Parce que je suis président du salon eComMTL, on me demande souvent mon avis (en matière de commerce électronique, bien sûr) et j’aime ça.Illustration du concept du commerce électronique

Ces derniers temps, on m’a souvent posé la question : « Qu’est-ce que tu penses du Black Friday et du Cyber Monday?». À date, je me suis abstenu d’écrire à ce sujet, car il me semblait que ma position était franchement décalée et sans doute isolée dans la seule place où elle devait résider, soit dans ma tête.

Mais voilà, je l’ai échappée, à voix haute qui plus est, et – oh catastrophe – devant une cliente (je travaille aussi en marketing numérique – allez voir mon profil LinkedIn). Vlan. J’attendais le Jugement suprême… qui n’est pas venu. C’est une prise de position identique à la mienne à laquelle j’ai eu droit. Je n’étais donc pas seul : nous étions au moins deux! C’était « en masse » pour légitimer que je couche ça maintenant sur papier.

Premièrement, OK, c’est important de défendre la langue française. Soit. Je ne peux que abonder en ce sens. Mais ce n’est pas obligatoire de se ridiculiser. Black Friday qui devient « Vendredi fou ». Je ne suis pas si bon que ça en anglais, mais Black, même mon plus jeune garçon (âgé de 7 ans) sait ce que ça veut dire.  Cela a eu comme seul effet d’engendrer un flou artistique et mêlant dans les vitrines de nos magasins. Fou ou noir? En tout cas, il n’était pas clair, ce fameux « vendredi ». En plus, il était suivi du Cyber Monday! C’est quoi déjà la traduction?

Deuxièmement, là je touche un point beaucoup plus sérieux : nous ne sommes pas des « suiveux ». Nous avons une identité propre, une culture, une fierté, des coutumes. Pourquoi vouloir absolument faire comme les Américains?

Des moutons dans un champ.On l’a déjà notre Black Friday, on l’appelle le Boxing Day (traduction libre : le jour où on se tape sur la g…). En voulant copier un modèle qui marche ailleurs, on s’éloigne des caractéristiques de notre économie, on ne se donne pas la chance de bâtir sur nos éléments différenciateurs, on dénature notre offre.

Saveur fade. Pâle copie. Faux rabais. Frustration. Égarement. Résultats mitigés? C’est pas mal ça, mon bilan de cette période.

Pour moi, la valeur ajoutée doit être élaborée sur du concret, du vrai, du sincère. Sinon c’est de la poudre aux yeux. Le commerce électronique a ça de bien qu’on peut bâtir à neuf un nouveau modèle qui est basé sur ce qui a toujours marché chez nous.

On a le droit de s’inspirer. On a le droit de créer. On a aussi le droit de copier, mais à l’école, dans un tel cas, mes professeurs m’ont toujours dit que j’aurais une mauvaise note si je copiais.

Maintenant,  j’ouvre mon billet à vos commentaires car je n’ai pas la réponse : est-ce que copier les us et coutumes de nos voisins du Sud nous permet de leur vendre plus – et donc de nous créer une économie additionnelle?

Si la réponse est oui, alors nous ne sommes pas des « suiveux », mais plutôt des gens brillants!