Ville « intelligente » : ne pas négliger les enjeux éthiques

Des villes « intelligentes » prennent forme grâce au développement d’accès sans fil publics gratuits et d’applications mobiles de gestion de la circulation, ou encore à l’installation de capteurs en réseau pour détecter les fuites d’eau.Illustration du concept de ville intelligente

Cependant, ces innovations soulèvent des questions éthiques, alerte la Commission de l’éthique en science et en technologie (CEST). Dans une lettre ouverte adressée aux médias québécois, la CEST, qui relève du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, souhaite qu’une réflexion de fond s’engage avant que les villes n’investissent largement pour devenir plus « intelligentes ». D’ailleurs, cette commission devrait lancer au cours des prochains mois une discussion avec les acteurs concernés, afin de les aider à prendre des décisions de manière éthique et responsable en matière de développement des villes « intelligentes ».

La CEST s’inquiète notamment de l’emprise du secteur privé sur les solutions technologiques qui visent les villes « intelligentes ». « Il faut éviter de devenir dépendants du privé, une situation qui réduit la marge de manœuvre des pouvoirs publics, en plus de constituer un frein à l’innovation, souligne la CEST dans sa lettre. Par exemple, les entreprises ont un intérêt commercial à ce que les technologies soient rigides, peu modifiables par l’utilisateur, et qu’elles exigent rapidement des mises à jour. Les villes se trouvent alors de facto liées à long terme envers leurs fournisseurs. »

Autres sujets de préoccupation pour la CEST : la gestion des données personnelles recueillies et le respect de la vie privée, ainsi que la sécurité des services publics connectés. « Quels seraient les impacts sur la vie quotidienne et la sécurité des citoyens si des services publics essentiels comme les aqueducs étaient perturbés par des défaillances ou des cyberattaques ?», s’interroge la CEST dans sa lettre.

Lire aussi:

Montréal annonce des dépenses en TI pour la période 2015-2017

Deux visions sur qui devrait accomplir les contrats publics en TI

Contrats publics : début des « échanges » avec des « partenaires de l’État »

Articles connexes

La Commission de l’éthique en science et en technologie diffuse un avis sur l’utilisation de l’IA en santé

La Commission de l'éthique en science et en technologie (CEST) vient de diffuser un avis identifiant les conditions technologiques préalables à l'implantation de l'intelligence artificielle (IA) dans le secteur de la santé. De plus, l’avis relève et analyse les enjeux éthiques soulevés par la transformation numérique du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) et formule des recommandations aux décideurs.

Une jeune entreprise montréalaise lance une plateforme événementielle

Une jeune entreprise de Montréal a mis au point une plateforme mobile d'événements où les utilisateurs peuvent publier leurs propres événements et trouver des choses à faire dans leur région.

Bris de la confidentialité de renseignements personnels de candidats à Québec

Des documents et des fichiers du gouvernement du Québec contenant des renseignements personnels au sujet de 31 540 personnes ont été trouvés sur des supports informatiques externes au domicile d’un employé de la fonction publique.

Québec veut plus de numérique en éducation

Un montant de 10,6 millions de dollars sera utilisé sur deux ans par le gouvernement du Québec pour intégrer plus d'outils numériques de gestion et de prise de décisions au ministère de l’Éducation et au réseau scolaire.

Écrans interactifs sans contact Samsung chez St-Hubert

Des terminaux interactifs sans contact Samsung ont été déployés dans des établissements de la chaîne de restaurants St-Hubert à Montréal et à Laval.

Emplois en vedette

Les offres d'emplois proviennent directement des employeurs actifs. Les détails de certaines offres peuvent être soit en français, en anglais ou bilinguqes.