Économiser avec un téléphone mobile déverrouillé

Après l’annonce par Telus d’un déverrouillage possible de ses téléphones cellulaires, plusieurs personnes ont pu se demander à quoi cela pourrait bien servir.

Des millions de Canadiens ont un téléphone cellulaire et, pour un nombre grandissant d’entre eux, ce sont des ordiphones, de véritables ordinateurs miniaturisés qui leur permettent d’aller sur Internet. Avec un forfait canadien, les coûts d’utilisation sont cependant beaucoup plus élevés à l’étranger qu’au Canada, si bien qu’il est souvent préférable de prendre un service à la carte sur place, dans le pays où l’on va. Cependant, cela ne peut se faire qu’avec un téléphone acheté sur place ou un téléphone compatible déverrouillé. Le déverrouillage de l’appareil est plus ou moins rentable selon les tarifs qu’on arrive à trouver, comme le démontrent les services que nous avons analysés pour les États-Unis et la France.

Un déverrouillage économique pour ceux qui voyagent

Même si on pouvait déjà faire déverrouiller les nouveaux téléphones à carte SIM de Telus, tout comme ceux de Bell ou Rogers, pour une vingtaine de dollars dans plusieurs boutiques de Montréal, cela a été étonnant d’apprendre que Telus le faisait maintenant « pour améliorer l’existence de sa clientèle ». Le déverrouillage des téléphones mobiles permet d’y modifier des paramètres qui sont propres à une compagnie et protégés contre une modification par l’utilisateur. Cela permet d’utiliser le même téléphone mobile avec différents fournisseurs de services, ce qui peut effectivement être bénéfique aux utilisateurs de téléphones.

À titre d’exemple, avec un abonnement de Telus, en itinérance aux États-Unis avec un HTC Chocolat, il en coûte 1,45 dollar de la minute pour les appels, 60 cents pour envoyer ou recevoir des SMS et 3 dollars du Mo pour la transmission de données. Pour l’itinérance internationale, dans le cas de la France, cela donnerait 2 dollars de la minute de conversation, même pour les appels reçus, 60 cents par SMS et 25 dollars par mégaoctet de données. Par contre, Telus offre ses options Passeports qui permettent d’avoir les communications vocales à 1,50 dollar la minute et les données à 15 dollars du Mo, ce qui reste pas mal coûteux.

Les tarifs sont à peu près les mêmes pour les autres fournisseurs de services canadiens. Ainsi, aux États-Unis, sans forfait spécial, il en coûte avec Rogers 1,45 dollar de la minute de conversation, 75 cents par SMS et 3 dollars par mégaoctet pour la transmission de données. En France, la communication vocale est à 2 dollars la minute, chaque SMS reçu ou envoyé à 75 cents et chaque mégaoctet de données est à 5 dollars avec une Trousse voyage. Diverses options permettent de faire baisser un peu les prix, mais jamais autant que d’acheter un service sur place, à destination.

Deux solutions américaines

Beaucoup de Canadiens se rendent aux États-Unis chaque année, certains pendant quelques jours ou même quelques semaines. Souvent, ils ont besoin de leur téléphone durant ce temps ainsi que d’un accès Internet si simple par cellulaire.

Le service le plus polaire que nous ayons pu trouver aux États-Unis est celui de Simple Calling. Il est intéressant pour la communication vocale et les SMS, mais il reste très coûteux pour la transmission de données. Le service offert par Simple Calling aux États-Unis fonctionne sur AT&T ou T-Mobile. La carte SIM à deux numéros (américain et global) coûte 19 dollars. Pour téléphoner aux États-Unis depuis ce pays, il en coûte 59 cents pour la première minute et 9 cents pour les minutes suivantes. Pour téléphoner au Canada depuis les États-Unis, cela coûte 79 cents pour la première minute et 29 cents pour chacune des minutes suivantes. Envoyer un SMS des États-Unis vers le Canada coûte 25 cents. On peut accéder à sa messagerie vocale sans frais aussi bien des États-Unis que du Canada. Il s’agit d’un service prépayé sans contrat, ni charges mensuelles. Néanmoins, il vaut mieux utiliser le numéro de téléphone global qui est fourni (+44) sinon on doit ajouter 19 cents de la minute pour les appels reçus sur le numéro américain. De plus, la transmission de données coûte assez cher avec ce service, soit 15 dollars du mégaoctet aux États-Unis.

En attendant mieux, car c’est un monde en pleine évolution, le service le plus intéressant que nous ayons pu trouver est Signa. Dans ce cas, la carte SIM à 25 dollars est valable un mois à moins que le compte ne soit réapprovisionné. La compagnie offre jusqu’à 67 minutes de téléphone vers les États-Unis ou le Canada pour 10 dollars seulement. Les SMS vers le Canada sont à 10 cents et l’accès Internet coûte 1 dollar du Mo. C’est très bon pour de petits séjours aux États-Unis. Signa propose aussi un combo à 79 dollars avec une carte SIM pour un mois incluant le téléphone USA et Canada illimité, les SMS et MMS illimités, 50 Mo de données et 200 minutes d’appels internationaux. C’est une très belle offre pour l’ensemble des communications cellulaires durant un séjour d’un mois aux États-Unis.

Des solutions pour la France

Pour la plupart des pays, comme pour la France, on a souvent le choix entre faire affaires directement avec des fournisseurs de services locaux ou passer par l’intermédiaire de firmes américaines qui permettent d’avoir sa carte SIM avant le départ, ce qui diminue le stress à l’arrivée. En France, il y a maintenant beaucoup de boutiques où l’on peut acheter une carte SIM et des cartes d’approvisionnement en voix et données pour les téléphones mobiles, mais plusieurs fournisseurs refusent encore de vendre certaines options de données aux personnes qui ne paient pas avec une carte de crédit émise en France. Ne me demandez pas pourquoi.

Il y a trois ans, j’avais essayé le service à la carte de Virgin Mobile. Tout s’était bien passé sauf que le service de données GPRS n’avait été mis en place qu’à la fin de mon séjour. Pour Virgin Mobile, on peut acheter la carte SIM dans toutes sortes de boutiques, même des magasins à rayons. La carte coûte 15 euros, ce qui correspond à environ 20 dollars. On se procure ensuite des cartes de minutes de communications avec le nombre de minutes qu’on pense utiliser. On ne paie pas pour les appels reçus, seulement 57 cents pour n’importe où en France et 1,15 dollar de la minute vers le Canada. Les SMS pour le Canada coûtent 50 cents environ. Pour la transmission de données en GPRS, le plus intéressant est la passe Very Magic avec 200 Mo pour 13,50 dollars.

J’ai aussi testé le service américain Call in Europe et sa Pass France. Dans ce cas-ci, on achète la carte SIM à 29 dollars pour 3 mois. Par la suite, on peut réapprovisionner le compte en payant 20 dollars par 3 mois ou en dépensant cette somme en services (téléphone, SMS ou data). Avec Call in Europe, le téléphone vers la France et vers le Canada ne coûte que 39 cents la minute et la réception des appels est gratuite. Les SMS vers le Canada coûtent 39 cents. La communication Data/GPRS est 5 dollars du Mo (500 dollars pour 100 Mo), ce qui est malheureusement un prix élevé. Call in Europe offre également les données illimitées sur BlackBerry à 4,50 dollars par jour.

Selon Patrick Gentemann de Call in Europe, les personnes ou entreprises qui ont surtout besoin de données auraient plus intérêt à se tourner vers ZERO FORFAIT, un autre service qu’il offre en France et qui propose des tarifs encore plus intéressants. La carte SIM est alors à 9,50 euros avec 60 minutes de téléphone à 7,90 euros, 50 SMS à 2,90 euros et Internet smartphone à 9,90 euros pour un mois. Mieux encore, la firme ZERO FORFAIT propose aussi le combo ZEROlimit à 24,90 euros pour un mois avec 120 minutes de téléphone plus SMS et Internet relativement illimités. Ce service sera accessible aux Américains et Canadiens au cours des prochaines semaines si bien qu’on pourra le commander par Internet et recevoir la carte SIM avant de partir pour la France.

Parmi les autres services intéressants pour la France, notons LeFrench Mobile. Cette compagnie propose une carte SIM à 9,90 euros, le téléphone à 0,39 euro de la minute, les SMS internationaux à 0,28 euro et les données à 1 euro du Mo. Il y aurait aussi InTouch Smartcards, qui est relativement intéressant pour les communications par voix et par SMS, mais très coûteux au niveau de l’accès Internet par GPRS. On peut également essayer de combiner une carte SIM de SFR et une Pass 200 Mo à 10 euros ou le plan data de 20 jours pour 24 dollars habituellement proposé à des utilisateurs d’iPad 3G.

Toutes ces possibilités ne sont pas évidentes à trouver, mais cela vaut la peine de chercher un peu quand on sait dans quel pays on va aller. Si vous avez trouvé des offres plus alléchantes encore, faites-nous le savoir pour que nous puissions en informer tous ceux qui ont besoin de données pour alimenter leur ordiphone ou leur tablette et agrémenter leur quotidien en voyage.

François Picard est journaliste et éditeur du magazine Atout Micro.

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