L’innovation par la connaissance via les réseaux technologiques

Selon Intel Canada, les petites entreprises auraient tout intérêt à recourir aux réseaux de connaissances électroniques pour partager, résoudre et se démarquer. Le fabricant de puces, indirectement, souhaite profiter du concept.

L’économie est constituée en grande partie de petites entreprises dynamiques, qui constituent autant un marché d’intérêt pour les fournisseurs des TIC qu’elles s’intéressent elles-mêmes à l’exploration de leurs marchés. Alors que la concurrence s’accentue et se mondialise pour ces petites organisations, Intel souhaite les inciter à recourir aux technologies pour entretenir leurs réseaux de connaissances.

Doug Cooper, le dirigeant principal d’Intel Canada, explique que son entreprise s’attarde depuis quelques années aux pressions auxquelles les petites entreprises sont confrontées, alors que l’économie change d’une base industrielle à une base informationnelle et que la connaissance joue un rôle accru dans le caractère compétitif des affaires.

Il affirme que non seulement la réussite ne peut s’atteindre par la fabrication à moindre coût en raison de la concurrence provenant d’autres pays, mais que l’économie de la connaissance de pointe nord-américaine est aussi confrontée à l’émergence d’autres pays, comme l’Inde ou la Chine, qui veulent être des meneurs dans l’utilisation de nouvelles connaissances.

« La seule chose qui différencie une petite entreprise est sa capacité de transformer ce qu’elles ont en tête en nouvelles idées plus vite que les autres », déclare M. Cooper.

Ainsi, Intel Canada a formé l’an dernier une commission consultative qui regroupe notamment les dirigeants d’une douzaine de petites entreprises clientes, pour cerner les particularités, les objectifs et les enjeux des petites organisations. Cette commission sert aussi à soutenir une tendance émergente selon Intel, soit le recours au réseau de connaissances pour apprendre et pour définir de nouvelles opportunités.

Réciprocité

M. Cooper réfère aux travaux effectués à propos des réseaux de connaissances au début des années 2000 par Tom Davenport du Babson College aux États-Unis, où les dirigeants de 350 entreprises reconnues pour leurs performances ont été interrogés afin de connaître les traits communs des travailleurs du savoir qui étaient très efficaces.

« Ils ont trouvé que l’expertise dans un domaine donné était importante, mais que ce n’était pas suffisant, indique M. Cooper. L’élément différenciateur était le maintien proactif de liens entre individus en réseau pour les aider à trouver des informations au sein de leurs sphères d’influence et identifier de nouvelles opportunités d’affaires. Les gens ont plus ou moins six individus qu’ils consultent et ils encouragent proactivement de telles relations. Ces interactions étaient plus intentionnelles qu’un simple échange de cartes professionnelles. Ils disaient “J’ai de l’information qui pourrait t’intéresser” et s’attendaient à ce qu’une personne revienne en leur disant “C’est très intéressant, je peux en faire usage, voici ce que j’en ai appris”. L’échange réciproque d’information est très important pour maintenir ce réseau. »

« Ces individus très efficaces savaient quelles gens de leurs réseaux avaient certaines informations, autant en amont, soit des personnes expérimentées au sein de leur organisation, qu’en aval, dans d’autres organisations, pour obtenir des réponses plus rapidement et apprendre plus efficacement que d’autres. Les petites entreprises qui sont performantes agissent de la sorte. Ces dirigeants réalisent qu’ils ne sont pas les meilleurs directeurs des opérations ou des finances, mais ils savent où trouver l’expertise. Ils le font naturellement, sans y penser », ajoute-t-il.

Alors que le réseautage social, les ordinateurs portatifs et les services en ligne connaissent un grand essor, M. Cooper indique que son entreprise s’intéresse à savoir comment les petites entreprises pourraient être plus efficaces et proactives pour construire ces réseaux de connaissances de façon électronique. Pour la commission consultative, Intel a notamment créé un site wiki et instauré des mécanismes électroniques pour inciter au partage d’expériences et à l’interaction des individus sur divers sujets.

« Dans n’importe quelle organisation, il y a des personnes, des équipes et la communauté élargie. Cette communauté peut comprendre des fournisseurs, des concurrents, des clients. Pour une petite entreprise, la communauté se trouve autant à l’extérieur qu’à l’intérieur, alors que dans une grande entreprise elle se trouve davantage à l’intérieur de l’organisation. Cette communauté est importante pour l’apprentissage de l’organisation, et la façon d’apprendre détermine comment elle sera efficace à trouver de nouvelles opportunités et à résoudre des problèmes. »

M. Cooper souligne que les petites entreprises perdent leur intérêt envers les solutions lorsqu’elles nécessitent l’implantation de composantes technologiques pour lesquelles elles ne possèdent pas l’expertise nécessaire. Il réfère alors aux services Web de gestion de réseaux de connaissances, soit des solutions hébergées de services Web de discussion, de messagerie, de calendrier, d’édition de documents, de wikis, etc. où l’on invite autant de gens que l’on désire, en déboursant un tarif mensuel qui varie selon l’espace de stockage utilisé pour l’exploitation du réseau.

« Ce que nous voulons encourager les petites entreprises à faire – et que nous confirmerons avec notre commission consultative – c’est d’utiliser de tels services pour maintenir et gérer électroniquement leurs réseaux. Si on peut avoir une façon d’être en contact avec les personnes dont on obtient une expertise de façon régulière, sans avoir à prendre le téléphone, on serait plus habile à résoudre des problèmes », estime-t-il.

M. Cooper réfère à des études réalisées par Intel auprès de gens des TI et de consommateurs, qui démontrent qu’en passant des sites Web aux blogues aux sites entièrement interactifs, l’implication des individus augmente. « Les gens vraiment engagés en ligne ont tendance à rester plus longtemps, parce qu’ils y apprennent continuellement de nouvelles choses. De bons services de réseaux de connaissances créent un environnement où les gens se pointent, explorent et posent des questions à des experts, lisent les réponses et les documents des autres, et reviennent voir ce qu’il y a de nouveau. »

Servir et dépanner

Or, Intel n’exploite pas de tels services de réseaux de connaissances. Ce plaidoyer envers leur utilisation par les petites entreprises, certes, n’est pas dénué d’intérêt de la part du fabricant de puces technologiques.

M. Cooper croit que le recours à ces réseaux d’interaction électroniques aura des impacts sur les ventes de systèmes informatiques dotés de microprocesseurs, mais aussi sur la familiarité des petites entreprises au concept de soutien technique à distance.

« Nous croyons que le marché devient mobile, et nos affaires [suivent cette voie]. Si les petites entreprises voient une valeur à cette approche, elles achèteront plus d’ordinateurs et passeront plus de temps en ligne, ce qui sera bon pour nos affaires à un certain niveau », indique-t-il.

« Aussi, nous avons une technologie nommée vPRO, intégrée aux processeurs des ordinateurs de table et portatifs, qui est conçue pour répondre à un enjeu des petites entreprises dont les technologies ne sont pas leur raison commerciale principale. En cas de problème, elles pourraient avoir recours à un service qui, à partir d’Internet, pourrait entrer dans leur système, y réinstaller une image ou apporter des correctifs, même si l’ordinateur est éteint, de façon sécurisée, sans nécessiter la visite d’un technicien. Ces services gérés pourront être obtenus de fournisseurs qui seront payés, selon un montant mensuel, pour gérer le réseau d’ordinateurs des petites entreprises. »

« Lorsque les petites entreprises verront les bienfaits des services Web de réseaux de connaissances, elles verront aussi que de tels services gérés peuvent être une portion non intrusive de leur infrastructure des TIC », espère M. Cooper.

Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.


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Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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