Le Commissariat à la vie privée du Canada ouvre une enquête sur l’introduction d’un outil de gestion des paramètres de confidentialité par Facebook en décembre 2009. Cet ajout aurait causé l’affichage momentané des renseignements personnels des utilisateurs.
Le Commissariat à la vie privée du Canada amorce une autre enquête sur les pratiques liées au traitement des renseignements personnels sur le populaire réseau social Facebook. Cette fois-ci, ce sont les impacts de l’introduction d’un outil visant à faciliter la gestion du partage des renseignements personnels qui sont scrutés par la commissaire Jennifer Stoddart.
Cette enquête est amorcée à la suite d’une plainte qui a été déposée par une personne du public auprès du commissariat canadien. En clair, on reproche à Facebook d’avoir causé l’affichage de données relatives à la vie privée des utilisateurs lors de l’implantation d’un outil qui devait permettre de mieux gérer les paramètres de partage de leurs renseignements personnels.
“Cette plainte reflète certaines des préoccupations dont le Commissariat a eu connaissance au cours des derniers mois et dont nous avons fait part à Facebook. Certains utilisateurs de Facebook sont déçus, car les changements apportés au site étaient censés assurer une meilleure protection de la vie privée et des renseignements personnels. », déclare la commissaire adjointe à la protection de la vie privée, Elizabeth Denham.
Partage par défaut
Selon les observations rapportées par plusieurs internautes, les paramètres l’outil de gestion des renseignements personnels était en mode « par défaut » au moment de l’implantation. Or, plusieurs renseignements dont l’affichage était restreint aux amis seulement étaient affichés en clair dans le profil des utilisateurs. Ce n’est qu’au moment où le membre a été avisé de l’instauration de l’outil et de la nécessité de le configurer que les utilisateurs ont pu établir à nouveau les paramètres selon leurs souhaits.
Par ailleurs, plusieurs personnes qui avaient configuré leur profil comme étant « invisible » aux moteurs de recherche ont vu leur profil être placé en mode « visible ». En conséquence, plusieurs utilisateurs ont été suggérés comme amis potentiels à des amis de leurs amis, et ce, à leur insu.
Correctif problématique
Rappelons que les gestionnaires du réseau Facebook et les utilisateurs du réseau avaient été sommés par la commissaire de mieux gérer les renseignements liés à la vie privée sur le réseau social en août 2009 (voir notre dossier). Facebook avait accepté d’apporter certaines modifications à ses pratiques, mais avait refusé certaines recommandations du Commissariat à la vie privée du Canada.
Toutefois, en octobre 2009, Facebook était revenu sur sa décision et avait promis d’apporter d’autres correctifs à ses pratiques relatives aux renseignements personnels, et ce, pour l’ensemble de ses utilisateurs sur la planète. L’implantation de l’outil de gestion qui fait l’objet de la nouvelle plainte faisait partie des mécanismes visant à corriger la situation problématique.
Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.