individuelles et celles des personnes qui font partie de son réseau. Une section affiche la liste des membres inscrites au réseau de l’individu ainsi que deux autres niveaux de relations (les amis des amis). D’autres sections sont consacrées aux alertes de contrats et aux récents contenus ajoutés au site. De plus, un outil de microblogue vient d’être ajouté pour permettre aux membres d’exprimer un besoin ou poser une question à leurs contacts.

Ouvertures sociales

Yves Williams, président et cofondateur d’AgentSolo.com, relate que son service en ligne référait déjà au concept de réseau bien avant l’éclosion des réseaux sociaux. Sur son site les professionnels se lient entre eux, contrairement à une « relation binaire unidirectionnelle » entre des donneurs d’ordre et des mandataires.

Il explique que les capacités d’interaction de sa place d’affaires aident à établir des réseaux de professionnel à professionnel, de personne à personne. Elles facilitent des communications « d’un à un » et « d’un à plusieurs » pour les exécutants, mais aussi pour les requérants au sein d’organisations qui sont à la recherche de ressources pour exécuter un mandat.

« Souvent dans une entreprise il n’y a qu’un porteur de ballon pour l’emploi, que ce soit les ressources humaines ou le comptable, explique M. Williams. Il y a une discipline de fonctionnement qui fait en sorte qu’il y a un responsable pour l’embauche. Au niveau des mandats, c’est beaucoup plus éclaté. Le porteur de ballon est celui qui a la responsabilité de faire la livraison du produit : un directeur de production, un chef de projet, etc. C’est pour cette raison que l’on retrouve trois à cinq comptes [dans notre place d’affaires] pour une même compagnie, parce qu’il s’agit d’extensions de départements à la recherche [d’exécutants]. »

« Aussi, le professionnel qui doit faire un travail va y rechercher des collègues à l’aider, pour diviser un mandat en faisant des équipes. Nous sommes vraiment dans un contexte de professionnel à professionnel. C’est pourquoi nous avons mis en place dès le début des fonctionnalités d’échange de l’information », ajoute-t-il.

M. Williams précise que ces fonctions sociales peuvent servir à trouver un programmeur, un local ou même de l’aide pour remplir un formulaire. Aussi, en marge de l’affichage classique, le service sert à la sollicitation directe d’exécutants, alors que la moitié des mandats négociés ne seraient pas affichés.

D’autre part, AgentSolo.com maximise l’ouverture pour faciliter l’accès au contenu de la place d’affaires. Les profils des membres sont accessibles en clair par tous les internautes et sont détectables par les moteurs de recherche. Aussi, la place d’affaires facilite la diffusion des messages vers d’autres réseaux sociaux populaires, soit Facebook, Twitter et Identi.ca. Un outil permet à une personne non membre de commenter le message d’un membre à même la page Web qui affiche le message original.

Alors que certains réseaux sociaux exigent une adhésion et que d’autres, comme LinkedIn, n’affichent qu’un profil partiel aux non-membres. M. Williams est d’avis que ces réseaux n’auront pas le choix d’étendre leur accessibilité et de permettre aux personnes hors des réseaux de formuler une réponse ou un commentaire.

Le social cartésien

Le fondateur du répertoire La Toile du Québec, il y a une quinzaine d’années, souligne que l’inscription d’une personne dans des réseaux sociaux ne signifie pas qu’un réseau existe pour autant. « L’efficacité des réseaux sociaux s’avère dans la mesure qu’on le développe. On va en chercher [les membres] un à un, puis il faut l’entretenir », soutient-il.

Il explique alors que son service web tente de réduire les écarts entre les habiletés sociales des utilisateurs par l’offre de divers mécanismes de communication. Il ressasse les souvenirs des cours de mathématiques en évoquant le graphique à deux axes pour décrire les deux façons de communiquer qui sont possibles.

À la verticale, le donneur d’ordre qui doit combler un mandat ou un emploi (un service offert depuis peu), qui vient de découvrir la place d’affaires et ne peut attendre d’avoir créé son réseau, effectuera une diffusion élargie par une communication d’un à plusieurs. À l’horizontale, la personne qui a déjà établi un réseau interpellera ce groupe ou une personne à la fois par le biais du microblogue.

D’autre part, M. Williams sait bien où se situe sa place d’affaires au sein des réseaux sociaux existants. Il dessine le fameux diagramme de Venn pour illustrer les chevauchements entre les diverses sphères des réseaux utilisés par un individu.

« Le réseau d’une personne est constitué de la totalité de ces réseaux et il y a plus ou moins de croisements entre eux, démontre-t-il. Notre réseau est un petit groupe qui répond à un besoin spécifique et offre une rentabilité à l’utilisateur. Mais la journée où celui-ci veut aller plus loin, c’est sûr qu’il ne peut y rejoindre la totalité de son réseau, d’où l’ouverture que nous offrons vers les autres réseaux. Que cela se règle ici ou lors d’une discussion à l’externe, nous en serons contents… »

« Aucun réseau social ne pourra réussir à englober tout le monde. Nous ne cherchons pas la totalité, alors que nous sommes un petit réseau social spécialisé auprès d’un groupe professionnel plus circonscrit, ajoute-t-il. Mais on peut réussir à établir des ponts et tirer des lignes avec les autres réseaux sociaux, pour permettre la circulation des idées. »

Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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