La demande en électricité des centres de données stoppe le développement de logements dans trois quartiers de Londres

Il est bien connu que les centres de données consomment beaucoup d’électricité, mais ce qui se passe dans trois quartiers de l’ouest de Londres a porté cette prémisse à un tout autre niveau.

Selon un article paru à la fin du mois dernier dans le Financial Times, de nouveaux projets de logements pourraient être interdits jusqu’en 2035 dans trois quartiers – Hillingdon, Ealing et Hounslow – en raison des centres de données qui utilisent toute la capacité électrique.

L’article note que la Greater London Authority (GLA) a indiqué dans une lettre aux développeurs que « la pression sur le réseau dans l’ouest de Londres a été particulièrement aiguë car un certain nombre de centres de données ont été construits à proximité ces dernières années, profitant des câbles à fibre optique qui longent le corridor de la route M4, avant de traverser l’Atlantique.

Dans un article de suivi, Data Center Dynamics a rapporté que « les développements récents majeurs dans la région incluent le campus Stockley Park de Virtus, qui a ouvert il y a trois ans avec quatre centres de données, un développement Ark Data Centers à Park Royal et de nombreuses installations autour d’Heathrow ».

Cela pourrait-il arriver ici ? IT World Canada a contacté John Annand, directeur de l’équipe d’infrastructure chez Info-Tech Research Group et Andrew Eppich, directeur général du fournisseur de centres de données Equinix Canada pour connaître leur opinion.

Annand a décrit la situation à Londres comme « inhabituelle dans la mesure où on n’a pas besoin de remonter très loin dans le temps jusqu’à l’époque où les municipalités ou les comtés ont souhaitaient attirer des centres de données en raison d’un accès facile à une capacité de production d’électricité excédentaire ».

Eppich est d’accord et il ajoute que de telles situations peuvent être évitées en mettant en œuvre des stratégies innovantes axées sur la durabilité dans la planification de l’infrastructure des centres de données.

« IDC a prédit qu’entre 2021 et 2024, l’infonuagique pourrait empêcher l’émission de plus d’un milliard de tonnes métriques de dioxyde de carbone. Il a également noté que les centres de données à grande échelle contribuent en fait à réduire les émissions de CO2 grâce à une meilleure gestion de la capacité d’alimentation, un refroidissement optimisé et des serveurs plus économes en énergie », a-t-il observé. « Construire une infrastructure numérique durable grâce à l’innovation est une étape dans la lutte contre les impacts du changement climatique mondial. Pour ce faire, les centres de données peuvent déployer des technologies, des innovations et des stratégies économes en énergie pour réduire la consommation d’énergie, tout en abordant la résilience et le changement climatique. »

La clé pour éviter ce qui s’est passé dans les trois arrondissements britanniques se résume à la planification de la capacité de base, explique Annand. « Les autorités municipales doivent équilibrer leurs besoins en électricité résidentiels et industriels et répondre à la croissance requise de la production d’électricité qui fonctionne pour toutes les parties. »

Pour plus de détails, l’article original (en anglais) est disponible sur IT World Canada, une publication sœur de Direction informatique.

Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois.

Paul Barker
Paul Barker
Paul est le fondateur de PBC Communications, une firme de rédaction spécialisée dans le journalisme indépendant. Son travail est apparu dans un certain nombre de magazines technologiques et en ligne sur des sujets allant des problèmes de cybersécurité et du monde en évolution de l'informatique de pointe à la gestion de l'information et aux progrès de l'intelligence artificielle.

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