Apprendre le français en ligne : la voie de l’avenir pour l’immigration québécoise

MÉRITE DU FRANÇAIS EN TI Le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles est le lauréat 2009 dans la catégorie Multimédia – Apprentissage en ligne, jeux et ludacticiels – Grande organisation

La formation en ligne pour la francisation des personnes immigrantes adultes (FEL) a été créée dans le but de franciser plus et d’intégrer mieux les candidats sélectionnés à l’étranger et les personnes immigrantes déjà établies au Québec. Gratuit et entièrement en ligne, ce cours de français de niveau intermédiaire, développé par le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC) en partenariat avec Bell Canada et Technomedia Formation, est un outil efficace pour faciliter l’intégration linguistique et sociale des nouveaux arrivants.

De toutes les personnes qui, en 2008, se sont inscrites à la formation en ligne offerte par le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles, 75 % ont persévéré dans l’apprentissage du français. Ce taux de persévérance qui s’apparente à celui obtenu dans le cadre d’un cours donné dans la langue maternelle des apprenants en dit long sur la qualité et l’efficacité de cette formation virtuelle. À ce jour, plus de 2 000 personnes dans plus de 50 pays se sont à inscrites à la FEL, de sorte que l’objectif que le ministère s’était fixé pour 2008-2009 – soit 1 500 personnes – a déjà été largement dépassé.

Flexible et accessible

Qu’est-ce qui explique un tel succès? « Plusieurs choses », répondent deux représentants du MICC qui ont commencé à travailler en 2004 au développement et à la réalisation de cet ambitieux projet. Jacques Leroux, directeur des politiques, des programmes et de la promotion de la francisation, et Christine Rioux, professionnelle chargée de projet pour la formation en ligne, ont en effet une longue liste d’avantages liés à la formation virtuelle. « Un cours sur Internet permet à des gens de partout dans le monde d’apprendre le français puisqu’ils ont de cette façon accès à des ressources, comme des dictionnaires ou des grammaires, auxquelles ils n’auraient pas accès autrement, explique Mme Rioux. Le cours exige six heures de travail par semaine. C’est une formule souple qui est très appréciée par la clientèle. Il faut dire que les candidats inscrits sont en grande majorité des professionnels en processus d’immigration. Ils sont donc très occupés. »

Autre grand avantage : le cours est offert en entrée continue, c’est-à-dire qu’on peut s’y inscrire en tout temps sans avoir à attendre des mois avant qu’une nouvelle session commence. Un test de classement permet d’évaluer le niveau du candidat et celui-ci est par la suite dirigé vers le bloc qui lui convient. Le cours est organisé autour de quatre blocs composés de quatre modules qui abordent différents thèmes tels que le logement, l’emploi et l’éducation. « Tout est fait pour familiariser les candidats avec le mode de vie québécois et le français parlé au Québec. On utilise une approche situationnelle qui sert à l’acquisition d’un vocabulaire lié aux activités quotidiennes. Notre philosophie c’est “franciser pour intégrer et intégrer pour franciser” », précise M. Leroux.

De l’autoformation aux forums de discussion

Basé à 60 % sur le principe de l’autoformation, le cours propose aussi un apprentissage en mode synchrone et asynchrone. Après avoir réussi un certain nombre d’exercices à l’écrit et à l’oral, l’étudiant est invité à participer à des classes virtuelles ainsi qu’à des forums de discussion. Chaque étudiant est jumelé à un tuteur qui évalue ses résultats pour déterminer s’il peut passer au bloc suivant. Les 31 tuteurs sont formés au Cégep@distance du Collège de Rosemont.

Provenant de différents milieux professionnels et habitant différentes régions du Québec, ils doivent évidemment avoir une sympathie envers la clientèle immigrante adulte et être à l’aise avec les nouvelles technologies de l’information. Puisque les candidats sélectionnés résident aux quatre coins du monde, le jumelage avec un tuteur fonctionne selon trois plages horaires : le matin, on communique avec l’Asie, l’après-midi avec l’Europe et l’Afrique, puis le soir avec les Amériques.

Si le cours de français en ligne du MICC est de niveau intermédiaire, c’est qu’on voulait offrir une formation qui corresponde aux besoins de la majorité des personnes immigrantes sélectionnées. « Le Québec sélectionne son immigration en favorisant les personnes qui déclarent avoir une connaissance de base du français. Si on veut assurer la pérennité du fait français, c’est un avantage de fonctionner de cette façon, mentionne M. Leroux. Étant donné que la clientèle vient d’une cinquantaine de pays, un cours de niveau débutant aurait exigé une traduction en plusieurs langues ce qui aurait été très lourd pour une première expérience en ligne », renchérit Mme Rioux.

Devant le succès et l’efficacité de cet outil virtuel, le MICC pense déjà à son prochain projet qui s’adresserait cette fois à une clientèle de niveau plus avancé. Après avoir gagné un Mérite du français dans les TI ainsi qu’un prix d’excellence et d’innovation en conception pédagogique du Réseau canadien pour l’innovation en éducation, le MICC a le vent dans les voiles. L’accessibilité, la simplicité et la convivialité, voilà ce qu’il compte continuer à offrir à ceux et celles qui choisissent de venir s’établir au Québec.

Virginie Auger est conseillère en communication à l’Office québécois de la langue française

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