J’ai assisté au Sommet Enterprise Architecture du Groupe Gartner, il y a quelques semaines. J’expose ici les raisons qui m’ont motivé à assister à cette conférence.

Les conférences auxquelles j’ai assisté m’ont convaincu que l’architecture d’entreprise est une spécialisation qu’un bon gestionnaire de projet doit connaître et comprendre. Il en va de même pour les consultants. Cette discipline permet de bien modéliser une fonction ou une compagnie pour ensuite aligner les efforts en fonction des objectifs. La conception de tout programme ou portfolio de projet doit commencer par un exercice d’architecture d’entreprise. Et loin de moi l’idée de dire qu’un gestionnaire de projet ou un consultant en management est un architecte d’entreprise. Toutefois, ces derniers doivent connaître les notions de base afin de savoir dans quel contexte l’utilisation d’un architecte d’entreprise est nécessaire.

En plus de confirmer mon hypothèse, les conférences m’ont permis d’arriver à trois conclusions :

  1. Les TI commencent enfin à réfléchir en termes d’objectifs d’affaires et non pas en termes de processus
  2. Le cloud, la mobilité, l’information et la collaboration ne peuvent être évalués/utilisés indépendamment les uns des autres, il faut les évaluer en fonction de leurs effets conjoints (Nexus of Forces)
  3. Les TI ne sont pas une priorité pour les chefs de la direction

1. L’architecture d’entreprise en fonction des impacts sur les affaires (Business Outcome-driven) : Les TI commencent enfin à réfléchir en termes d’objectifs d’affaires

J’en ai déjà parlé à plusieurs reprises : un des plus grands problèmes des départements informatiques, lequel a été exacerbé par l’arrivée du cloud et des applications Saas, est leur éloignement des unités d’affaires.

Un des signes les plus apparents est la tendance à définir les autres fonctions de l’entreprise comme étant leurs “clients”. Ce modus operandi a eu l’avantage de faire réaliser aux départements TI qu’il fallait avoir l’utilisateur à l’esprit lorsqu’une application était développée ou un modèle de support mis sur pied. Il a toutefois eu l’effet pervers de mettre une séparation supplémentaire entre les TI et la fonction première de l’entreprise : répondre aux besoins de son marché.

Or, les clients des TI sont en fait les mêmes clients que les autres : le consommateur. Qu’il soit une entreprise, un gouvernement, vous ou moi.

Pourtant, selon Gartner, ce n’est que depuis peu que les architectes d’entreprise sont invités à orienter leurs efforts/analyses en fonction des objectifs d’affaires, non pas en fonction d’un processus ou d’un cadre de travail.

Source: Gartner Group
Source: Gartner Group

 

C’est une bonne nouvelle et je connais un bon nombre de clients des unités d’affaires qui seront bien contents de l’apprendre.

Il reste maintenant à savoir comment la direction TI outillera et supporta leurs équipes d’architecture d’entreprise. J’ai quelques pistes et je vous en parlerai dans un prochain billet.

2. L’évaluation des effets conjoints du cloud, de la mobilité, de l’information (Big Data) et de la collaboration crée une perturbation qui transforme les organisations et les industries en profondeur

Il y a déjà plusieurs années maintenant que les consultants en technologie et en management parlent du cloud, de la mobilité et de collaboration. Plus récemment, le concept des données volumineuses (Big Data en anglais) a été introduit et est maintenant le sujet de l’heure.

Toutefois, on commence à réfléchir sur l’impact combiné de ces différentes forces, The Nexus of Forces. C’est un point très intéressant dont nous aurons l’occasion de reparler dans mes prochains articles.

En résumé, The Nexus of Forces est la prise de conscience que sans le cloud, la mobilité n’existe pas. Sans la mobilité, la collaboration ne serait pas la même. Sans le cloud, la mobilité et la collaboration, il n’y aurait pas de Big Data. Voilà toute la complexité pour nos organisations.

3. Les TI ne sont pas une priorité pour les chefs de la direction

La plus récente étude de Gartner sur les priorités des chefs de la direction a démontré que seul 3 % de ceux-ci considèrent les TI comme étant une priorité stratégique. Ce qui peut apparaître comme une mauvaise nouvelle pour les professionnels des TI en est une excellente. Pourquoi? Tout simplement, parce que cette étude démontre que les cadres exécutifs (C-Level) semblent maintenant faire une différence entre les « TI » et la « technologie ».

Alors que les « TI » font maintenant référence à l’infrastructure et les réseaux, la « technologie » fait référence aux applications d’entreprises, à celles qui permettent à l’entreprise de développer des avantages concurrentiels et autour desquelles développer une stratégie digitale. Voilà donc une belle opportunité pour l’ensemble des membres des organisations « TI » de prendre note de ce changement de paradigme et de s’ajuster pour fournir à leurs organisations non seulement les services, mais les orientations qu’elles recherchent.