Semaine chargée dans l’industrie des TI

Industrie Canada met fin au suspense pour l’enchère d’un spectre d’ondes – Emergis pourrait redevenir la propriété d’une entreprise de télécommunications – Plusieurs sociétés québécoises divulguent leurs résultats financiers.

Spectre d’ondes : des heureux et des mécontents

Le ministre de l’Industrie du gouvernement canadien, Jim Prentice, a annoncé les modalités de la vente aux enchères d’un spectre d’ondes prisé pour la prestation de services sans fil évolués, comme l’accès à l’Internet, la musique et la vidéo sur les téléphones mobiles.

Le ministre Prentice, qui mise sur une diversification de la concurrence du marché des services de communications, décrète que 40 MHz des 105 MHz de spectre d’ondes seront réservés aux nouveaux fournisseurs. Les 65 MHz restants seront accessibles à tous les soumissionnaires.

Industrie Canada impose aussi des mesures, principalement aux fournisseurs déjà présents, pour faciliter l’implantation des nouveaux joueurs qui devront établir leurs réseaux. L’itinérance des communications sera obligatoire durant cinq ans sur le territoire des nouveaux joueurs, et pour cinq années additionnelles dans le cas de nouveaux joueurs nationaux. L’itinérance hors territoire sera obligatoire pendant au moins la durée d’une licence, qui est de dix ans. Surtout, Industrie Canada interdit les arrangements d’exclusivité pour tous les titulaires de licence de radio et de spectre, tout comme il oblige le partage des pylônes d’antennes, des sites et des toits

« Nous voulons accroître la concurrence sur le marché et stimuler davantage l’innovation dans l’industrie », a déclaré le ministre Prentice, en précisant qu’Industrie Canada visait la réduction des prix, l’amélioration du service et surtout la croissance du choix pour les entreprises et les consommateurs. Industrie Canada s’est notamment référé à des études récentes de l’OCDE et du groupe Seabord, qui soulignent le caractère onéreux des forfaits de transmission de données sans fil qui sont offerts au Canada.

Joie et déception

Industrie Canada souligne avec emphase que la portion de spectre réservée aux nouveaux fournisseurs « équivaut à moins de 14 % » du nouveau spectre accessible, ce qui représente néanmoins 38 % de la nouvelle quantité. Cette réserve de spectre d’ondes fera visiblement des heureux, comme l’entreprise québécoise Vidéotron qui s’est empressée de manifester sa satisfaction lors d’une conférence de presse.

Du côté des fournisseurs déjà établis qui sont présents au Québec, seul Telus a réagi formellement à l’annonce d’industrie Canada. Janet Yale, la vice-présidente à la direction, Affaires corporatives, a dit que son entreprise était « profondément déçue de la décision du gouvernement ».

« Cette décision ne cadre pas avec la résolution prise par le gouvernement de s’appuyer autant que possible sur les forces du marché, au bénéfice des consommateurs. Par ailleurs, cette décision avantage les entreprises qui ont les ressources et la motivation nécessaires pour enchérir ouvertement sur ce nouveau spectre », a déclaré Mme Yale dans un court communiqué.

L’enchère du spectre d’ondes convoité aura lieu en mai 2008.

Retour d’Emergis dans le giron des télécoms

L’entreprise de services de communications Telus indique qu’elle a l’intention d’acquérir les actions en circulation d’Emergis, de Montréal, qui commercialise des solutions d’automatisation des transactions et des échanges d’information dans les domaines des services financiers et de la santé. La transaction, qui est évaluée à 763 millions de dollars, pourrait être conclue au cours du premier trimestre de l’année 2008.

Telus a indiqué qu’elle souhaitait combiner les applications, l’expertise et la clientèle d’Emergis à son réseau et à ses capacités de gestion d’infrastructure des TI pour progresser dans le marché de la prestation de services électroniques spécialisés. En santé, les solutions d’Emergis sont destinées au traitement des demandes de règlement en santé et à l’exploitation de systèmes de gestion de dossiers de santé électroniques. En ce qui concerne le secteur des services financiers, elles servent au traitement de documents hypothécaires, au traitement de transactions de points de vente et à la gestion de trésorerie.

Les membres de la haute direction et du conseil d’administration d’Emergis, ainsi que des actionnaires comme l’entreprise Libermont de Jean Monty, le président du conseil d’administration et ancien grand dirigeant de Bell Canada, ont accepté de se départir de leurs actions. Ceci assure à Telus d’obtenir plus du cinquième des actions en circulation.

Cette intention d’acquisition par Telus constitue le retour d’Emergis dans le giron d’un fournisseur de services de télécommunications. On se rappellera que l’entreprise québécoise, fondée en 1988 sous le nom d’MPACT Immedia, avait été fusionnée à l’unité de solutions d’affaires électroniques de Bell Canada (alors nommée BCE) en 1999. Bell s’est départie d’Emergis en 2004.

Embarquement mobile : projet pilote concluant

L’éditeur de solutions mobiles Lipso annonce que le projet pilote d’émission de carte d’embarquement à code à barres bidimensionnel sur les téléphones mobiles, qui a été réalisé au cours des derniers mois avec le transporteur Air Canada à l’aéroport Montréal-Trudeau, a été concluant.

Selon Lipso, le service sera bientôt offert à tous les passagers d’Air Canada qui ont recours à l’enregistrement pour leurs vols par l’Internet ou la téléphonie mobile. Il s’agirait de la première application de carte d’embarquement électronique à être produite en conformité avec les standards de l’Association du transport aérien international (IATA), dont le siège social est situé à Montréal.

Neuf mois complétés chez Medical Intelligence

Medical Intelligences Technologies de Québec, qui commercialise des solutions de télésécurité médicale personnelle, rapporte l’obtention de revenus de 26 000 $ au troisième trimestre de son année financière 2007 qui a pris fin le 30 septembre dernier. Toutefois, des coûts de produits de 447 000 $, des frais de commercialisation de 863 000 $ et d’autres dépenses ont donné comme résultat une perte nette de plus de 2 millions $. Pour les trois trimestres complétés, l’entreprise rapporte des revenus de 65 000 $ et une perte nette de plus de 5,4 millions $.

Toutefois, les efforts de commercialisation semblent porter ses fruits, alors que l’entreprise poursuit la signature d’ententes avec des intermédiaires. La filiale française Medical Intelligence, Medical Mobile SAS, a récemment paraphé un partenariat avec Orange Healthcare, une filiale de l’entreprise de télécommunications France Telecom, pour commercialiser le bracelet de repérage Columba auprès des institutions du secteur de la santé en France.

Résultats trimestriels pour quelques entreprises québécoises

L’exploitant de portails Web et d’un réseau de représentation publicitaire Branchez-vous rapporte des revenus de 1 053 000 $ et un bénéfice net de 29 000 $ pour son troisième trimestre financier. L’année précédente, les revenus étaient de 698 000 $, alors que la perte nette était de 97 000 $. Les neuf mois complétés ont généré près de 3,3 millions $ en revenus et 321 000 $ en bénéfice net. En 2006, les revenus étaient de 2,4 millions $ et le bénéfice net était de 67 000 $.

Wanted Technologies de Québec, qui fournit des renseignements de veille économique et commerciale en temps réel à diverses industries, a obtenu des revenus de plus de 1,4 million $ au premier trimestre, contre 656 345 $ au trimestre correspondant de l’année 2006. Le bénéfice net a presque décuplé à 113 404 $, alors qu’il atteignait 15 834 $ l’année précédente. Wanted attribue ses bonnes performances, mais aussi une partie de ses dépenses trimestrielles, à l’acquisition de l’entreprise américaine Corzen.

Prestige Telecom de Baie d’Urfé, un fournisseur de services d’ingénierie, de matériel et d’installation à l’industrie des télécommunications, rapporte des revenus de 9,7 millions $ au deuxième trimestre de son année financière. Toutefois, l’augmentation des frais financiers à la suite d’une expansion et des charges liées à l’entrée en bourse de l’entreprise ont alimenté une perte nette de 96 308 $. Pour les six mois écoulés, les revenus sont de 1,2 million $, alors que la perte nette est de 2 251 $.

L’éditeur de solutions d’affaires et de gestion financière Fortsum rapporte des revenus de plus de 6,8 millions $ pour le troisième trimestre de son année financière, en augmentation de 21,4 % d’année en année. La perte nette est de 43 109 $, en raison de frais de restructuration de 771 097 $, alors qu’un bénéfice net de 95 685 $ avait été généré l’année précédente. Les trois trimestres complétés ont produit des revenus de 20,8 millions $ et un bénéfice net de 174 748 $, contre des revenus de 15,4 millions $ et une perte nette de 130 559 $ pour les trois premiers trimestres de 2006.

En quelques octets

L’éditeur international de magazines Condé Nast, qui compte notamment dans son portfolio les titres Vogue, The New Yorker et Wired, utilisera deux solutions de gestion de contenu de l’entreprise québécoise Nstein pour centraliser et optimiser la commercialisation de ses archives numériques.

Le fabricant de simulateurs de vol CAE et Microsoft Canada collaboreront à l’offre de services et de logiciels de simulation à l’intention des marchés de la sécurité civile, de la sécurité nationale et de la défense.

L’institut Center for Digital Government, des États-Unis, a remis à l’entité américaine de la firme de services-conseils CGI le prix de l’intégrateur le plus apte auprès des administrations publiques locales et d’État, pour sa contribution à un système de comptabilité et d’achat électronique dans le comté de Los Angeles.

L’entreprise Diagnos de Brossard, qui développe des logiciels d’intelligence artificielle et des techniques avancées d’extraction de connaissances, a vu sa technologie être sélectionnée par l’exploitant minier US Gold pour identifier des cibles de métaux sur des propriétés du Nevada.

Technologies Sensio de Montréal a signé avec Kerner Optical Research and Development un premier contrat pour l’intégration de sa technologie 3D phare dans un téléviseur HD qui sera destiné au marché grand public.

MDI Solutions, la filiale américaine de Logibec Groupe Informatique de Montréal qui développe et commercialise des systèmes d’information dans le secteur de la santé et des services sociaux, a acheté le fournisseur américain de logiciels et de services Achieve Healthcare Technologies.

Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.


À lire aussi cette semaine: Quand le jeu vidéo devient sérieux Les TI… C. A. sert à quoi? Eidos-Montréal : prêt pour l’attaque! Vers une sécurité plus hygiénique Le bruit dans la communication numérique

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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