Surfer sur une nouvelle vague

Convaincue des bénéfices des technologies de collaboration sur la productivité, Cisco incite ses partenaires à y recourir afin de prospérer. L’entreprise mise également sur les liaisons des centres de données.

HONOLULU, HAWAII – Alors que l’essor du Web 2.0 incite les organisations au changement des méthodes de travail, Cisco invite ses partenaires commerciaux à adopter les technologies de collaboration afin d’améliorer leurs procédures internes et d’en promouvoir les avantages aux clients. Ces partenaires ne doivent pas manquer la vague d’adoption qui se dresse à l’horizon.

Devant quelque 3 500 partenaires commerciaux, analystes et journalistes présents à la conférence Partner Summit 2008, ainsi que 700 participants connectés en ligne, les dirigeants de Cisco ont mis l’emphase sur l’utilisation des technologies Web et des solutions de convergence en matière de communication pour susciter l’innovation à l’aide des interactions, que ce soit à l’intérieur des organisations, avec les clients ou entre les partenaires.

Avec un style empreint de conviction souvent comparé à celui d’un pasteur, le président du conseil et directeur général de Cisco John Chambers a souligné l’importance et la rapidité de la transition actuelle du travail sous l’effet des technologies.

« Nous passons d’un monde de personnalisation, de la communication d’une personne à une autre ou d’une personne à une machine, à un monde de collaboration, a-t-il affirmé. Il s’agit de communautés qui travaillent ensemble avec l’information, où les contenus “trouvent” l’individu. Il s’agit d’une habileté à cerner cette transition qui transforme le travail de façons dont on commence à peine à comprendre. »

Après avoir évoqué les impacts de la phase Internet de 1997 à 2007, qui aurait contribué à la croissance annuelle de la productivité de 5 % aux États-Unis, M. Chambers a énuméré des éléments de changements en émergence, dont une centralisation vers le réseau intelligent (tout appareil, tout réseau, tout contenu, en tout temps) l’offre de « n’importe quoi » à titre de service, la réseautique visuelle qui combine la vidéo et le réseautage social ou le passage d’une vie connecté à un état « d’expérience ». Il croit surtout que la collaboration et le web 2.0 mèneront à une décennie sous le signe de la productivité.

En notant le changement des structures organisationnelles d’un mode « de commande et contrôle » à un mode de collaboration et de travail d’équipe, M. Chambers a relaté les impacts du recours aux outils de collaboration sur le fonctionnement interne de Cisco en matière de productivité, notamment au niveau des ventes, des affaires légales, des processus d’acquisition ou de l’impact environnemental.

Il a également affirmé que ces technologies sont bénéfiques à l’établissement d’efforts communs entre des partenaires commerciaux, qui se traduiraient en des contrats et des revenus plus importants et en l’obtention de nouveaux clients.

« Y aura-t-il des défis? Bien sûr. Mais il faut une volonté de changement, et c’est le changement qui rend les gens inconfortables, moi y compris », a-t-il indiqué en affirmant que les changements internes effectués en 18 mois avaient été des plus bénéfiques pour l’entreprise.

Suivre l’exemple

Cisco, confiante de l’expérience vécue, a donc incité ses partenaires à suivre son exemple.

« Il faut se préparer en embrassant et utilisant les technologies Web 2.0 de collaboration pour augmenter se propre productivité et l’innovation, mais aussi pour développer la connaissance, l’expérience et la confiance qui sont nécessaires pour amener ces technologies de façon agressive aux clients dans le marché, a déclaré Keith Goodwin, vice-président principal des canaux mondiaux. Nous avons eu la possibilité de les utiliser à l’interne, et les partenaires peuvent en faire autant. »

M. Goodwin a partagé une vision de collaboration à trois volets au sein des canaux de revente, soit l’utilisation des technologies de collaboration entre Cisco et ses partenaires et entre les partenaires et leurs clients, l’extension des technologies à l’aide d’outils et la conduite à un niveau supérieur des relations entre les partenaires. Il a affirmé que 30 % des revenus générés par Cisco émanaient de tels efforts communs.

Soutien des partenaires

Cisco a aussi annoncé des initiatives de soutien des partenaires commerciaux en matière de collaboration commerciale et d’embauche de la main-d’oeuvre.

Le portail Partner Exchange, intégré à l’environnement virtuel Partner Space, permettra à quelque 8 000 partenaires certifiés d’établir des profils et d’utiliser des outils Web 2.0 pour procéder à du maillage, accéder à des pratiques exemplaires, participer à des événements en ligne et discuter au sein de forums.

D’ici peu, la plate-forme Partner Talent Network offrira aux candidats potentiels des fonctions de vidéo interactive pour postuler des emplois, alors que des fonctions de réseautage social faciliteront l’interaction entre les partenaires et les candidats. Des partenaires de quelques pays, dont ceux du Canada, bénéficieront de tarifs préférentiels auprès de firmes de recrutement, alors qu’un programme de développement soutiendra la formation des employés pour des compétences liées aux technologies de Cisco. Enfin, des hyperliens pointant vers des postes offerts par les partenaires ont été ajoutés à la section du site de Cisco consacrée à cet effet.

« Il faut choisir la bonne vague, pagayer pour arriver au devant, sentir l’élévation et profiter de l’effet d’entraînement », a mentionné M. Goodwin, en faisant une analogie avec le surf. « Les possibilités sont infinies. »

Centre de données 3.0

Les initiatives de Cisco reliées aux centres de données ont fait l’objet d’une attention à l’occasion de la conférence Partner Summit. L’équipementier souhaite doubler les revenus annuels associés à ce secteur d’ici cinq années à 10 milliards $ US, alors qu’il estime que les fournisseurs de services pourront produire des revenus annuels de 4 milliards $ US.

En évoquant certains facteurs cruciaux comme les impacts environnementaux, les coûts du cuivre qui compose le filage, la mondialisation et le stockage des données, l’entreprise a fait la promotion d’une convergence de la structure de réseau au niveau des liaisons d’entrée et de sortie des centres de données. Les liaisons Ethernet, Fibre Channel et iSCSI utilisées pour les réseaux locaux, les réseaux de stockage SAN ou les réseaux à haute performance seraient consolidées sous des liaisons Ethernet à 10 Gigabits tout en conservant leurs avantages de gestion. Les économies, la connexion des hôtes à n’importe quel réseau et l’accessibilité de toute cible de stockage seraient au nombre des bénéfices obtenus.

Cisco, qui aurait investi près de 1 milliard $ US en R&D et obtenu 1 513 brevets à cet effet, qualifie cette évolution comme étant la troisième génération des centres de données, après le stockage de l’ordinateur central et la décentralisation de l’architecture client-serveur. L’équipementier fait d’ailleurs la promotion des technologies FCOE (Fibre Channel over Ethernet) et Data Center Ethernet, tout en soulignant une compatibilité avec les solutions de virtualisation.

Du même souffle, Cisco annonce que le commutateur d’accès pour les serveurs Nexus 5020 (à partir de 36 000 $ US) sera disponible dès mai 2008. Ce produit, qui sera doté de 40 ports 10 Gigabits Ethernet auxquels pourront être joints des modules d’ajout de ports Ethernet, Fibre Channel ou d’une combinaison des deux technologies.

Pour épauler ses partenaires, Cisco a annoncé que l’évolution de la spécialisation DCNI (Data Center Networking Infrastructure) passerait à une mouture 2.0. Un programme nommé Data Center Value Incentive Program récompensera les efforts de partenaires envers le développement de pratiques orientées vers les centres de données, alors qu’une approche réplicable nommée Data Center Partner Practice Builder aidera les partenaires à l’application d’une plate-forme commerciale fondée sur un modèle d’engagement des clients et l’accessibilité à des ressources de soutien.

Cisco a indiqué qu’il avait obtenu le soutien de plusieurs fournisseurs qui oeuvrent au niveau des adaptateurs de réseau, des serveurs, de la virtualisation et des services connexes, dont APC, Dell, EMC, Intel et VMWare. L’équipementier a mentionné que des discussions étaient en cours avec d’importants joueurs du domaine des centres de données absents de la liste des partenaires initiaux, dont IBM et HP.

Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.


À lire aussi cette semaine: Windows Vista le mal-aimé Petite planète, grands besoins, grands enjeux Obama choisit CakeMail SAP Labs Canada souffle ses dix bougies L’actualité des TI en bref

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

Articles connexes

Malgré les défis, l’embauche se poursuit au Canada selon une étude de Robert Half

Une nouvelle étude de la plateforme de recrutement Robert...

L’opposition tape sur la cheffe de l’ASPC concernant l’appli ArriveCAN.

Les députés de l'opposition ont sévèrement critiqué la cheffe...

Le monde selon Hinton: Ralentir l’IA n’est pas la solution

Y a huit mois, Geoffrey Hinton, professeur émérite à...

Avertissement : Campagne d’hameçonnage visant les cadres supérieurs

Des centaines de comptes d'utilisateurs Microsoft Office et Azure,...

Emplois en vedette

Les offres d'emplois proviennent directement des employeurs actifs. Les détails de certaines offres peuvent être soit en français, en anglais ou bilinguqes.