BLOGUE – Dans le cadre du démarrage de la prochaine phase de développement, notre équipe accueille un nouveau chargé de produit, responsable de planifier et spécifier les fonctionnalités de la future version du système interne.

Le chargé de produit : Je suis content de me joindre à vous. J’ai discuté avec les unités d’affaires et ils m’ont partagé plusieurs idées pour améliorer notre produit.

Le directeur du programme : Un instant, ton rôle n’est pas de corriger le produit courant. C’est plutôt de livrer la portée de la future version, et franchement, je ne crois pas que nous avons de la flexibilité pour des améliorations. Méfie-toi des idées des unités des abeilllesd’affaires, elles provoquent habituellement des dépassements de coûts.

Même si l’intention du directeur du programme est bonne, en rappelant l’importance de respecter les contraintes du projet, sa réponse pour le chargé de produit ne favorise pas le développement du meilleur produit possible. Il fait plutôt le postulat que le respect des contraintes et le développement d’un meilleur produit sont des choixs mutuellement exclusifs.

En tant que gestionnaires, est-il possible d’établir un contexte qui permette de conjuguer les deux à la fois? D’accorder de l’autonomie au chargé de produit en lui faisant également confiance que les contraintes seront respectées?

J’aime bien utiliser l’analogie de l’apiculteur pour suggérer un leadership au service des équipes (inspiré du matériel de formation Management 3.0 de Jurgen Apello). L’apiculteur n’apprend pas aux abeilles à faire du miel : il accepte que les abeilles ont toutes les compétences requises pour faire du miel, qu’elles savent organiser le travail et que certaines d’entre elles exercent du leadership. Ce qui n’empêche pas l’apiculteur de construire une ruche, parce qu’il ne veut pas récolter du miel n’importe où.

De plus, l’apiculteur est engagé à fournir toutes les ressources nécessaires au bon fonctionnement de la ruche : de la nourriture, des rayons, de l’espace supplémentaire lorsque requis, etc. Mais il ne contrôle jamais directement le travail des abeilles, ni le goût de sa récolte.

En tant que gestionnaires, est-ce que nous réfléchissons à la manière de partager clairement les objectifs au reste de l’entreprise ? Et à l’exemple de la ruche, avons-nous défini un cadre de contraintes qui balise les résultats tout en offrant de la place aux opportunités?

Que nous manque-t-il pour avoir confiance :

  • que nos équipes aient tout ce qu’il faut pour fonctionner?
  • que nos équipes veuillent tout autant que nous le succès de nos projets?
  • que l’on puisse additionner les multiples perspectives afin de produire des solutions dépassant les attentes?

Quel est votre avis?