En tant que gestionnaires, sommes-nous prêts à nous libérer de nos contraintes pour devenir plus innovants?

Voici un exemple qui démontre comment il peut être difficile de changer ses pratiques.

Dans le cadre d’un devoir sur les approches lean, Julien choisit d’améliorer sa routine du matin, du moment où il se lève jusqu’au moment où il arrive à son bureau. Il a identifié une série d’activités qu’il mène tous les matins :Illustration du concept de contrainte

À la maison :

  • Se lever : 1 minute (0 minute de snooze, 1 minute d’exécution)
  • Déjeuner : 10 minutes (1 minute d’attente, 9 minutes d’exécution)
  • Se laver : 12 minutes (1 minute d’attente, 11 minutes d’exécution)
  • S’habiller : 12 minutes (1 minute d’attente, 11 minutes d’exécution)

En déplacement :

  • Transports en commun : 45 minutes (5 minutes d’attente, 40 minutes d’exécution)

En tout, sa routine prend 80 minutes. À la suite d’une analyse rigoureuse, il conclut qu’il n’est pas en mesure d’améliorer sa routine de plus de 3 minutes, ses activités à la maison étant déjà très efficaces. Pourtant, le gain le plus intéressant serait de réduire le temps de transport.

Julien : Qu’est-que je pourrais faire à propos du transport?
Professeur : Tu pourrais déménager, ou encore acheter une voiture, ou bien aller au travail à vélo.

Évidemment, Julien est surpris par ces alternatives : ce sont de grands changements pour lui.

Ce qui est dommage avec cette anecdote, ce n’est pas que Julien ne désire pas changer de moyen de transport ou de lieu de résidence, mais qu’il ne l’ait même pas envisagé alors qu’il cherchait à améliorer sa routine.

Cette histoire est un bel exemple des contraintes que l’on s’impose parfois et qui nous retienne d’innover.

Si je fais un parallèle avec l’entreprise, c’est que l’établissement des processus organisationnels demande du temps et des efforts.Un éléphant dans la pièce

Au départ, un nouveau processus offre des gains importants. À force d’optimiser les pratiques, l’organisation devient experte dans l’atteinte d’objectifs précis. Cependant, les contextes changeants nous demandent de viser de nouveaux objectifs. Or, nous avons de la difficulté à remettre en cause les pratiques qui ont été durement mises en place, même lorsqu’elles sont des obstacles évidents à l’innovation, comme un éléphant dans la pièce qu’on ne voit plus.

Lorsque nous demandons à nos équipes d’innover et de s’améliorer, jusqu’à quel point sommes-nous ouverts à explorer plusieurs perspectives et nous libérer de nos contraintes?