Les entreprises emboîteront-elles le pas au grand public?

Le téléphone intelligent tire profit de l’engouement croissant pour la mobilité. Encore peu enclines à les adopter, les entreprises peuvent pourtant exploiter à leur avantage les fonctionnalités toujours plus riches de ces étonnants appareils.

La firme Gartner calcule qu’il s’est vendu presque 1 milliard de terminaux mobiles dans le monde en 2006 (980 millions plus exactement), une progression de 23,2 % par rapport à l’année précédente. Il y a actuellement 3 milliards d’abonnés mobiles sur la planète, estime la société Nokia, chiffre qui passera à 4 milliards en 2010, et à 5 milliards en 2015, selon ses projections. Le trafic se sera alors multiplié par 100.

La contribution du téléphone intelligent (smartphone) à ce phénomène déferlant est en forte progression. Entre le troisième trimestre de 2006 et le premier trimestre de cette année, les ventes de ces appareils ont enregistré une croissance de 70 % à l’échelle mondiale, indiquent les recherches de la firme d’analyse Canalys. Celle-ci évalue à 64 millions le nombre de terminaux vendus l’année dernière, alors que la firme ABI Research en prévoit quasiment le double en 2007, soit 123 millions.

L’enthousiasme est tel au sein du marché que, chez Nokia, on a troqué l’expression « téléphone intelligent » pour l’acronyme M.C. (multimedia computer). Bien qu’il procède d’un souci de mercatique, ce changement terminologique n’en reflète pas moins une convivialité accrue. En effet, des modèles plus minces, plus rapides, dotés d’un écran de meilleure résolution et d’un clavier QWERTY sont maintenant offerts. Et à un prix inférieur à 200 dollars US.

C’est au milieu de cette effervescence que la société Apple lancera un nouveau modèle de téléphone intelligent fin juin, le très attendu et très médiatisé iPhone. Beaucoup d’analystes croient que le fabricant n’aura aucun mal à atteindre son objectif de vente, fixé à 10 millions d’appareils d’ici la fin de 2008. Le modèle n’est pas encore commercialisé qu’on lui connaît déjà des émules (voir ce blogue). D’aucuns pensent que si le iPhone connaît le succès qu’on lui prédit, le téléphone intelligent pourrait détenir la moitié du marché des téléphones mobiles d’ici quelques années (voir cet article publié par Infoworld).

Un potentiel à exploiter

Pour l’heure, cet irrésistible dynamisme provient des ventes auprès du grand public, bien davantage que des entreprises (comme on le souligne dans cet article). Et ce, même si l’utilisation du téléphone intelligent est en hausse dans plusieurs secteurs professionnels, tels l’immobilier, le droit, la finance et la médecine. Apanage des spécialistes TI et des cadres supérieurs à l’origine, le téléphone intelligent doit aujourd’hui sa popularité au secteur de la consommation d’abord. D’où la croissance enregistrée dans l’utilisation d’applications grand public, comme la télé, la messagerie instantanée, les jeux et les sonneries.

Pour les organisations, le potentiel du téléphone intelligent est réel, toutefois. Après tout, plus de 50 % d’entre elles consacreront au-delà de 5 % de leur budget TI aux applications mobiles d’ici la fin de 2009. La vigueur de l’informatique mobile représentera une force d’attraction dans un grand nombre de secteurs. La mobilité crée de la valeur en termes de productivité, de collaboration, d’agilité et de rentabilité. En tant que moyen d’accès à l’information, le téléphone intelligent peut jouer un rôle important en ce sens. Voilà quelques-unes des observations faites dans le cadre du Gartner Mobile & Wireless Summit 2007, tenu à Londres en avril dernier.

Gartner mentionne les possibilités offertes par le courrier électronique mobile, qui demeurera le principal facteur de croissance dans le secteur de la mobilité d’ici la fin de la décennie, et qui comptera 300 millions d’adeptes en 2010. Autre élément à considérer : le commerce électronique de détail (B2C). Selon Gartner, ce domaine constituera l’une des principales évolutions en matière de mobilité professionnelle, grâce aux fonctionnalités évoluées des terminaux mobiles, dont le téléphone intelligent.

Le temps des projets pilotes est révolu, estiment les spécialistes de la firme. Le moment est venu de déployer les applications mobiles en entreprise en vue de les exploiter pleinement. À cet égard, Gartner recommande de ne pas travailler en vase clos. Beaucoup de ces projets ont été menés isolément dans le passé, mais les entreprises auraient avantage à mieux coordonner les efforts de leurs différents services. Par ailleurs, la firme met en garde contre une trop grande prudence; la sécurité est primordiale, mais elle ne doit pas empêcher les projets d’aller de l’avant.

Articles connexes

Adoption du projet de loi no 38 sur la cybersécurité et la transformation numérique de l’administration publique

Le projet de loi no 38, connu sous le nom de Loi modifiant la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement et d'autres dispositions législatives, a été adopté plus tôt cette semaine par l'Assemblée nationale.

Investissements majeurs de 500 M$US de Microsoft au Québec

Au cours des deux prochaines années, Microsoft investira 500 millions de dollars américains dans l'expansion de son infrastructure infonuagique et d'intelligence artificielle à grande échelle au Québec.

Balado Hashtag Tendances, 23 novembre 2023 — Crise chez OpenAI, des puces Microsoft et investissements majeurs au Québec pour Microsoft

Cette semaine : Grave crise à la tête d’OpenAI, Microsoft conçoit ses propres processeurs et investissements de 500 M$ de Microsoft au Québec.

Consultation publique sur la cybersécurité

Le ministère de la Cybersécurité et du Numérique lance cette semaine une consultation publique sur la cybersécurité. Celle-ci permettra au gouvernement du Québec de solliciter un grand nombre d'intervenants ainsi que la population générale sur les enjeux et les besoins en cybersécurité.

Plus de six PME québécoises sur dix touchées par la cybercriminalité au cours de la dernière année

Un nouveau sondage mené par KPMG au Canada le mois dernier révèle que plus de six PME sur dix au Québec ont été attaquées par des cybercriminels au cours de la dernière année, et près des trois quarts d'entre elles affirment que leurs anciens systèmes d'information et de technologie opérationnelle les rendent vulnérables aux attaques.

Emplois en vedette

Les offres d'emplois proviennent directement des employeurs actifs. Les détails de certaines offres peuvent être soit en français, en anglais ou bilinguqes.