Large bande : un fossé numérique se comble, un autre se creuse

Selon la firme d’analyse britannique Ovum, alors que l’écart se rétrécira entre ceux pouvant opter pour une connexion à large bande et ceux qui n’y ont pas accès, la vitesse de transfert et les services offerts sépareront encore les uns des autres.

Le fossé numérique, identifié à la fin du 20e siècle comme un enjeu important, a séparé en premier lieu les personnes connectées au réseau Internet et celles qui n’étaient pas « en ligne ». Ensuite, il a séparé les personnes pouvant opter pour une connexion à haut débit de celles qui n’y avaient pas accès pour des raisons techniques. Selon Michael Philpott, analyste principal à la firme d’analyse Ovum, des solutions d’accès évoluées élargiront la disponibilité de la large bande, mais la vitesse et la disponibilité des services créeront d’autres fissures au sein de la société.

M. Philpott souligne que l’amélioration des technologies de ligne d’accès numérique a permis aux fournisseurs d’établir des boucles de cuivre plus longues et d’ainsi offrir l’accès à large bande à un plus grand nombre de clients. De nouvelles approches sont utilisées pour permettre aux plus petites communautés d’être connectées à un coût plus abordable pour les prestataires de services, alors que les liaisons sans fil fixes, les liaisons par satellite ou les liaisons mobiles à large bande permettent de combler les zones grises au sein de la clientèle.

Toutefois, l’analyste souligne que la compétition entre les fournisseurs d’accès, une fois qu’un prix plancher est atteint, se jouera au niveau de l’offre d’une vitesse de transfert accrue au même tarif, mais il ajoute que les limitations physiques des liaisons en cuivre empêcheront tous les clients d’avoir accès au même taux de transfert dans certains pays.

« Les FSI annoncent leurs nouvelles vitesses d’accès en caractères gras, mais avec les mots jusqu’à en préfixe et en petits caractères, note M. Philpott. (…) Cela confond un peu les utilisateurs qui ne connaissent pas quel est la limite de vitesse de transfert de leur connexion. »

Également, M. Philpott relate que l’atteinte d’une maturité dans le marché de l’accès à large bande mène à l’émergence d’une autre phase, soit l’offre de nouveaux services tels que la vidéo, la musique ou les jeux sont livrés à la clientèle. Il indique que la norme de la vitesse de transfert pourrait atteindre 20 Mbps à court ou moyen terme, mais il ajoute qu’un canal à haute définition, deux canaux standards, cinq lignes téléphoniques IP, un accès à Internet et un service de jeu en ligne utilisés simultanément par une famille combleraient rapidement cette capacité.

« L’enjeu est que si ce bouquet était offert aujourd’hui au Royaume-Uni, seulement 5 % des foyers utilisant la technologie de ligne d’accès numérique pourrait en bénéficier. Il ne s’agit pas du meilleur exemple, alors que plusieurs pays emploient des boucles plus courtes et du cuivre plus récent, mais une telle division existera encore virtuellement dans tous les marchés d’une certaine façon », explique l’analyste.

M. Philpott ajoute que l’enjeu véritable se situera au niveau de la compétition, alors que certaines régions d’un pays comporteront plusieurs fournisseurs qui offriront une variété de services à divers tarifs, alors que d’autres pourraient avoir un nombre de compétiteurs très limité, et déclare que le fossé numérique s’aggravera au fil du temps.

Alors que les joueurs des marchés des liaisons sédentaires et mobiles tentent d’investir leurs marchés adverses, l’analyste de Ovum croit que les enjeux de la fracture numérique seront atténués lorsque des investissements seront réalisés pour intégrer la fibre optique aux réseaux d’accès, en partie ou en totalité jusqu’aux foyers.

Il ajoute que des développements plus poussés au niveau des technologies sans fil fixes et mobiles à large bande et des logiciels permettront de compresser davantage les données, mais il souligne du même souffle que les applications à venir demanderont sans cesse une bande passante accrue.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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