L’intelligence d’affaires à l’étroit dans le système d’information

De nos jours, c’est assurément le système corporatif d’information (SCI) qui est l’élément stratégique de toutes les organisations et le fondement detous les processus corporatifs et des décisions stratégiques. Le SCI constitue ainsi l’armemaîtresse de toutestratégie d’intelligence d’affaires. Coincés dans le même budget, système d’information et intelligence d’affaires se cannibalisent les mêmes dollars. Quelles sont les solutions?

La problématique

La problématique est simple et pas nouvelle, bien qu’encore d’actualité. En effet, pour pouvoir prendre des décisions avisées, il faut disposer des bonnes informations, à la bonne place et au bon moment. Ce qui correspond à la mission du système corporatif d’information. Pourtant, de nombreux contrats sont régulièrement perdus, à la suite de décisions inappropriées. Certaines entreprises végètent sur des marchés devenus trop concurrentiels, en raison du manque d’envergure de leur système d’information.

Les faits

Le SCI de nombre d’entreprises ne reflète pas toujours leur capacité à effectuer une cueillette d’informations pertinentes. Plusieurs partenaires de l’organisation ne peuvent avoir un accès, pourtant crucial et nécessaire, au système corporatif d’information, simplement pour des raisons de coûts. Dans nombre de cas, les coûts des licences des systèmes corporatifs d’information sont devenus un risque financier permanent qui plane au-dessus de l’efficacité et de la rentabilité des sociétés.

Évolution et solutions

Dès que la notion d’intelligence d’affaires (BI) est évoquée, le système d’information est immédiatement désigné comme étant l’outil stratégique nécessaire. Il est toutefois également parfois pointé du doigt comme étant un frein important à son déploiement.

De nos jours, la plupart des entreprises possèdent déjà, par nécessité, un système d’information. Bien que crucial, ce système est trop souvent maintenu dans la limite basse des besoins de la société, essentiellement pour des rai sons de coûts récurrents ou de manque d’expertise.

Le logiciel libre, une solution à évaluer

Le logiciel libre dispose assurément de tout ce qui est nécessaire, techniquement et technologiquement, pour se prévaloir d’ensembles stratégiques de l’informatique corporative. Le pire défaut du logiciel libre, dans ce cas, est la « capacité organisationnelle », pour entreprendre le projet et le réussir.

L’élément stratégique au sein même de toute cette informatique corporative est le système d’information. Il s’agit d’un ensemble bicéphale constitué d’un entrepôt de données et des processus décisionnels corporatifs qui lui sont asservis. L’entrepôt de données est bien souvent structuré efficacement autour de plusieurs bases de données spécifiques, de tailles diverses. Cependant, l’héritage patrimonial des dernières décennies en fait trop souvent une base de données unique. Pourtant, le clivage de la base de données est presque toujours bénéfique pour la sécurité, excellent pour la performance, économique pour les coûts et pratique pour la maintenance. Sur ce point, le logiciel libre n’a peut-être pas encore la prétention de brasser les téraoctets, mais il pourrait s’acquitter fort honorablement de bien des défis.

De leur côté, les processus décisionnels sont des applications d’exploitation de la base de données. Ces applications, destinées aux utilisateurs, vont de l’interface Web ou en mode logiciel service et de l’interrogation de la base de données, jusqu’aux applications client-serveur, Web 2.0 et de prospection des données.

Qu’il s’agisse d’un projet de base de données ou de processus décisionnels, le logiciel libre dispose de tout un arsenal de modules de base, formatés à l’avance et pouvant être adaptés en tout temps à la pratique spécifique de l’intelligence d’affaires. La plupart de ces modules continuent à évoluer régulièrement dans la communauté. La caverne d’Ali Baba en la matière est le site sourceforge.net.

Au-delà des coûts de licences

L’avantage le plus connu du logiciel libre est certainement la gratuité de ces licences. C’est un avantage notoire sur les logiciels propriétaires. De ce point de vue, l’avantage semble être seulement pécuniaire. Toutefois, l’utilité principale des SCI est le partage de l’information au sein d’une entreprise. Ainsi, plus les réseaux seront étendus, plus les sources seront diversifiées et plus le système sera efficace.

Une prémisse qui, dans le cas des logiciels propriétaires, se heurte au fait que les licences d’exploitation soient facturées soit au nombre d’usagers ou de postes de travail. Aussi, le logiciel libre permet de réaliser des prototypes en vraie grandeur et à large échelle, à peu de frais. Un avantage qui va bien au-delà de l’aspect financier.

Le logiciel libre peut aussi permettre à l’intranet de se transformer en extranet par l’intégration des partenaires, fournisseurs et clients. Le système d’information devient alors un outil tant interne qu’externe, à la condition que les entreprises aient le sentiment de gérer adéquatement les risques d’un projet en logiciel libre.

Conclusion

Le déploiement de l’intelligence d’affaires par le biais du logiciel libre se heurte également, en début de projet du moins, aux réticences traditionnelles. Les entreprises craignent de ne pas parvenir à trouver sur le marché l’expertise disponible lorsqu’elles en ont besoin, même si tous les logiciels libres importants et sérieux sont soutenus chacun par une communauté de développeurs clairement identifiée. Actuellement, l’expertise disponible en logiciel libre est sans cesse croissante. Elle est maintenant au-delà de la masse critique nécessaire à sa fiabilité. Les intégrateurs de solutions sont plusieurs à avoir une offre concernant le logiciel libre et l’intelligence d’affaires. C’est un élément important de fiabilité. Ainsi, pour les modules qu’ils utilisent, une vérification s’impose avant leur intégration.

Les secteurs d’activité du logiciel libre et celui de l’intelligence d’affaires semblent liés par une certaine symbiose à valeur ajoutée. Ces deux secteurs possèdent toutes les expertises nécessaires et les applications requises pour pouvoir installer des bases de données documentant tant les expertises que les outils. Ces points d’information pourraient regrouper et catégoriser les ressources humaines, les expertises, les organisations et les outils spécifiques. Ces bases de données pourraient être publiques et en libre accès. Communautés concernées, à vos claviers, c’est une histoire de marketing!

Gérard Blanc est associé principal d’une firme conseil en gestion et en systèmes d’information.

Gérard Blanc
Gérard Blanc
Gérard Blanc est directeur conseil.

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