Élections 2008 : la politique Web 2.0 – partie 1

Les cinq principaux partis politiques fédéraux ont-ils misé sur les technologies sociales sur Internet? Bref aperçu de l’état de la situation.

Lors de la campagne électorale fédérale de 2006, nous avions porté notre attention sur la présence des technologies de l’information et des communications TIC au sein des plates-formes électorales des cinq partis politiques majeurs. Cette fois-ci, nous nous sommes intéressés à l’utilisation des TIC pour diffuser des contenus ou pour encourager l’interaction et l’implication des citoyens dans la campagne. Tous les partis ont des photos, des vidéos, des nouvelles, des commentaires et parfois des contenus audio et d’autres contenus multimédias qu’ils souhaitent partager avec les électeurs.

Le constat général est que les partis politiques suivent les tendances technologiques et utilisent les outils Web 2.0 prisés par l’électorat, du moins par les internautes les plus jeunes. Néanmoins, les partis prennent des approches différentes.

(Note : Les partis politiques sont présentés en ordre alphabétique)

Bloc québécois

L’adresse URL traditionnelle du site Web du parti politique, http://www.blocquebecois.org, redirige l’internaute vers un autre site dont l’adresse URL calque le slogan de la campagne, soit http://www.presentpourlequebec.org.

Sur la page d’accueil, la section Le Bloc d’informations contient des capsules humoristiques de l’humoriste Frédéric Savard en fichiers MP3 qui peuvent être diffusées en baladodiffusion. Le parti exploite trois fils RSS pour la diffusion de nouvelles, de communiqués et de vidéos, mais la section dédiée à ces fils n’est pas facilement accessible. Le parti exploite un blogue qui porte le nom BloCgue québécois où l’on remarque un gros logo d’abonnement à un fil RSS. La formation politique exploite aussi un extranet sécurisé.

On ne remarque aucun lien vers des réseaux sociaux, ce que la plupart des autres partis affichent sur leurs sites. Toutefois, sur le site du Forum jeunesse du parti, on retrouve un fil RSS pour la diffusion de nouvelles, un lien vers un canal YouTube du parti politique et une page de l’aile jeunesse sur Facebook. Les deux derniers liens sont textuels, alors que les autres partis ont recours aux icônes reconnues des réseaux sociaux.

Nouveau parti démocratique

La page d’accueil du site Web arbore des icônes menant vers des présences sur les réseaux sociaux FriendFeed, Twitter, YouTube, Flickr et Facebook. Au cours du débat, les entrées ajoutées au réseau Twitter étaient affichées au milieu de la page d’accueil. La section Multimédia contient des codes HTML pour intégrer des bannières publicitaires, des vidéos et un logiciel gadget du réseau Twitter sur des sites Web personnels. Sur toutes les pages du site, on voir une photo du chef du parti qui mène à sa page personnelle sur le réseau Facebook.

En bas de la page d’accueil principale, une icône mène à Espace orange, un site de diffusion et de téléversement de contenus multimédias. On y retrouve des sous-catégories consacrées aux vidéos et aux images qui peuvent être alimentés par le parti ou par les internautes, tout comme des sous-catégories dédiées au chef ou aux activités dans des circonscriptions. Les contenus peuvent faire l’objet d’une évaluation sur cinq étoiles et être mis en partage sur les réseaux Facebook, Digg, Delicious, StumbleUpon, Google Bookmark et Reddit.

Les autres sections du site sont dédiées aux nouvelles, soit à des articles et des entrées de blogues pour lesquels des mots-clés ont été ajoutés, à une page Facebook vouée au microsite et à une page de codes HTML pour l’inclusion d’outils à d’autres sites. On y retrouve également une invitation à l’abonnement à un service de messagerie texte, qui permet d’envoyer des questions et de recevoir des informations de la part du parti, ainsi qu’un service de réception par courriel de réponses éclair pour rétorquer aux déclarations d’autres partis.

Parti conservateur

La page d’accueil du site contient des icônes permettant aux internautes d’accéder à des espaces dédiés sur les réseaux Facebook, Flickr, Twitter, YouTube, FriendFeed et Myspace. Une icône permet l’abonnement à des fils RSS de baladodiffusion et de vidéodiffusion. Au milieu de la page, des liens de mise en partage sur les réseaux Delicious et Digg ainsi qu’un lien qui mène aux adresses d’abonnement de six fils RSS textuels. La section multimédia du site contient notamment les coordonnées d’abonnement à un service de messagerie texte.

Dans un coin de la page, une image mène au portail maCampagne qui offre plusieurs fonctions aux adeptes du parti. L’internaute peut s’y créer un profil afin de devenir « cyberbénévole » et accéder à d’autres fonctions [NDLR : nous n’avons pu vérifier la teneur de l’offre faite aux bénévoles dans cette section] en sélectionnant des choix parmi dix enjeux afin de recevoir des informations par courriel. On retrouve aussi dans ce portail des sections consacrées à la rédaction d’une lettre à l’éditeur ou à la participation à une « radio à prépondérance verbale » de médias nationaux ou régionaux. L’internaute sélectionne un sujet parmi une douzaine de choix afin de pouvoir consulter des conseils pratiques, des messages-clés et une liste de bilans positifs (pour ce parti) et négatifs (pour les partis d’opposition). Une recherche à l’aide d’un code postal révèle une liste de journaux – auxquels une lettre rédigée en ligne sera acheminée par courriel – et de stations de radio.

L’internaute peut aussi rédiger en ligne une lettre d’appui et inviter dix personnes à la signer, avant qu’elle ne soit envoyée par courriel au parti, tout comme il peut transmettre par courriel un message conçu en fonction d’un modèle pour inviter des personnes à joindre le parti ou à lui faire un don.

Parti libéral

Le site Web traditionnel du Parti libéral du Canada, sur la page d’accueil, affiche des liens vers des pages sur les réseaux sociaux Facebook, YouTube, Twitter, Flickr et MySpace. On y trouve un lien vers un canal de vidéos nommé Télé libérale qui contient des vidéos, dont un journal de campagne quotidien auquel participe le chef du parti. La section multimédia du site contient notamment des éléments graphiques à intégrer à des sites Web, pour lequel le code HTML nécessaire est fourni. Discrètement en bas de page, un lien vers une page qui contient les adresses de six flux RSS et d’un flux fédérateur, tout comme des boutons qui permettent l’ajout de ces flux à des portails personnalisés de l’internaute chez Yahoo, Google ou MSN.

En parallèle, le parti exploite le site i.liberal dont l’interface évoque un lecteur multimédia portatif. Dans un outil de recherche d’un candidat en fonction du code postal, la photo du candidat approprié est dotée d’un accès à Facebook s’il exploite une page sur ce réseau social. L’interface affiche le canal de contenus vidéo, la galerie de photos et des mises à jour du réseau Twitter. On y retrouve aussi les icônes des réseaux sociaux où le parti est présent. Un lien nommé Outils pour blogueurs contient des codes HTML pour l’inclusion des éléments multimédias de l’interface à des sites Web personnels.

Enfin, en haut de l’interface, des icônes mènent vers les sites Web du parti, du chef et de la plate-forme environnementale du parti, mais aussi vers des sites consacrés à pourfendre le parti politique au pouvoir. Bizarrement, un bouton de mise en marche ne sert qu’à faire clignoter le logo du parti.

Parti vert

La page d’accueil de ce parti contient, en haut de la page, un lien vers le blogue de la chef du parti. Il faut toutefois se rendre dans la section Action pour y trouver les liens menant aux pages consacrées au parti sur les réseaux Facebook, YouTube et Twitter.

Sur le site consacré aux Jeunes Verts qui est rédigé en anglais (la version française, plutôt dépouillée, contient quelques contenus francisés), on retrouve des liens vers les pages sur les réseaux sociaux précédemment mentionnés, auxquels s’ajoutent Flickr et FriendFeed. Également, l’internaute peut adhérer à un service d’envoi de messages textes. D’ailleurs, ce service est une initiative d’un organisme nommé Dominion Institute.

Le site contient une liste des candidats présents sur Facebook ainsi qu’une procédure pour créer une page d’appréciation pour un politicien sur ce réseau. On y retrouve également une liste des entrées récentes des blogues de deux candidats, ainsi qu’une liste des commentaires laissés par les internautes. Les contenus du site peuvent être mis en partage sur un grand nombre de réseaux sociaux par le biais du sélecteur Add This qui contient des liens vers 34 services et réseaux sociaux.

Ne manquez pas la semaine prochaine la deuxième partie de ce reportage qui aura pour thème : les internautes et la politique à l’ère du Web 2.0

Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.


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Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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