Retard des PME : il y a de l’espoir

TI DANS LES PME Les petites et moyennes entreprises semblent en voie de combler le retard qu’elles accusent généralement sur la grande entreprise dans l’exploitation des technologies de l’information.

À l’heure où l’informatique est considérée par les organisations comme une sorte de service public, au même titre que le téléphone ou l’électricité, les PME sont de plus en plus conscientes de l’importance de la sécurité de l’information et de l’avantage stratégique que peuvent conférer les TI.

Règle générale, une PME n’accorde pas à la technologie l’attention qu’elle devrait. Disposant de peu de ressources, elle se cantonne dans des méthodes plus traditionnelles, surtout si elles lui ont permis de connaître du succès dans le passé. Dans un article publié le printemps dernier sur le site du Centre francophone d’informatisation des organisations (CEFRIO), on souligne qu’une majorité de conseillers intervenant auprès des PME québécoises constate qu’elles prêtent peu d’intérêt aux TI, et en sous-estiment le potentiel.

Néanmoins, les mentalités évoluent. Vice-président à l’exploitation au sein de la firme montréalaise GFI Solutions, Richard Fontaine est d’avis que les PME sont en train de rattraper le terrain perdu. Bien que certaines d’entre elles conservent des méthodes nettement désuètes, elles sont de plus en plus nombreuses à voir dans les TI une occasion de se doter d’un avantage concurrentiel. « Étant donné les nombreuses interactions qu’elles maintiennent avec l’extérieur – partenaires, fournisseurs, clients – elles ne peuvent à peu près plus se passer des technologies », dit-il. Pour lui, l’omniprésence des TI et l’usage constant que l’on en fait, contribuent à les répandre dans les PME.

D’ailleurs, plusieurs statistiques témoignent de la valeur de la technologie aux yeux des dirigeants. Aux États-Unis, cela peut se mesurer en fonction du nombre d’entreprises où l’on retrouve un responsable des TI (65 % des PME comptant jusqu’à 500 employés, et 90 % de celles qui en comptent 100 et plus). Chiffres plus significatifs encore, les analystes de Forrester Research prévoyaient l’année dernière que, dès 2007, les dépenses des PME (jusqu’à 1 000 employés) en matière de TI surpasseraient celles des grandes entreprises au sud de la frontière – en 2005, la répartition était de 48 % et 52 % respectivement.

Au Québec, les enquêtes NetPME du CEFRIO donnent une idée de la pénétration des TI dans les petites entreprises : entre autres indices, plus de 80 % d’entre elles ont un accès à Internet, et plus de la moitié maintiennent un site Web.

Services à la demande recherchés

Les besoins technologiques demeurent sensiblement les mêmes au sein des organisations, qu’elles soient petites ou grandes. Seuls les moyens diffèrent. Aussi, les PME n’ont pas aussi facilement accès à des spécialistes. Dans les très petites entreprises, on doit souvent s’en remettre à celui ou à celle qui est le plus ferré en la matière parmi les employés. « Ce qui rend les PME très vulnérables du point de vue de la sécurité, estime Richard Fontaine. Lorsque ces personnes quittent l’organisation ou, même, s’absentent pendant la période de leurs vacances, l’entreprise peut se retrouver dans une situation très délicate. »

Comme elles n’ont pas les moyens d’engager à temps plein du personnel spécialisé, dit-il, les PME recherchent des services à la demande. Elles veulent pouvoir obtenir de l’aide ponctuellement, au rythme de leurs besoins. Selon lui, les fournisseurs commencent à porter une plus grande attention à ces demandes. En regroupant des ressources d’assistance au profit d’un ensemble de clients, ils peuvent répondre aux appels d’assistance dans un délai raisonnable – même en une heure.

La sécurité en tête de liste

Car il y a là un marché plutôt lucratif. Selon un rapport de Statistiques Canada publié en 2001, on compte 1 500 000 PME au pays (jusqu’à 400 employés), dont près du quart au Québec. Au sein de cette vaste clientèle, la sécurité se taille la part du lion. L’année dernière, au Canada, les applications de sécurité et de réseautage ont été les plus populaires chez les PME, d’après une étude de la firme Evans Research. Celle-ci a d’ailleurs prédit qu’en 2006, la sécurité continuerait à trôner en tête de ce palmarès.

Richard Fontaine observe le même phénomène : « Les PME reconnaissent l’importance de la sécurité. Il s’agit de leur toute première priorité, comme dans la grande entreprise d’ailleurs. » Selon lui, elles sont conscientes des problèmes potentiels, mais ne savent pas si les mesures qu’elles prennent les protègent adéquatement.

En ce qui concerne les services, l’hébergement de sites Web obtient la faveur des petites entreprises, révèle Evans Research. Ce choix est en droite ligne avec la montée des services gérés hébergés (hosted managed services), phénomène en forte croissance dans les PME américaines – ce qui tend à confirmer la popularité des services à la demande.

Fréquemment, les PME se tournent vers la technologie lorsque l’infrastructure et les moyens en place ne permettent plus d’avancer dans un projet ou un objectif particulier, explique Richard Fontaine. D’après un analyste de Gartner, Brian Prentice, la clé pour les petites entreprises est de rester à jour. Sur le plan technologique, « elles doivent surveiller attentivement les conditions du marché et ce que fait la concurrence. »

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