L’Institut international des télécommunications en faillite

L’organisme voué à la recherche et à l’aide des PME en télécoms a cessé ses activités. L’établissement devrait près de 20 millions de dollars à ses créanciers. Qu’adviendra-t-il des équipements de son laboratoire?

Après la fin des activités à l’automne 2008 de l’entité dédiée à la formation, voici que l’Institut international des télécommunications déclare faillite.

L’établissement situé à Montréal tentait, depuis quelques mois, de maintenir l’exploitation de son volet consacré à la recherche et au soutien des petites et moyennes entreprises du secteur des télécommunications.

À travers les portes vitrées des locaux situés à la Place Bonaventure, on peut voir de boîtes de carton empilées dans l’aire de laboratoire où des armoires contiennent encore quelques équipements de réseautique. Plus personne ne travaille dans ces bureaux, hormis un agent de sécurité qui a confirmé la fermeture de l’établissement. Dans Internet, le site Web de l’IIT n’est plus accessible.

19 M$ de dettes?

Dans le registre public du Bureau du surintendant des faillites, un organisme d’Industrie Canada, on retrouve deux dossiers portant sur l’Institut international des télécommunications.

En vertu de procédures rapportées le 2 décembre 2008, on attribue à l’IIT des actifs totalisant 5 000 $ dans un dossier et des actifs totalisant 1 M$ dans l’autre dossier. Ces montants pourraient être attribuables, respectivement, à l’entité de l’établissement qui était responsable de la formation et à l’entité qui était consacrée à la recherche. L’ampleur du dernier montant pourrait correspondre à la valeur attribuée aux équipements du laboratoire de réseautique qui était exploité par l’IIT.

Toutefois, les montants inscrits dans la colonne des passifs sont respectivement de 10 171 537 $ et 9 002 389 $, ce qui signifierait que l’Institut international des télécommunications devrait plus de 19 millions de dollars à des créanciers.

Selon les informations recueillies au plumitif du Palais de justice de Montréal, un avis d’intention de formulation d’une proposition aux créanciers a été manifesté au début de novembre 2008 dans chacun des dossiers. Les propositions auraient été formulées le 1er décembre 2008, alors que des assemblées des créanciers auraient eu lieu à la mi-décembre.

Il n’a pas été possible d’obtenir la liste des créanciers de l’établissement au moment de mettre sous presse. Le responsable du traitement du dossier de la faillite de l’ITT à l’entreprise de syndic Villeneuve Venne Coossa n’a pas retourné les appels de Direction informatique.

Efforts vains

Il y a quelques mois, alors qu’une rumeur faisait état de la fermeture de l’établissement, son président et directeur général Louis Brunel avait indiqué que l’ITT avait mis fin aux activités de formation liées aux télécommunications. M. Brunel avait affirmé ainsi vouloir « préserver une marge de manoeuvre financière afin de permettre la poursuite des activités de recherche dans un cadre différent. »

À titre de présidente du conseil d’administration de l’IIT, Mary-Ann Bell, la première vice-présidente et chef de l’exploitation de Bell Aliant Québec, avait évoqué des manquements en matière de financement de la part du gouvernement fédéral et l’inaccessibilité à certaines subventions de recherche comme étant certaines des causes des difficultés financières de l’établissement. Elle avait affirmé qu’un plan était en cours de réalisation afin d’assurer le maintien des activités restantes et garder « si possible » le laboratoire d’équipements qui avait été qualifié « d’unique ».

Visiblement, les efforts manifestés par les dirigeants de l’établissement n’ont pas porté fruit.

Mary-Ann Bell, l’ancienne présidente du conseil d’administration de l’IIT, n’a pas donné suite à une demande d’entrevue formulée par Direction informatique.

À suivre…

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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