Les réseaux Wi-Fi en pleine transition

L’adoption de la norme 802.11n en 2008 pourrait rapidement donner un nouvel élan à la technologie Wi-Fi, déjà bien en selle.

Le marché des réseaux locaux sans fil Wi-Fi se porte plutôt bien. Comme le rapportait Direction informatique l’automne dernier, 70 % des participants à une étude de la firme d’analyse In-Stat ont déclaré utiliser ce type de réseau au sein de leur organisation. Selon les prévisions émises alors par la firme, 460 millions d’appareils dotés de fonctions de communication sans fil seront vendus d’ici à 2010 – matériel se composant d’ordinateurs blocs-notes et de téléphones mobiles à près de 95 %.

Autre signe de la faveur dont jouit cette technologie, plus de 200 millions de puces Wi-Fi ont été commercialisées en 2006, d’après les estimations d’In-Stat toujours. Il s’agit là d’une hausse très appréciable de 25 % par rapport à l’année précédente.

La norme n

L’engouement pour l’informatique mobile, comme en témoigne la vigueur de la demande de blocs-notes à l’échelle mondiale (voir cet article), n’est certainement pas étranger à ces résultats, ni aux prévisions optimistes pour les années à venir. Cependant, un autre facteur pourrait contribuer à stimuler le marché à moyen terme : l’adoption de la nouvelle norme Wi-Fi 802.11n.

Prévue pour l’automne 2008, la version finale de celle-ci offrira une vitesse et une portée cinq et deux fois supérieures respectivement à celles de la norme 802.11g, qui domine actuellement le marché. L’un des facteurs rendant un tel progrès possible est l’exploitation d’une puissante technologie à entrées et à sorties multiples (MIMO), faisant appel à des antennes intelligentes.

En attendant que la nouvelle norme soit officialisée, des versions préliminaires ont été approuvées par l’Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE), l’organisation régissant les normes Wi-Fi. Et des fournisseurs de divers horizons ont commencé à intégrer ces versions à leurs produits malgré tout. C’est le cas d’Intel et d’Apple notamment.

Au cours du deuxième trimestre de 2006, quelques 300 000 routeurs et points d’accès intégrant la 802.11n ont été expédiés à des clients par les spécialistes des communications sans fil que sont Linksys, D-Link, Netgear, Buffalo et Belkin. Selon les prévisions d’une autre de ces entreprises, Broadcom, la nouvelle norme se taillera une portion de 35 % à 40 % du marché total des technologies Wi-Fi d’ici la fin de l’année.

In-Stat tempère quelque peu cette projection. Ses analystes croient plutôt que la norme accaparera 20 % du marché en 2007, et que la transition se fera à un rythme plus lent que ce que l’on a vu il y a quelques années pour la norme 802.11g. Les acheteurs précoces, soulignent-t-ils, doivent consentir à payer de deux à trois fois le prix des produits fondés sur la norme g. Par conséquent, cette dernière demeurera fermement implantée dans certains secteurs au cours des trois ou quatre prochaines années, prédisent-ils. Après quoi, l’utilisation de la norme n se généralisera.

Par ailleurs, la firme estime que la proportion des puces Wi-Fi dans le marché total des puces pour réseaux locaux sans fil passera de 3,6 % en 2006 à 20 % d’ici la fin de l’année. Trois quarts de l’ensemble des puces Wi-Fi utilisées se retrouvent dans des ordinateurs blocs-notes et des routeurs.

Deux caractéristiques notables : les réseaux urbains et la sécurité

L’année en cours devrait donner lieu à la création de réseaux Wi-Fi urbains dans plusieurs grandes villes nord-américaines. La revue Computerworld indique qu’environ 300 d’entre elles seraient à mettre en oeuvre ou à planifier un tel projet. Toronto a déjà son réseau Wi-Fi, alors qu’à Montréal, le groupe communautaire Île sans fil a mis en oeuvre, aux quatre coins de la ville, 32 points d’accès publics et gratuits pour accéder à Internet à partir d’un bloc-notes.

Conjugués à l’avènement des réseaux WiMAX, ces réseaux urbains susciteront une plus grande concurrence au sein de l’industrie, ce qui devrait profiter aux clients. Computerworld croit que les réseaux urbains pourraient aussi heurter les intérêts des fournisseurs de téléphonie cellulaire.

Par ailleurs, la sécurité demeure sans doute la principale préoccupation liée au sans-fil. On ne compte plus les histoires d’horreur à propos de la vulnérabilité de ces réseaux – comme celle-ci, parue dans le Courrier Laval en septembre dernier.

Ce n’est donc pas sans raison qu’In-Stat prédit une croissance importante du créneau de la sécurité au cours des années à venir. Selon la firme, les dépenses en cette matière pourraient atteindre 4,4 milliards de dollars US d’ici à 2010.

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