Les organisations canadiennes s’attendent à ce que l’informatique quantique soit courante d’ici 2030

Près de 60 % des organisations canadiennes s’attendent à ce que les ordinateurs quantiques deviennent courants d’ici la fin de la décennie, selon une nouvelle étude de KPMG Canada. 

Pour cette étude, KPMG a sondé 250 grandes entreprises – 90 au Canada et 160 aux États-Unis – en février dernier. 

Une forte majorité des entreprises canadiennes (85 %) ont déclaré qu’elles prévoyaient investir dans le quantique au cours des cinq prochaines années, mais à peine la moitié sont préparées à l’arrivée de la technologie ou ont pleinement évalué les risques associés. 

Les investissements battent cependant leur plein. Près d’un quart des répondants cherchent à tirer parti de l’informatique quantique pour améliorer les pratiques commerciales telles que la fabrication, la logistique et la distribution, 19 % cherchent à améliorer la sécurité et 18 % à améliorer les capacités de l’intelligence artificielle (IA). 

Plus tôt cette année, le gouvernement du Canada a investi 360 millions de dollars canadiens dans une Stratégie quantique nationale, dédiée à la recherche quantique, au développement et à la rétention de talents dans le domaine quantiques et à la commercialisation de produits quantiques. 

« L’informatique quantique pourrait être la plus grande révolution depuis le début de l’informatique moderne », a déclaré Alexander Rau, associé chez KPMG dans la pratique des risques quantiques en cybersécurité au Canada. « Les premiers utilisateurs du quantique pourraient libérer un énorme avantage en matière de traitement et d’analyse des données par rapport à leurs concurrents sur le marché. » 

Alexander Rau a ajouté que les entreprises doivent commencer à élaborer des stratégies, planifier et investir dès maintenant si elles souhaitent réaliser le plein potentiel et les avantages de l’informatique quantique. Le rapport révèle que 17 % des entreprises canadiennes ont déjà investi dans l’informatique quantique. Aux États-Unis, c’est plus du double. 

Bien que les organisations canadiennes reconnaissent le potentiel de l’informatique quantique, plus de 50 % d’entre elles sont extrêmement préoccupées par sa capacité à percer le cryptage de leurs données. 

« Les organisations doivent comprendre que les pirates et les cybercriminels utiliseront rapidement le quantique pour déchiffrer les données cryptées. Si une organisation ne se concentre pas sur le développement de ses défenses maintenant, elle sera exposée à des violations de mégadonnées qui entraîneront des pertes importantes, des atteintes à la réputation et éventuellement des poursuites », a déclaré Alexander Rau. 

Plus de 60 % des répondants reconnaissent qu’ils doivent faire un meilleur travail d’évaluation de la sécurité de leur entreprise pour s’assurer que leurs données restent sécurisées, mais près de la moitié craignent que leur organisation attende que la technologie quantique ait mûri avant de faire quoi que ce soit. 

Ainsi, 39 % des organisations canadiennes disent ne pas être préparées aux menaces potentielles posées par l’informatique quantique et 37 % sont indécises. Aux États-Unis, 61 % ont déclaré ne pas être préparés et 16 % sont indécis. 

« Il est important qu’au fur et à mesure que les entreprises investissent dans des solutions d’informatique quantique et les adoptent, elles évaluent simultanément les vulnérabilités potentielles et établissent un plan d’action pour leur infrastructure de protection des données », prévient Feite Kraay, directeur de l’alliance IBM, KPMG au Canada. 

L’article original (en anglais) est disponible sur IT World Canada, une publication sœur de Direction informatique. 

Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois. 

Ashee Pamma
Ashee Pamma
Ashee est rédactrice pour IT World Canada. Elle a obtenu son diplôme en communication et études médiatiques à l'Université Carleton à Ottawa. Elle espère devenir chroniqueuse après d'autres études en journalisme. Vous pouvez lui envoyer un courriel à [email protected].

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