Les « nuages informatiques » n’effraient pas les dirigeants d’entreprises canadiennes

D’après un récent sondage, les dirigeants d’entreprises canadiennes seraient davantage favorables à l’adoption des technologies de « nuage informatique » que leurs vis-à-vis étrangers.

Contrairement à la réputation ultraconservatrice qui colle au dos des entreprises canadiennes, ces dernières auraient davantage recours aux solutions et aux technologies dites de « nuage informatique » (cloud computing) que la moyenne des entreprises situées à l’extérieur de ses frontières. C’est du moins ce que prétendent les auteurs d’une étude mondiale sur le sujet qui a été réalisée par la firme d’analyse de marché Kelton Research, à la demande du fournisseur de services-conseils en TI Avanade.

Au terme de l’étude réalisée en janvier dernier, 502 cadres supérieurs et décideurs en TI qui oeuvrent dans des entreprises réparties dans 17 pays d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie-Pacifique ont été interrogés. De ces 502 cadres, 35 étaient situés au Canada.

Ainsi, on apprend que près de deux entreprises canadiennes sur cinq (37 %) utilisent une technologie de « nuage informatique » en conjonction avec des technologies gérées à l’interne, comparativement à une sur trois pour l’ensemble de la planète, et que 6 % des entreprises canadiennes ont recours exclusivement aux technologies de « nuage ». On entend par « nuage informatique », des ressources logicielles ou matérielles utilisées via Internet.

Qui plus est, une proportion supérieure d’entreprises canadiennes affirment être familières avec les technologies du « nuage » comparativement à l’ensemble des répondants, soit 71 % contre 61 %. En outre, 74 % des dirigeants canadiens sont d’avis que le « nuage informatique » est une véritable option technologique, alors que 26 % croient qu’il s’agit simplement d’un terme galvaudé, d’une mode passagère.

Aussi, les entreprises canadiennes sont davantage convaincues des avantages commerciaux et stratégiques que procurent les technologies de « nuage informatique » que leurs vis-à-vis étrangers. 80 % d’entre elles sont d’avis que le recours à ces technologies permet de réduire les coûts, comparativement à 65 % pour l’ensemble des répondants, de réagir plus rapidement à l’évolution du marché (60 % contre 62 %), de profiter plus facilement des dernières innovations technologiques (69 % contre 51 %) et de bénéficier de plus d’agilité et de flexibilité (77 % contre 70 %). Il est important de noter que 80 % des dirigeants canadiens interrogés sont d’avis que leurs systèmes internes sont trop coûteux à gérer et à opérer.

Malgré cette prise de conscience, 80 % des entreprises canadiennes qui exploitent uniquement leurs systèmes TI à l’interne ne prévoient pas mettre en oeuvre une telle technologie dans leur environnement technologique d’ici les 12 prochains mois. Le 20 % restant prévoit le faire à l’intérieur des 6 à 12 prochains mois.

On peut vraisemblablement attribuer cette réticence au fait que 63 % des dirigeants canadiens croient que la sécurité peut être compromise un utilisant une telle technologie, que 57 % des dirigeants ont peur de perdre le contrôle sur les données sensibles de l’entreprise et que 43 % ont des doutes sur la fiabilité des services fournis de la sorte. La firme de recherche rappelle que les mêmes arguments ont été invoqués à une autre époque par les réfractaires à l’Internet et au courrier électronique, qui sont toutefois monnaie courante aujourd’hui.

L’essayer, c’est l’adopter

Cela étant dit, du moment qu’elles ont « goûté » aux bienfaits du « nuage informatique », les entreprises veulent accroître l’utilisation qu’elles en font. En fait, le tiers des entreprises canadiennes qui y a déjà recours prévoit augmenter leurs investissements dans ce domaine.

Et malgré l’incertitude économique qui sévit actuellement, 80 % des entreprises canadiennes prévoit quand même investir dans de nouvelles technologies d’un point de vue général, et ce, afin d’accroître leur compétitivité, ce qui va à l’encontre de la réputation de « suiveuses » qui accable les entreprises canadiennes. En fait, 49 % des entreprises canadiennes se considèrent des acheteurs précoces au chapitre des TI; à l’échelle du globe, c’est 47 %.

Or, quand on les questionne sur leurs motivations technologiques, la majorité des dirigeants canadiens, soit 54 %, invoque la réduction des coûts, suivi de la possibilité de générer des revenus additionnels (23 %).

« Cette étude mondiale révèle que les entreprises et leurs dirigeants TI connaissent les avantages stratégiques que peut leur procurer le nuage informatique, et que ces avantages peuvent leur permettre de se distinguer de la concurrence. C’est d’autant plus encourageant de voir que les entreprises canadiennes sont aux devants de la tendance, en termes de sensibilisation et d’utilisation, remarque Kaytek Przybylski, directeur de la pratique Capacité chez Avanade Canada.

« Cependant, des inquiétudes au chapitre de la sécurité et du contrôle des données en restreignent l’adoption sur le plan international. L’un des défis qui se posent de façon urgente à notre industrie est de surmonter ces barrières à l’adoption, telles que perçues par les organisations. Il nous faut aussi les aider à établir maintenant une stratégie de déploiement de services fondés sur le nuage informatique et un calendrier de migration à long terme mettant l’emphase sur les bénéfices stratégiques que procure le nuage informatique », ajoute-t-il.

Alain Beaulieu est adjoint au rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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