Formule Un : Les TIC en septième vitesse

La visite annuelle de la Formule Un à Montréal constitue une occasion de rencontrer des représentants les partenaires technologiques des écuries. Ceux de l’équipe WilliamsF1, AT&T et Lenovo, ont des visées mondiales tout comme un intérêt pour le marché local.

Bien avant que les feux rouges s’éteignent et que les voitures de Formule Un roulent sur le Circuit Gilles-Villeneuve, les équipes ont envahi Montréal pour préparer l’édition 2007 du Grand Prix du Canada. En parallèle, les commanditaires et partenaires des écuries réalisent des rencontres avec leurs clients actuels et potentiels, ainsi qu’avec les journalistes, pour souligner leur implication dans ce sport qui constitue une vitrine mondiale pour leurs produits et services.

L’écurie WilliamsF1 est bien connue à titre de premier employeur du pilote Jacques Villeneuve. En fait, il faut désormais identifier l’écurie comme étant « AT&T Williams », puisque l’entreprise américaine de télécommunications AT&T en est le commanditaire principal depuis février 2007. AT&T, qui offre ses produits et services dans presque tous les pays de la planète sur quatre continents, génère un chiffre d’affaires annuel de plus de 30 milliards de dollars américains.

Ainsi, Joe Weinman, le directeur des Stratégies, services émergents et développement d’affaires à la division du Développement des affaires commerciales chez AT&T, était de passage à Montréal dans le cadre du Grand Prix. M. Weinman a fait état d’une implication à multiples niveaux, en premier lieu à titre de commanditaire où la Formule Un constitue un véhicule d’envergure internationale en termes de marketing, de publicité et de stratégie de marque.

Il a notamment fait état des attributs de compétitivité et d’avantage comparatif que partagent AT&T et Williams. « C’est une question de technologie, de leadership, d’innovation, de contrôle en temps réel et d’adaptation rapide, que ce soit aux conditions de marché ou aux conditions de course », a-t-il déclaré.

AT&T joue également le rôle de fournisseur de services technologiques auprès de l’équipe, qui utilise ses services d’accès à distance et ses services mondiaux de réseautique, ainsi que des services de communications filaires et sans fil. « L’équipe n’a pas à se battre pour l’obtention de bande passante, et elle est en mesure de transmettre de l’information jusqu’à dix fois plus rapidement qu’auparavant et de façon plus sécuritaire. », a souligné M. Weinman.

Il ajoute que AT&T pourrait éventuellement procurer un avantage compétitif à l’équipe en matière de forage de données, pour visualiser, traiter et analyser de grandes quantités de données, par le biais de son exploitation des deux plus importantes bases de données de la planète.

En soulignant que les réseaux avaient été mis à niveau à la nouvelle génération, autant pour le sans-fil qu’au niveau terrestre avec des liens optiques OC768 entre les États-Unis et le Royaume-Uni, M. Weinman a mentionné que l’entreprise pourrait éventuelle offrir à Williams F1 le recours à des applications novatrices.

« La vidéo sans fil est devenue une application viable. Les réseaux sans fil pourront servir non seulement à la transmission de la télémétrie, mais aussi d’images vidéo en temps réel. La qualité de service devient également essentielle avec la convergence des applications, notamment la voix sous IP que Williams utilise intensément pour améliorer la connectivité et réduire les coûts, mais également pour les applications de vidéo interactive ou à haute définition », a-t-il expliqué.

Interrogé quant à l’importance du marché canadien pour AT&T, M. Weinman a expliqué que l’entreprise y desservait surtout des entreprises d’envergure multinationale, en plus d’exploiter un centre d’hébergement dans la région de Toronto.

Support matériel

Lenovo, le fabricant de matériel informatique chinois qui est l’ancienne division d’informatique personnelle d’IBM, est également un commanditaire et fournisseur technologique de l’écurie Williams.

Lors d’un dîner, le directeur du marketing de WilliamsF1, Scott Garrett, a souligné l’utilisation massive de l’informatique par l’écurie, de la conception de la voiture jusqu’à l’analyse de la télémétrie fournie par des centaines de senseurs lors des courses, en passant par l’analyse et la cartographie des performances au tour des pilotes lors des essais.

À propos de l’implication de Lenovo à titre de fournisseur, M. Garrett a expliqué que le fabricant avait fourni des blocs-notes rapides, légers et surtout résistants pour une utilisation dans les puits. « La vitesse de traitement des ordinateurs joue un rôle important en course, alors que l’économie de fractions de secondes pour l’affichage de graphiques réduit les temps d’attente », a-t-il souligné.

M. Garrett a également fait état du rôle joué par le fabricant en matière de gestion des données, un élément qui nécessitait une amélioration au sein de l’équipe, alors que l’analyse de données de circuits temporaires et peu visités comme celui de Montréal joue un rôle crucial pour la préparation de la voiture. Il a également fait état du cryptage des données à même les ordinateurs et pour la transmission des données sur les réseaux, tout comme de la redondance des équipements et des données dont une copie est transmise au siège social de l’équipe à Grove en Angleterre.

Mais surtout, il a expliqué que l’écurie avait demandé à Lenovo de lui construire un ordinateur à haute performance qui servira dès la fin de l’été à la conception et à la modélisation en 3D de la voiture pour la saison 2008. « Cet ordinateur sera quatre fois plus puissant que les systèmes que nous utilisions auparavant », a déclaré M. Garrett.

Activité locale

François Lamy, le directeur régional des ventes de Lenovo Canada, a expliqué que le rayonnement en Formule Un constituait une opportunité de travailler la stratégie de marque du fabricant. En expliquant que la transition s’était bien déroulée pour les clients qui utilisaient le matériel lorsqu’il était commercialisé sous la marque IBM, qu’il s’agisse de PME, de grandes entreprises et de gouvernements, il a confirmé que l’implication de Lenovo en Formule Un avait des impacts directs auprès d’autres auditoires.

« Lenovo choisit ses événements où il y a un rayonnement international, comme les Jeux olympiques et la Formule Un. Cela a un impact immédiat sur les demandes de commandite et d’association, tout comme cela répond à un besoin du public en général de connaître qui est Lenovo et dans quelle direction nous allons. Cela génère beaucoup de questions auprès des représentants, ce qui bon signe. »

Interrogé quant aux initiatives réalisées par l’entreprise dans le cadre du Grand Prix du Canada, M. Lamy indique que Lenovo Canada procédait à des invitations de niveau local pour assister aux événements du week-end à partir des paddocks.

« Nous avons privilégié les clients locaux parce que nous avons cette chance de le faire, explique-t-il. Nous invitons les têtes dirigeantes, autant des clients actuels que ceux pour lesquels nous travaillons pour le futur. Cela constitue une occasion en or de voir de près la Formule Un.

« Nous avons aussi des sièges ‘Privilège’ qui sont partagés entre des clients d’un peu partout au pays et des partenaires commerciaux que nous n’oublions pas dans l’équation, parce qu’ils sont très importants », a-t-il ajouté.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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