Le Web 2.0 ou comment faire de l’argent quand c’est gratuit

Comment générer des revenus quand c’est gratuit? Voilà la question qui hante bien des artisans du Web 2.0 et que s’est posée un spécialiste de Sun qui perçoit dans la valeur ajoutée un élément de la réponse.

La deuxième vague du Web, par opposition à sa première itération qui s’est généralisée au début des années 1990, mise beaucoup sur la gratuité. Gratuité de l’accès. Gratuité des contenus. Gratuité des logiciels et des utilitaires, que renforce notamment le phénomène du logiciel libre (Open Source). Évidemment, tout n’est pas gratuit sur le Web, mais pour la portion qui est gratuite, comment fait-on pour faire de l’argent quand on donne ce qu’on produit? En somme, quel est le modèle d’affaire du Web 2.0?

Cette question, Hal Stern, vice-président Ingénierie de systèmes chez Sun Microsystems, a tenté d’y répondre. En fait, l’expert, qui était de passage à Montréal cette semaine, croit que le Web 2.0 et le phénomène du logiciel libre offrent beaucoup plus d’opportunités commerciales qu’on le croit. Il suffit d’avoir de la vision et d’être créatif pour les saisir.

« La clé de la solution est dans la valeur ajoutée et les produits complémentaires, lance-t-il. Il faut chercher à augmenter l’utilité et la valeur du produit pour le client, en référence à ses besoins particuliers. Il faut bâtir quelque chose, qui est payant cette fois, sur ce qui est gratuit. »

Pour illustrer son propos, il a cité l’exemple de Walt Disney qui a su, mieux que quiconque, et bien avant l’ère Internet, faire de l’argent – beaucoup d’ailleurs – avec des contenus gratuits. Car rappelons, pour ceux qui ne le sauraient pas, que les histoires que reprennent ses films, parmi les plus classiques, on n’a qu’à penser à Cendrillon, Blanche Neige ou La Belle au bois dormant, sont tous ou presque dénués de droits d’auteurs, étant du domaine public, et donc gratuits. Par conséquent, encore aujourd’hui, n’importe qui peut faire une nouvelle adaptation de Cendrillon sans devoir payer un sou à Walt Disney ou à qui que ce soit.

En fait, l’histoire de Cendrillon, Blanche Neige, etc., a été empruntée à d’anciens contes européens, notamment ceux des frères Grimm, pour lesquels les droits patrimoniaux sont épuisés, en raison justement de leur ancienneté. Par exemple, en Europe la durée d’application des droits patrimoniaux est de 70 ans après la mort de l’auteur. Au Canada, c’est 50 ans au plus après la mort de l’auteur.

Adaptation payante

On peut reprendre à souhait l’histoire de Cendrillon, mais on ne peut reprendre l’image particulière que lui a donnée Walt Disney, au niveau des personnages, des costumes, des décors, etc., ni la musique qu’il a composée pour le film, sans obtenir l’autorisation de l’entreprise et payer les royautés. C’est justement au niveau de l’image et de la musique que se situe la valeur ajoutée par Disney. Les multiples produits dérivés suivent la même logique.

Avec les contenus et les logiciels offerts gratuitement sur le Web, dénués de droits d’auteur, c’est en appliquant la même approche qu’on réussira à faire de l’argent. D’une part, en proposant des versions modifiées du produit, voire des options de personnalisation et d’enrichissement fonctionnel permettant d’ajouter de la valeur au produit et de le distinguer du produit offert gratuitement, qu’on incitera le client à débourser pour l’obtenir.

L’offre de produits complémentaires pertinents, permettant d’exploiter de façon plus optimale le produit offert gratuitement, est le deuxième élément de la stratégie commerciale identifiée par Hal Stern. Par exemple, les blogues et autre source d’information participative offrent, bien qu’ils nécessitent un certain investissement de la part de l’entreprise qui les exploite, une opportunité intéressante pour des systèmes de stockage et des outils de gestion de l’information.

Aussi, le blogue constitue un véhicule publicitaire des plus intéressants, d’où une source de revenus directe ou indirecte, quand il sert à renforcer la notoriété de l’entreprise qui l’exploite. « Les gens qui consultent les blogues sont des habitués, affirme Hal Stern. Il y en a qui deviennent des lecteurs assidus. On finit presque par les connaître par leur prénom. Dans ce contexte, le blogue peut devenir un outil de promotion formidable pour l’entreprise. »

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