Protection de l’identité en ligne : sensibiliser par la vidéo et le Web 2.0

Pour sa 3e campagne, l’Institut pour la sécurité de la sécurité de l’information du Québec mise sur la créativité et l’interaction pour inciter les Québécois à protéger leur identité en ligne. Les instigateurs espèrent que le message résonnera au sein des organisations par le biais des individus qui y travaillent.

L’Institut pour la sécurité de l’information (ISIQ), qui se définit comme une plate-forme publique et privée d’échange de connaissances et d’information à propos de la sécurité de l’information, a donné le coup d’envoi à la troisième édition de la campagne « Je protège mon identité sur Internet » qui est destinée aux internautes du grand public.

En conférence de presse, des porte-parole des partenaires de l’événement ont fait état des activités et des moyens de communication qui seront utilisés au cours de la campagne 2009 qui aura lieu du 9 au 27 novembre 2009. Au lieu d’une tournée réalisée dans des lieux physiques, l’ISIQ a privilégié le recours aux plates-formes électroniques pour sensibiliser les internautes à la prudence en matière de préservation de leur identité sur la Toile.

Canaux Web 2.0

Outre un message télévisé qui met en vedette le porte-parole de la campagne, l’animateur télé Denis Talbot, l’ISIQ exploitera une présence en ligne sur les réseaux sociaux Twitter et Facebook, en français comme en anglais. Ces réseaux serviront à diffuser des messages, mais aussi à interagir avec les internautes.

Également, le site Web monidentite.isiq.ca, qui est dédié à la campagne, a été adapté en anglais et bonifié de nouveau contenu, dont une formation en ligne portant sur le vol d’identité, offerte par le partenaire Terranova, et un guide d’aide à la configuration d’un compte sur le réseau social Facebook. Un répertoire, composé de quelque 500 hyperliens vers des ressources en français qui ont trait à la sécurité sur Internet, est aussi offert par le biais du service en ligne Del.icio.us.

Conférences et concours en ligne

L’ISIQ réalisera aussi trois conférences en ligne au cours des prochaines semaines. La première, qui aura lieu le 16 novembre sur le Web, mais aussi à la Vitrine technologique du Centre de services partagés du gouvernement du Québec, traitera de la cybersécurité et de la prévention. Des blogueurs invités produiront des commentaires en direct durant la conférence.

Les deux autres conférences, qui auront lieu les 23 et 25 novembre 2009, seront consacrées respectivement aux achats en ligne et à l’utilisation des ordinateurs à domicile. Lors des trois conférences, les participants sur la toile pourront interagir en direct à l’aide d’une application Web.

Enfin, l’ISIQ organise un concours vidéo où les internautes québécois âgés de 18 ans et plus sont invités à soumettre avant le 20 novembre prochain un bout de film original sur le thème de la protection de l’identité sur Internet. Le vidéo soumis, qui devra durer entre 60 et 90 secondes et être téléversé sur YouTube, devra présenter au moins une bonne pratique, une menace ou un moyen de sécurisation d’un ordinateur.

Ensuite, un jury choisira cinq vidéos finalistes parmi lesquels les internautes pourront sélectionner un clip gagnant. Les récipiendaires du premier prix recevront 1 500 $ en argent, alors qu’un des internautes votants se verra remettre un ordinateur ultraportatif.

La campagne de sensibilisation, qui est financée par le ministère des Services gouvernementaux du gouvernement du Québec, est soutenue par les fournisseurs de services de télécommunications Telus et Vidéotron, le Mouvement Desjardins, Hydro-Québec, l’Autorité des marchés financiers et les entreprises Via et TerraNova.

Répéter le message

La ministre des Services gouvernementaux, Dominique Vien, a fait état de la grande proportion des adultes québécois qui utilisent Internet, tout comme des initiatives informationnelles et transactionnelles qui sont mises à la disposition des citoyens par le gouvernement sur la Toile. Elle a notamment indiqué que 483 000 citoyens et 80 000 entreprises utilisaient le système d’authentification commun ClicSÉQUR pour interagir avec le gouvernement.

« Maintenant que nous utilisons les services en ligne des entreprises ou du gouvernement du Québec, que nos jeunes vont sur la Toile pour y faire des transactions, il faut répéter le message qu’il faut avoir les connaissances et les bons réflexes pour protéger les informations qui nous concernent sur Internet », a indiqué la ministre Vien. « […] Ce qu’a donné la deuxième édition [de la campagne de sensibilisation] est assez probant : 48 % des répondants [à un sondage] se souvenaient d’avoir entendu parler de la campagne et 71 % ont dit qu’elle les inciterait à être plus prudents ».

Christian Martin, qui est vice-président de l’organisme CRIM et président-directeur général de l’ISIQ, a indiqué qu’une telle campagne visait à réduire le nombre de fraudes sur Internet auprès des citoyens, en affirmant que ces citoyens doivent assumer leurs responsabilités puisque l’exploitation de solutions technologiques de prévention n’est pas suffisante.

Le porte-parole Denis Talbot a souligné que les façons de frauder en ligne se raffinaient d’une année à l’autre, que la technologie évolue rapidement et qu’il faudra répéter et adapter le message d’année en année.

Et les organisations?

Jean-François St-Germain, le vice-président responsable des marchés public et parapublic chez Telus, a indiqué durant son allocution que les enjeux de sécurité sur Internet étaient importants et qu’il y avait un éveil de la part des entreprises québécoises à cet effet. Il a référé à une récente étude, réalisée pour le compte de son entreprise par l’école de gestion Rotman de l’Université de Toronto, où des responsables des TI au sein d’organisations canadiennes ont rapporté une forte hausse du nombre de brèches de sécurité en 2009. Il a également indiqué que les 5 000 employés de Telus au Québec avaient été incités à consulter les outils en ligne de l’ISIQ.

Toutefois, la campagne annuelle de l’ISIQ ne comprend aucun volet formellement destiné aux organisations, à leurs dirigeants ou aux employés qui y travaillent.

Christian Martin, de l’ISIQ, indique que la campagne vise en premier l’individu, qui peut cumuler aussi les rôles de parent et d’employé dans une organisation. « Des personnes responsables de la francisation dans les entreprises [m’ont dit que] souvent, pour que le message passe, elles ramenaient les personnes dans leu contexte personnel pour qu’elles soient interpelées. Je pense que ça commence d’abord par une conscientisation de la personne comme individu, qui fera de la projection dans tous ses rôles dans la vie, comme professionnel ou comme parent. »

Il ajoute que des activités ciblées vers les organisations pourraient avoir lieu éventuellement, mais il précise que les initiatives de la présente campagne étaient surtout orientées vers les citoyens. « Une étude de Deloitte et Touche dit que la principale inquiétude des organisations est l’erreur humaine qui va générer des problématiques de sécurité. On revient donc souvent à l’individu, peu importe son rôle », souligne-t-il.

Soulignons que l’ISIQ offre, dans une section dédiée de son site, des ressources en ligne qui sont destinées aux entreprises.

Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

Articles connexes

Malgré les défis, l’embauche se poursuit au Canada selon une étude de Robert Half

Une nouvelle étude de la plateforme de recrutement Robert...

L’opposition tape sur la cheffe de l’ASPC concernant l’appli ArriveCAN.

Les députés de l'opposition ont sévèrement critiqué la cheffe...

Le monde selon Hinton: Ralentir l’IA n’est pas la solution

Y a huit mois, Geoffrey Hinton, professeur émérite à...

Avertissement : Campagne d’hameçonnage visant les cadres supérieurs

Des centaines de comptes d'utilisateurs Microsoft Office et Azure,...

Emplois en vedette

Les offres d'emplois proviennent directement des employeurs actifs. Les détails de certaines offres peuvent être soit en français, en anglais ou bilinguqes.