Des lecteurs de documents, de magazines et de livres numériques

INNOVATION Un rapport, un magazine, un livre dont on ne transporte qu’une page, mais dont le contenu se renouvelle au fil de la lecture, ce sera une réalité dès 2009 grâce aux modules d’affichage flexibles à matrice active de Plastic Logic et à d’autres innovations qui s’en viennent.

Depuis quelques années, on trouvait déjà sur le marché plusieurs lecteurs de documents électroniques, mais relativement fragiles, limités en taille et en fonctionnalités. Cela va cependant changer rapidement grâce à une innovation technologique qui trouve son origine à l’Université de Cambridge et qu’a développée la firme Plastic Logic au cours des derniers mois.

Le procédé mis au point par cette firme permet de créer toutes sortes de nouveaux systèmes de lecture sur une pellicule de plastique fine, légère et robuste qui donne l’apparence de lire sur du papier. C’est une véritable révolution dans le domaine de l’imprimé et cela plaît beaucoup aux environnementalistes.

Le Plastic Logic Reader

Beaucoup de gens ne trouvent pas pratique d’avoir à lire des magazines et des livres sur un écran d’ordinateur, surtout sur les écrans larges de format 16/10 qu’on fait maintenant et qui donnent beaucoup moins de hauteur de lecture. Au moins, auparavant, on pouvait utiliser les écrans à cristaux liquides 4/3 placés verticalement et les pages de livres ou de magazines en PDF apparaissaient plein écran et étaient faciles à lire. Jusqu’à présent, l’alternative était des lecteurs de livres électroniques (e-books) à écran en verre, mais fragiles et de petite taille. Ce qui s’en vient est beaucoup plus intéressant.

Au salon DEMOfall 08, puis au salon IDTechEx : Printed Electronics USA, la firme Plastic Logic a présenté un dispositif de lecture électronique à écran en plastique qui cible d’abord les entreprises et les bibliothèques, mais se tournera rapidement vers le grand public. Il sera sur le marché d’ici juin prochain et l’on s’attend déjà à ce que cette industrie des lecteurs électroniques explose en 2009 avec beaucoup d’autres modèles. L’appareil de Plastic Logic aura assez de mémoire pour pouvoir stocker des milliers de livres, de magazines ou de documents divers. On pourra ainsi avoir l’équivalent d’une bibliothèque complète dans un appareil de la grosseur des tablettes de papier de format 8,5 po x 11 po qu’on utilise souvent pour prendre des notes.

Plastic Logic Reader

Le Plastic Logic Reader a seulement 7 mm d’épaisseur et pèse moins de 500 g.

Le Plastic Logic Reader est de la taille d’une feuille de format lettre (8,5 x 11) avec un écran pleine page. Il a seulement 7 mm d’épaisseur et il pèse moins de 500 grammes. Le logiciel intégré prend en charge les formats Word, Excel, PowerPoint, PDF et plusieurs autres. Il permet de lire la plupart des livres, journaux et magazines déjà publiés en version électronique et d’y ajouter des annotations. Il comporte une interface utilisateur à reconnaissance gestuelle et des outils logiciels qui permettent de gérer facilement les documents que contient l’appareil ainsi que ceux auxquels on accède sur d’autres ordinateurs par lien USB ou par Wi-Fi. Certains des appareils autonomes créés par la compagnie disposeront en effet d’un accès Internet sans fil leur permettant de renouveler leur contenu alors que d’autres contiendront dans leur mémoire le texte et les images de toutes sortes de documents qu’ils feront apparaître page par page.

Selon le fabricant, le prix du lecteur de Plastic Logic sera annoncé au moment de la sortie du produit, mais il devrait être compétitif.

Les autres lecteurs de documents électroniques

Les lecteurs déjà sur le marché utilisent la technologie dite de l’encre électronique (http://www.epaper-france.com/contenu/papier-electronique) qui n’a rien à voir avec des cristaux liquides. Quand la page se charge, des petites billes d’encre sont placées à une position à l’écran qui correspond à de l’écriture. Contrairement à la technologie des cristaux liquides, celle-ci ne dépense plus d’énergie lorsqu’une page est chargée et ce, jusqu’au chargement de la page suivante.

Ces lecteurs de Sony, Amazon, Hanlin et Bookeen ont bien des points communs au niveau de la taille de l’écran et du mode d’affichage. C’est plus au niveau de l’emplacement de leurs boutons et du logiciel qui assure leur fonctionnement qu’on note des différences qui peuvent être assez importantes. Ces lecteurs étaient plutôt faits pour lire des livres électroniques, pas vraiment pour des magazines électroniques ou des documents en PDF.

Les Sony Readers

Sony Reader PRS-700BC

Sony Reader PRS-700BC

Comme les autres lecteurs de livres électroniques actuellement sur le marché, le PRS-505 et le PRS-700BC (8 niveaux de gris) de Sony ont un écran de 6 pouces avec une définition de 800 x 600 et ils utilisent la même technologie de papier électronique, mais d’Eink, celle-là. Ils supportent divers formats de documents (BBeB, ePub, TXT, RTF, PDF10, Word, JPEG, GIF, PNG, BMP, MP3 et AAC7) mais pas le HTML.

Le Kindle d’Amazon

Amazon Kindle

Le Kindle d’Amazon

Le Kindle d’Amazon est quant à lui sorti il y a un an. C’est un livre numérique avec un écran de 6 pouces et une définition de 600 x 800 avec 167 points au pouce et 4 niveaux de gris. Il comporte un clavier. Il pèse environ 300 grammes et sa mémoire permet de stocker jusqu’à 200 livres dans l’appareil. Amazon annonce déjà plus de 100 000 livres compatibles avec ce lecteur qui peut également lire des fichiers Word ainsi que des fichiers graphiques JPG, GIF, BMP et PNG. Il faut télécharger les livres par le réseau cellulaire EVDO.

L’eReader V3 d’Hanlin

Pour son eReader V3, Hanlin utilise comme Amazon du papier virtuel Vizplex à encre électronique, mais avec 8 niveaux de gris. Il lit des fichiers PDF, DOC, TXT, HTML et plus de formats que les autres, semble-t-il.

Le Cybook Gen3 de Bookeen

Cybook  Gen3 de Bookeen

Le Cybook Gen3 de Bookeen

Le Cybook Gen3 de la société française Bookeen offre également un affichage en papier électronique Vizplex de 6 pouces, en 800 x 600 avec 4 niveaux de gris. Il ne pèse que 174 grammes, pile comprise. Il est vendu par Archambault.

Tous ces petits lecteurs vont se perfectionner encore. Le défi est grand : faire en sorte que les lecteurs pensent que c’est du papier, qu’ils puissent lire facilement des caractères bien dessinés et qu’ils ne se fatiguent pas plus les yeux qu’en lisant un livre en papier. Il va aussi falloir ajouter les images et photos en couleur. Et puis viendront le multimédia et tout ce qu’on pourra inventer pour se greffer aux lecteurs. 550 ans après l’invention de l’imprimerie typographique par Gutenberg, l’imprimerie devient de plus en plus virtuelle, qu’on le veuille ou non.

François Picard est rédacteur en chef et éditeur du magazine Atout Micro.

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