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    Votre réseau est-il prêt pour l’Internet des objets?

    Nous avons tous entendu parler des prédictions. Gartner croit qu’il y aura 26 milliards d’appareils reliés à l’Internet des objets d’ici 2020 et que le revenu des fournisseurs de produits et de services à l’échelle mondiale dépassera 300 milliards de dollars. IDC prévoit que le nombre d’appareils connectés à l’Internet des objets au Canada passera de 28 millions en 2013 à 114 millions en 2018, en excluant les appareils portés par les consommateurs.


    Représentation du concept d'Internet des objetsSelon Fabrizio Biscotti, directeur de recherche chez Gartner, la collecte et le traitement d’une quantité aussi phénoménale de données occasionneront des problèmes.

    « Le traitement en temps réel d’une grande quantité de données provenant de l’Internet des objets augmentera proportionnellement à la charge de travail des centres de données, obligeant les fournisseurs à faire face à de nouveaux problèmes liés à la sécurité, à la capacité et à l’analytique », dit-il.

    En d’autres mots, ces capteurs bien actifs qui génèrent des données si importantes risquent de créer des problèmes plus importants encore sur les réseaux, de l’entreprise à Internet.

    « Avec des milliards d’appareils supplémentaires qui généreront et partageront de nouveaux flux de données, il faudra complètement repenser l’architecture des réseaux en vue d’accommoder non seulement le volume de trafic anticipé, mais aussi les besoins uniques de classes entièrement nouvelles d’appareils toujours en fonction, toujours connectés et capables de fonctionner en temps réel », souligne Carmi Levy, un analyste en technologie indépendant.

    « Le fait qu’il s’agira, en grande majorité, de communications entre machines (M2M) ne fait que compliquer les choses. Les communications entre machines, explique Gartner, servent à la transmission automatisée de données et à la comparaison entre les appareils mécaniques et électroniques. » Les éléments clés d’un système « machine à machine » sont : des appareils sans fil sur le terrain dotés de capteurs intégrés ou des réseaux de communication sans fil RFID avec une accès complémentaire par fils qui comprend, notamment, la communication cellulaire, le Wi-Fi, le ZigBee, le WiMAX, les réseaux locaux sans fil (WLAN), les lignes d’abonnés numériques génériques (xDSL) et la fibre optique dans le réseau d’accès (FTTx).

    Pensez, par exemple, aux compteurs intelligents qui envoient continuellement les données sur la consommation d’électricité de chaque ménage au service public par l’entremise d’un réseau en grille sans fil.

    Le problème est que la technologie de réseau qui sert si bien les entreprises ne convient pas nécessairement bien à l’Internet des objets. La plupart des appareils connectés à l’Internet des objets consomment peu d’énergie et la norme 802.11 actuelle sur les réseaux sans fil ne prévoit rien sur les composants d’économie d’énergie. C’est pourquoi l’organisme réglementaire des réseaux sans fil, le IEEE, travaille sur une nouvelle norme, la norme 802.11ah, conçue spécialement pour accommoder les appareils et le trafic de l’Internet des objets. Sinon, il y a le 3rd Generation Partnership Project (3GPP) qui s’intéresse à la technologie cellulaire. Il a permis d’unir sept organismes de standardisation en télécommunications de manière à couvrir les technologies de réseau de télécommunications cellulaires, y compris l’accès radio, le réseau de transport principal et la capacité de service, ainsi qu’à fournir des crochets pour permettre l’accès autre que radio au réseau principal et l’interconnexion avec des réseaux Wi-Fi.

    La LoRa Alliance, un autre groupe de l’industrie qui se penche sur le problème, est une association d’opérateurs de télécommunications et de fournisseurs qui tente d’établir une norme universelle pour les réseaux qui fonctionnent à basse fréquence en vue d’assurer l’interopérabilité entre les différents opérateurs.

    Cependant, il existe des facteurs atténuants qui pourraient empêcher les réseaux des entreprises de s’effondrer sous la pression. Les analystes de IDC ont présenté les prédictions suivantes au cours de la conférence Web intitulée IoT at the Edge du ICD FutureScape: Worldwide Internet of Things 2015 Predictions:

    • D’ici 2018, 40 % des données créées par l’Internet des objets seront enregistrées, traitées, analysées et utilisées pour prendre des décisions en périphérie ou à proximité du réseau en vue de diminuer la quantité de trafic. L’Internet des objets et la capacité de réseau: au cours des trois prochaines années, 50 % des réseaux informatiques subiront une transition en passant d’une capacité excédentaire pour gérer les appareils supplémentaires connectés à l’Internet des objets à une capacité limitée, où près de 10 % des sites seront surchargés. Cependant, M. Levy croit que la technologie surmontera cet obstacle. L’Internet des objets et la diversification verticale: aujourd’hui, plus de 50 % des activités sur l’Internet des objets concernent la fabrication, les transports, les villes intelligentes et les applications pour les consommateurs mais, d’ici cinq ans, tous les secteurs auront mis de l’avant des initiatives misant sur cette technologie. L’Internet des objets et les infrastructures non traditionnelles: d’ici 2017, 90 % des centres de données et de gestion des systèmes d’entreprise adopteront rapidement de nouveaux modèles d’affaires pour gérer les infrastructures non traditionnelles et les appareils appartenant à la catégorie PAP.

    Prédiction inquiétante : même avec aussi peu que 10 % des réseaux surchargés, ça serait encore trop. Gartner croit cependant que l’architecture des réseaux sera modifiée pour accommoder la mixité du trafic, ce qui comprend, comme le prédit également IDC, le traitement en périphérique en vue de réduire le trafic vers les sites centraux. D’autres voient des réseaux parallèles d’Internet des objets, capables d’exécuter des protocoles optimisés pour la technologie, comme la solution. Proximus, un opérateur de télécommunication belge, déploie déjà une offre de M2M qui incorpore la technologie LoRa dans quelques grandes villes et planifie l’étendre à l’ensemble de la Belgique et au Luxembourg.

    Un sondage réalisé l’année passée par le fournisseur de logiciels de gestion Spiceworks révèle que plusieurs spécialistes des réseaux interrogés planifient mettre leurs appareils connectés à l’Internet des objets sur un sous-réseau distinct pour les empêcher de nuire au trafic ordinaire de l’entreprise. De plus, ils travaillent à améliorer leur bande passante et à utiliser l’infonuagique pour certaines fonctions. « En ce faisant, mentionne le rapport, plusieurs spécialistes des TI ouvrent, sans le savoir, la voie à l’Internet des objets en milieu de travail. »

    M. Levy est optimiste, malgré l’incertitude qui règne dans le secteur.

    « Malgré toutes les préoccupations à caractère apocalyptique concernant la manière dont l’industrie abordera ce problème, je suis sûr que les exploitants de réseaux et les fournisseurs relèveront ce défi sans hésitation et réussiront d’une quelconque façon à faire fonctionner le tout, dit-il. Reste à savoir si les régions et les gouvernements touchés choisiront d’investir intelligemment et se prépareront suffisamment pour ne pas être pris au dépourvu. »

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    Lynn Greiner
    Lynn œuvre dans le domaine de la technologie pour les entreprises depuis plus de 20 ans et a travaillé dans l'industrie tout en écrivant à ce sujet, lui donnant une perspective unique sur les problèmes auxquels les entreprises sont confrontées. Elle possède à la fois des diplômes en informatique et un diplôme en commerce.