Cette jeune pousse offre un espace en ligne sécuritaire pour les adolescentes

La jeune pousse Squad, fondée et dirigée par une femme, créé un espace en ligne sécuritaire pour les adolescentes.

Image : Getty

Lorsque nous utilisons les médias sociaux, nous nous connectons généralement à des plateformes conçues par des hommes, rappelle le site TechCrunch. Mark Zuckerberg a créé Facebook, Evan Spiegel et Bobby Murphy ont conçu un plan pour l’application Snapchat et Kevin Systrom et Mike Krieger ont lancé Instagram.

Au cours des dernières années, plusieurs femmes ont dû lutter contre le harcèlement en ligne sur les grands réseaux sociaux, et beaucoup ne parviennent toujours pas à trouver un espace protégé sur Internet.

Squad, une application de messagerie instantanée, de conversation vidéo et de partage d’écran en temps réel, s’adresse spécifiquement à une partie de la population qui réclame un lieu sécurisé pour échanger en ligne.

Lancée en janvier dernier, la plateforme compte actuellement 450 000 utilisateurs dans le monde, dont 70 % d’adolescentes.

« Nous avons développé cette clientèle un peu par hasard, et ce sont des filles du monde entier », explique Esther Crawford, cofondatrice et directrice générale de Squad, à TechCrunch. « En Inde, ce sont des filles. En Arabie Saoudite, ce sont des filles. Aux États-Unis, ce sont des filles. Même sans que nous la localisions, les filles de partout dans le monde découvrent l’application », poursuit-elle.

L’équipe de Squad développe la plateforme en s’inspirant des grands réseaux sociaux, mais en éliminant ce qui correspond moins bien aux besoins des utilisatrices sur ces applications.

Mme Crawford donnel’exemple de Twitch, une plateforme de diffusion en continu pour les amateurs de jeux vidéos. « Twitch est devenu un lieu de rassemblement pour la génération Z, explique-t-elle, mais comme beaucoup d’autres communautés sur Internet, elle est un échec pour ses utilisatrices. Twitch a complètement exclu les filles. »

Les garçons ont accès à des plateformes où ils peuvent consommer du contenu avec échanger avec d’autres personnes, comme Fortnite. Estimant qu’ il n’existe pas vraiment d’espace similaire pour les filles sur le Web, l’équipe de Squad souhaite créer « un endroit où les filles peuvent passer du temps et discuter. »

Dès le début, l’entreprise s’est assurée que les utilisateurs puissent facilement bloquer et signaler les comportements en ligne inappropriés, une fonctionnalité ajoutée après coup par plusieurs médias sociaux.

L’équipe a aussi rendu la recherche d’utilisateurs impossible, à moins de connaître leur nom d’utilisateur exact. La jeune pousse estime que la priorisation de la sécurité incitera les filles à revenir sur la plateforme et à en parler à leurs amies.

« On peut faire en sorte que les filles se sentent en sécurité tout en assurant la croissance de l’entreprise », déclare Mme Crawford. « Si les utilisateurs ne se sentent pas en sécurité sur une application, ils ne resteront pas à long terme. »

Avec Squad, les internautes peuvent regarder des « memes » (des idées ou concepts propagés sur le web, qui prennent souvent la forme d’images ou d’animations avec des personnages récurrents), consulter des messages privés, planifier un voyage sur Airbnb, parcourir Tinder ou un album photo avec un ami via une conversation vidéo vidéo et la fonctionnalité de partage d’écran.

Comme le décrit Crawford, « c’est tout ce que vous ne voulez pas publier sur Instagram ou sur Snapchat, mais que vous voulez montrer à vos meilleurs amis. »

Une application qui peut d’abord sembler frivole est rapidement devenue un espace en ligne où les filles choisissent de passer des heures avec leurs amis, sans craindre de tomber sur des utilisateurs mal intentionnés, explique TechCrunch.

Comme beaucoup d’entreprises en démarrage, Squad ne réalise pas encore de profit, puisque l’accès à la plateforme est gratuit et n’inclut pas de publicités. La jeune pousse compte toutefois rendre son produit rentable en établissant un système d’achats intégrés dès l’an prochain.

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Catherine Morin
Catherine Morin
Éditrice - Direction Informatique

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