Les entreprises devront miser sur l’analyse contextuelle en 2012

Chaque directeur des technologies de l’information aurait tout intérêt à miser sur l’analyse contextuelle de données afin de permettre à son entreprise d’augmenter ses revenus en 2012, soutient Accenture.

Dans son rapport Accenture Technology Vision 2012, la société de services-conseils y va de six tendances technologiques qui, selon elle, devraient figurer cette année en tête du programme des responsables des TI en entreprise.

« Les services fondés sur le contexte constituent une tendance technologique émergente où monde réel et données numériques sont regroupés pour permettre de comprendre ‘qui vous êtes, où vous êtes et ce que vous faites’, pour donner aux consommateurs une ‘expérience extrêmement soutenue’ », soutient le document d’Accenture.

« L’augmentation des services fondés sur le contexte est imminente et rendue possible par la convergence de nombreuses sources d’information contextuelles ainsi que par leur accès facile, y compris l’utilisation croissante des téléphones intelligents, l’expansion de l’informatique en nuage, une explosion de la participation aux médias sociaux et le développement de puissants outils permettant le regroupement et l’analyse de multiples formes de données », révèle l’étude.

#2 : Les architectures de donnée convergentes

Comme les données deviennent un atout plus précieux pour la plupart des organisations, les architectures de données devront changer et faire le lien entre les bases de données anciennes et nouvelles, et les systèmes, pour en révéler la valeur.

« Présentement, toute l’information dans les entreprises est très structurée. Ce que l’on dit, c’est qu’il va y avoir une convergence des architectures et qu’il faudra tenir compte des grandes quantités d’information qui sont externes aux entreprises », soutient Martin Chalifoux, directeur général, Québec, chez Accenture.

Ce dernier ajoute que les départements des TI devront apprendre à composer avec les données structurées et non structurées. Les organisations devront donc trouver des modèles de gouvernance qui vont aider à accepter le fait que, dorénavant, il faudra composer avec la forte croissance du volume de données à analyser. Cela nécessitera de traiter efficacement des renseignements à la fois structurés et non structurés.

« Dans les entreprises, on s’est rendu compte qu’on avait énormément de données, par exemple sur la clientèle. Il faut aller chercher de la valeur à partir de ces données et ne pas tenter de les structurer. Les données existent sous plusieurs formes, qu’il s’agisse d’images, de courriels, de textes dans Facebook ou Twitter… Le défi est de dessiner une architecture qui va permettre une communication et d’aller chercher ces données pour mieux les analyser », affirme M. Chalifoux.

#3 : Services de données industrialisés

Le rapport indique que la valeur réelle des données – de l’intérieur et l’extérieur de leur organisation – sera réalisée lorsqu’elles seront librement partagées. Pour ce faire, les données sont découplées à partir des applications et non plus la propriété d’une seule entreprise. Selon le rapport, de nouvelles approches de gestion des données sont alors nécessaires.

« Il faut trouver un équilibre entre ce qu’on décide de rendre disponible et la sécurité des données. Par exemple, beaucoup d’individus ne veulent pas être localisés lorsqu’ils entrent dans un commerce. Pour arriver à recueillir un maximum de données, les entreprises devront relever le défi de trouver des incitatifs pour que la clientèle accepte de les partager », raconte Martin Chalifoux.

Actuellement, les entreprises sont réticentes à dévoiler leurs données, même entre différents départements en interne. Par exemple, un département peut demander des renseignements sur des clients qui sont disponibles au niveau de l’équipe du marketing : « Certaines entreprises seront frileuses à donner ces informations, alors que ce serait très utile. Dans ces cas, on crée une intégration pour donner un accès aux seules informations demandées. On ne révèle alors qu’un élément de la donnée, donc un élément de la valeur », explique M. Chalifoux.

Le directeur général ajoute que les entreprises devront apprendre à gérer leurs données différemment, non plus en fonction de « qui en est propriétaire, qui peut faire des mises à jour et qui peut les effacer ».

« Il faut trouver la valeur de la donnée et ce qu’on peu rajouter pour que cette valeur soit encore plus grande. Le service qui va industrialiser ça va aller chercher toute cette information pour la rendre disponible à ses clients, internes ou externes », dit-il.

#4 : Les TI motivées par l’élément social

Le rapport constate que les médias sociaux ne seront plus seulement une « pièce rapportée » au canal de marketing pour les organisations. « Ils deviennent de puissants catalyseurs qui transforment la manière dont les clients, employés et partenaires utilisent la technologie pour interagir avec le monde qui les entoure. La plupart des entreprises doivent encore affronter cette réalité et presque aucune de celles-ci n’en profite pleinement », estime le document.

Martin Chalifoux croit qu’un parfait exemple touche le service à la clientèle : « On a un client qui achète un matelas et n’en est pas très satisfait. Il en parle sur Twitter. Peu importe la nature de la plainte, les entreprises doivent regarder ce qui se passe sur les réseaux sociaux. Elles peuvent alors détecter ce qui a provoqué l’insatisfaction chez un client et relier cette information au service à la clientèle. Après analyse du profil du client, il est alors possible d’être proactif et de prendre contact directement avec celui-ci. »

Un autre bon exemple touche les sociétés de l’industrie de voyage et de l’hôtellerie, et les utilisateurs de médias sociaux qui se cherchent une destination à visiter : Il devient possible, en faisant un balayage ‘scan‘des statuts Facebook et Twitter, de contacter les internautes pour leur offrir des services et ainsi se créer des revenus supplémentaires », dit M. Chalifoux.

#5 : L’agilité de la plateforme service

Les responsables de la TI qui tentent de choisir une architecture plateforme service (Platform as a Service, ou PaaS) ne considèrent peut-être pas l’ensemble du tableau. En revanche, le rapport souligne l’importance de l’agilité de la plateforme de concert avec la viabilité du marché et un accent sur la collecte complémentaire de services aux entreprises, également fournis par le vendeur.

« La plateforme service permet, par exemple, à des compagnies d’être très agiles, de faire des tests sur une nouvelle application mobile et de voir si ça peut devenir rentable ou non. Si ça ne l’est pas, la société n’a pas eu à débourser pour tout l’équipement, les systèmes d’exploitation, les bases de données, les systèmes de connexion réseau… Tout est déjà en place dans le nuage informatique. Si les tests sont concluants, la société aura à choisir entre conserver l’application dans le nuage ou à le rapatrier en interne », note M. Chalifoux.

#6 : Sécurité analytique orchestrée

Les entreprises sont plus « liées » que jamais, non seulement à travers le Web et les appareils mobiles, mais par le biais d’autres voies non traditionnelles, notamment dans le monde physique. « Pensez à la façon dont les automobiles et les contrôles industriels sont liés à d’autres systèmes », dit le rapport.

« Au niveau de la sécurité, les entreprises feront face à des risques qu’elles n’avaient pas imaginés au départ. Dans de plus en plus de véhicules automobiles, il y a des ordinateurs de bord. Des pirates informatiques ont réussi à intégrer du code dans ces ordinateurs en piratant un signal sans fil provenant d’un capteur mis au point pour prévenir les conducteurs en cas de crevaison. Les pirates informatiques sont de plus en plus sophistiqués et les attaques sont de plus en plus fréquentes. Les concepteurs doivent donc être très vigilants », affirme Martin Chalifoux.

Accenture affirme donc que les risques ont augmenté et que la façon dont les organisations vont les évaluer est en mutation. Il ne faut donc pas négliger de choisir une vision centrée sur les données qui tienne compte de la sécurité pour aider à combattre les risques.

Pour consulter l’édition numérique du magazine de décembre 2011/janvier 2012 de Direction informatique, Cliquez ici.

Denis Lalonde
Denis Lalondehttp://www.directioninformatique.com
Denis Lalonde est rédacteur en chef chez Direction informatique, développant des contenus et services uniques pour les spécialistes des technologies de l’information en entreprise à travers la province de Québec, tant à l’imprimé que sur le Web. Il s’est joint à IT World Canada, l’éditeur de Direction informatique, après avoir travaillé plus de cinq ans chez Médias Transcontinental pour les publications LesAffaires.com et le Journal Les Affaires. Journaliste accompli à l’aise sur toutes les plateformes médiatiques, Denis a également travaillé au Journal de Montréal, au portail Internet Canoë et au Réseau de l’information (RDI). Twitter: DenisLalonde

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