Gouverner les TI au moyen des TI

Les organisations doivent tirer avantage des TI pour optimiser la gouvernance liée aux technologies de l’information, explique Cathy Lippert.

Dans le cadre d’un événement hors série de la conférence Tribune des CIO du Réseau Action TI, Cathy Lippert, directrice de la gestion des produits chez Oracle, a indiqué que les principaux enjeux liés à la gouvernance des technologies de l’information (TI) n’était pas liés aux technologies en soi, mais plutôt à la main-d’oeuvre et aux processus qui supportent les TI.

« Nous voulons utiliser la meilleure stratégie pour les TI, mais nous sommes des cordonniers mal chaussés. Il est temps d’établir les possibilités techniques qui serviront à gérer notre propre domaine dans les TI », a suggéré Mme Lippert.

Mme Lippert a souligné aux directeurs des technologies de l’information l’importance d’accorder leur attention « envers les bonnes choses de la bonne manière et pour les bonnes raisons ». Elle a identifié cinq sous-thèmes pour les décisions clés qu’une organisation doit prendre à propos de la gouvernance des TI, soit les principes, l’architecture, l’infrastructure, les besoins d’affaires en applications et les décisions sur investissement.

« Il faut comprendre ce que nous détenons déjà, il faut établir les investissements en tenant compte des motivations commerciales et il faut réaliser les investissements en fonction du plan qui aura été établi, sans oublier de valider les choix », a-t-elle souligné.

Mme Lippert a souligné que les visées des projets d’amélioration de la gouvernance des TI varient selon le type d’organisation : une petite entreprise peut vouloir atténuer des risques et améliorer les ententes de niveaux de service; une organisation ayant procédé à une acquisition peut souhaiter une consolidation technologique ou une réduction des coûts; une grande entreprise peut vouloir aligner l’utilisation des technologies avec ses visées commerciales.

Intégrer pour gouverner

Afin d’améliorer la gouvernance des TI au moyen des technologies de l’information, Mme Lippert a souligné l’importance à accorder à la gestion des cloisonnements (communément appelés « silos ») qui existent au sein d’une organisation.

Alors que les opérations de TI, le développement et l’intégration des applications, l’architecture d’entreprise, le service de gestion des programmes, les systèmes applications et données commerciales, etc. peuvent être exploités en vase clos, les objectifs liés à l’amélioration de la gouvernance, eux, ont une portée qui touche à plusieurs de ces silos.

« Il existe des outils qui aident à établir la gouvernance des TI, mais souvent ces outils sont exploités eux-mêmes en silos. Il faut procéder à une intégration des éléments technologiques qui sont cloisonnés », a indiqué Mme Lippert.

Pour faire cette intégration, il faut cataloguer à l’aide d’outils spécialisés les actifs liés aux TI afin d’en faciliter l’accès et la compréhension au niveau de l’organisation. Il faut aussi fournir un contexte commercial, diffuser des politiques et des directives auprès des utilisateurs et encourager la collaboration entre les intervenants. Selon Mme Lippert, il faut également automatiser de la maintenance des liens techniques au niveau de production et au niveau du développement, ce qui permet de constater les dépendances entre les projets au niveau de la technologie.

Pour définir où certains investissements doivent être réalisés, il faut produire une cartographie de l’architecture d’entreprise afin la comparer aux capacités de l’organisation. Cette cartographie devrait être granulaire jusqu’au niveau des livrables des projets. « Cette cartographie doit être rendue accessible dans un endroit centralisé et faire l’objet d’une “socialisation” entre les intervenants. L’automatisation de la cartographie est essentielle », a souligné Mme Lippert.

Automatiser, partager, réutiliser

Mme Lippert a également traité de la nécessité de réutiliser des actifs et des services technologiques durant le cycle de vie du développement d’un logiciel dans le cadre de projet, tout comme de la nécessité de contrôler la conformité de l’architecture au niveau des équipements, des normes et des politiques. « À cet égard, les échecs surviennent lorsque ce contrôle fait l’objet d’un effort volontaire », a-t-elle souligné.

Mme Lippert a ajouté qu’il existait des outils spécialisés pour la communication et l’application des politiques qui ont trait à la gouvernance des TI, des outils d’automatisation du suivi de la conformité aux politiques, des outils de modélisation des processus TI aux fins d’une gestion et d’une intégration ainsi que des outils dédiés à la définition et l’automatisation du cycle de vie.

À propos de l’infonuagique qui peut être utilisée pour renforcer l’application de normes dans le contexte de la gouvernance des TI, Mme Lippert a recommandé l’examen des normes d’architecture et d’entreprise, des ententes de niveaux de service et de la conformité réglementaire et commerciale. Elle a également recommandé l’examen de l’interopérabilité ainsi que de la sécurité et de l’accès aux services d’infonuagique.

Au sujet du recours à une architecture orientée vers les services aux fins de la gouvernance des TI, Mme Lippert a recommandé que l’approche des petits pas soit privilégiée et que le déploiement d’une telle architecture progresse au gré de l’obtention d’une maturité par l’organisation.

En terminant, Mme Lippert a suggéré aux directeurs des technologies de l’information de mettre l’emphase sur les éléments d’automatisation et de socialisation lorsqu’ils utilisent les technologies de l’information pour soutenir la gouvernance en TI. Elle a également prôné la centralisation de l’information et des actifs liés aux TI.

« Généralement l’exercice d’utiliser les TI aux fins la gouvernance en TI n’exige pas de tâche supplémentaire, puisqu’on procède à une redirection d’efforts. En fin de compte, on en vient à faire un meilleur travail » a conclu Mme Lippert.

Pour consulter l’édition numérique du magazine de décembre 2011/janvier 2012 de Direction informatique, cliquez ici

Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

Articles connexes

Adoption du projet de loi no 38 sur la cybersécurité et la transformation numérique de l’administration publique

Le projet de loi no 38, connu sous le nom de Loi modifiant la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement et d'autres dispositions législatives, a été adopté plus tôt cette semaine par l'Assemblée nationale.

Investissements majeurs de 500 M$US de Microsoft au Québec

Au cours des deux prochaines années, Microsoft investira 500 millions de dollars américains dans l'expansion de son infrastructure infonuagique et d'intelligence artificielle à grande échelle au Québec.

Balado Hashtag Tendances, 23 novembre 2023 — Crise chez OpenAI, des puces Microsoft et investissements majeurs au Québec pour Microsoft

Cette semaine : Grave crise à la tête d’OpenAI, Microsoft conçoit ses propres processeurs et investissements de 500 M$ de Microsoft au Québec.

Consultation publique sur la cybersécurité

Le ministère de la Cybersécurité et du Numérique lance cette semaine une consultation publique sur la cybersécurité. Celle-ci permettra au gouvernement du Québec de solliciter un grand nombre d'intervenants ainsi que la population générale sur les enjeux et les besoins en cybersécurité.

Plus de six PME québécoises sur dix touchées par la cybercriminalité au cours de la dernière année

Un nouveau sondage mené par KPMG au Canada le mois dernier révèle que plus de six PME sur dix au Québec ont été attaquées par des cybercriminels au cours de la dernière année, et près des trois quarts d'entre elles affirment que leurs anciens systèmes d'information et de technologie opérationnelle les rendent vulnérables aux attaques.

Emplois en vedette

Les offres d'emplois proviennent directement des employeurs actifs. Les détails de certaines offres peuvent être soit en français, en anglais ou bilinguqes.