Zone de frappe idéale dans les médias sociaux : des cibles atteintes ou ratées

À Webcom-Montréal, Debbie Weil a présenté des initiatives d’entreprises qui ont cherché à obtenir une convergence de leurs objectifs et de ceux des consommateurs dans les médias sociaux.

Dans le cadre d’une allocution portant sur la « zone de frappe idéale » que les organisations devaient tenter d’atteindre dans les médias sociaux (Lire : Médias sociaux : trouver la « zone de frappe idéale », le défi des organisations ) qu’elle a donnée à la conférence Webcom-Montréal, la spécialiste américaine Debbie Weil a donné quelques exemples d’initiatives d’entreprises qui avaient atteint cette zone commune aux accomplissements des organisations et des consommateurs.

Par exemple, l’embouteilleur américain Pepsi utilise de façon intense les médias sociaux pour l’initiative Refresh Project, qui invite les individus, les entreprises et les organismes sans but lucratif à promouvoir des idées ayant un impact positif sur la communauté. Le fabricant de boissons gazeuses consacre 20 millions de dollars américains à l’octroi de bourses de 5 000 $ à 50 000 $ qui sont attribuées par l’entremise de votes du public qui ont lieu chaque mois. Cette initiative, jusqu’à maintenant, a intéressé plus de 24 000 bénévoles et produit 61 millions de votes de la part des internautes.

Mme Weil a conseillé à l’auditoire « d’emprunter » de ce projet les idées de l’incitation à faire du bien de façon divertissante et des échéances qui incitent à poser rapidement une action.

Mme Weil a aussi expliqué que des initiatives corporatives très élarborées pouvaient présenter néanmoins des déficiences. Elle a évoqué le cas de la chaîne de supermarchés Whole Foods Market, qui exploite dans Twitter un canal principal qui compte deux millions d’abonnés ainsi que 300 canaux dédiés à ses magasins, qui possède un compte dans Facebook qui compte un demi-million d’abonnés aisi que 250 comptes dédiés à ses magasins, qui effectue une présence dans Flickr, qui alimente des blogues, etc.

« …Mais lorsqu’on est dans un supermarché de cette chaîne, il n’y a pas de connexion entre l’expérience en magasin et en ligne ! L’empreinte dans les médias sociaux est énorme, mais il faudrait plus d’implication ressentie par les consommateurs », a mentionné Mme Weil.

La spécialiste a suggéré à l’auditoire de « voler » à ce cas l’établissement d’un calendrier éditorial et d’une stratégie de contenu, la présence d’un gestionnaire de communauté par magasin et l’utilisation de Twitter pour l’envoi d’alertes en temps réel.

#Quakebook

Surtout, Mme Weil a présenté le cas de #Quakebook qui selon elle mérite une note parfaite. Peu après le tremblement de terre et le tsunami qui ont eu lieu au Japon, un Britannique résidant dans ce pays a créé le compte #Quakebook sur Twitter et sollicité des internautes à lui envoyer des récits, des photos et des oeuvres artistiques inspirées de l’événement.

« Avec zéro budget, et avec la collaboration de blogueurs et d’éditeurs à l’échelle internationale, il a fait publier en deux semaines un livre électronique qui était vendu sur Amazon.com pour 9,99 $, afin d’en donner tous les bénéfices à la Croix rouge. Il a recueilli plus de 25 000 $. Les gens, en achetant le livre, assouvissaient un urgent besoin d’aider. C’est une situation où tous y gagnent », a raconté Mme Weil.

De ce projet, elle suggère de « piquer » les idées de congruence parfaite, d”utilisation de son réseau de connaissance en ligne et de recours à un #mot-clé facile à retenir.

Lors de la période de questions à la fin de la présentation, une personne a demandé à Mme Weil si elle pouvait donner un exemple d’une entreprise qui avait consacré de grandes sommes à une initiative qui a fait chou blanc dans les médias sociaux.

Alors qu’elle répondait qu’aucun exemple précis ne lui venait en tête, un ami de Mme Weil lui a suggéré le cas de la pétrolière BP dont l’explosion d’une plateforme a causé une catastrophe écologique dans le golfe du Mexique en 2010. Sa réaction non verbale a laissé paraître l’évidence flagrante de ce cas d’espèce.

« Dans Facebook, la page “anti-BP” apparaissait dans les résultats de recherche avant la page officielle de l’entreprise… », a-t-elle rappelé.

Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

Articles connexes

Adoption du projet de loi no 38 sur la cybersécurité et la transformation numérique de l’administration publique

Le projet de loi no 38, connu sous le nom de Loi modifiant la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement et d'autres dispositions législatives, a été adopté plus tôt cette semaine par l'Assemblée nationale.

Investissements majeurs de 500 M$US de Microsoft au Québec

Au cours des deux prochaines années, Microsoft investira 500 millions de dollars américains dans l'expansion de son infrastructure infonuagique et d'intelligence artificielle à grande échelle au Québec.

Balado Hashtag Tendances, 23 novembre 2023 — Crise chez OpenAI, des puces Microsoft et investissements majeurs au Québec pour Microsoft

Cette semaine : Grave crise à la tête d’OpenAI, Microsoft conçoit ses propres processeurs et investissements de 500 M$ de Microsoft au Québec.

Consultation publique sur la cybersécurité

Le ministère de la Cybersécurité et du Numérique lance cette semaine une consultation publique sur la cybersécurité. Celle-ci permettra au gouvernement du Québec de solliciter un grand nombre d'intervenants ainsi que la population générale sur les enjeux et les besoins en cybersécurité.

Plus de six PME québécoises sur dix touchées par la cybercriminalité au cours de la dernière année

Un nouveau sondage mené par KPMG au Canada le mois dernier révèle que plus de six PME sur dix au Québec ont été attaquées par des cybercriminels au cours de la dernière année, et près des trois quarts d'entre elles affirment que leurs anciens systèmes d'information et de technologie opérationnelle les rendent vulnérables aux attaques.

Emplois en vedette

Les offres d'emplois proviennent directement des employeurs actifs. Les détails de certaines offres peuvent être soit en français, en anglais ou bilinguqes.