Le ministère du Patrimoine canadien propose des orientations stratégiques au CRTC pour mettre en œuvre le projet de loi C-11

Le ministère du Patrimoine canadien a annoncé aujourd’hui qu’il se proposait de donner des orientations stratégiques au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) dans le but de définir la portée du projet de loi C-11, adopté le mois dernier.

Le projet de loi, qui oblige les services de diffusion en continu tels que Netflix, Spotify, YouTube et Disney Plus à payer pour prendre en charge le contenu médiatique canadien tel que les films, la musique et les émissions de télévision, a fait l’objet de 3 années de consultations approfondies.

Mais les critiques ont averti que le texte du projet de loi, notamment les pouvoirs attribués au CRTC, reste vague et exagéré, ce que les orientations politiques proposées visent à clarifier.

Plus précisément, les instructions demanderaient au Conseil de faire ce qui suit :

  1. Soutenir la production, l’accès au public, les émissions détenues et contrôlées par les Premières Nations, les Inuits et les Métis. De plus, le CRTC serait chargé de soutenir la souveraineté narrative qui met l’accent sur l’importance pour les peuples autochtones de raconter des histoires autochtones.
  2. Exclure le contenu créé par les créateurs de médias sociaux, les podcasteurs qui utilisent des plateformes qui n’exercent aucun contrôle sur la transmission de contenu, les jeux vidéo ou le contenu provenant les médias sociaux non mis à disposition pour diffusion par les médias non sociaux.
  3. Veiller à ce que les exigences de dépenses soutiennent la création d’émissions par les communautés noires et autres communautés racialisées, les CLOSM (communautés de langue officielle en situation minoritaire) et d’autres groupes en quête d’équité, en tenant compte des défis auxquels ils sont confrontés, notamment le racisme systémique et le contexte minoritaire du français au Canada.
  4. Élaborer une méthodologie claire pour les contributions financières et les obligations visant à soutenir et à promouvoir la programmation canadienne. Il serait également chargé d’appuyer la formation et le perfectionnement des créateurs canadiens.
  5. Mettre en œuvre la découvrabilité d’une manière qui respecte et, dans la mesure du possible, augmente le choix d’utilisations, tout en minimisant le besoin de modifier les algorithmes des entreprises de radiodiffusion. Les perturbations des programmes et des entreprises qui ne s’appliquent pas au projet de loi C-11 devraient être évitées.
  6. Examiner la définition de la programmation canadienne et s’assurer qu’elle comporte plusieurs facettes et qu’elle s’harmonise avec l’évolution des politiques de contenu canadien
  7. Veiller à ce que toutes les exigences financières ou non financières imposées aux plateformes de diffusion soient équitables par rapport à leur taille et leur nature. Les entreprises étrangères et canadiennes devraient être traitées équitablement et le CRTC devrait envisager des outils incitatifs et axés sur les résultats pour minimiser le fardeau réglementaire, promouvoir la concurrence et éviter les effets imprévus sur l’innovation technologique.

Ces directives lieraient le CRTC dans ses discussions avec les Canadiens et les parties intéressées sur la façon de mettre en œuvre le nouveau cadre réglementaire.

La consultation publique débutera le samedi 10 juin et durera 45 jours, après quoi le gouvernement présentera l’orientation politique finale.

L’article original (en anglais) est disponible sur IT World Canada, une publication soeur de Direction Informatique.

Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois.

Ashee Pamma
Ashee Pamma
Ashee est rédactrice pour IT World Canada. Elle a obtenu son diplôme en communication et études médiatiques à l'Université Carleton à Ottawa. Elle espère devenir chroniqueuse après d'autres études en journalisme. Vous pouvez lui envoyer un courriel à [email protected].

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